SCD et réseau documentaire à l’université
Le service commun de la documentation de l’Université de Provence – Aix-Marseille-I, depuis deux ans, procède à une clarification du réseau documentaire de l’université. Un premier état des lieux a permis d’identifier plus de trente unités documentaires dispersées sur l’ensemble des sites et de constater une très grande diversité de collections, de moyens et de services. Un relevé des dépenses globales de documentation, dressé par l’agence comptable pour l’année 2003, laisse apparaître un niveau budgétaire d’acquisition pour l’ensemble de ces unités, équivalent à 30 % de celui du SCD.
La mise en œuvre des commissions consultatives spécialisées, l’intégration progressive des bibliothèques d’UFR qui en ont fait la demande et l’entrée de certaines bibliothèques associées dans le Sudoc constituent autant d’éléments de progrès vers une politique documentaire homogène et rationnelle. L’outil essentiel et le plus évident pour réussir l’intégration est naturellement le Sudoc et les formations au catalogage dans le Sudoc constituent la toute première étape de ce mouvement. L’horizon d’un système documentaire cohérent s’éclaircit désormais, pour le plus grand bénéfice des usagers de l’université.
À titre d’illustration de cette avancée vers l’harmonisation, voici la présentation, par sa responsable, d’une bibliothèque associée exemplaire : celle du Centre de mathématiques et d’informatique de Château-Gombert.
Sur le technopôle d’une technopole
La bibliothèque de l’UFR de mathématiques et informatique est installée, depuis septembre 1994, sur 300 m2 dans les locaux construits pour le Centre de mathématiques et informatique, le CMI, sur le technopôle de Château-Gombert, pôle Marseille‑Nord des deux campus scientifiques principaux de Marseille ; la présence des mathématiciens et informaticiens y est importante, tant en ce qui concerne l’enseignement que la recherche.
Le Centre de mathématiques et informatique regroupe tous les chercheurs du LATP, laboratoire d’analyse, topologie et probabilités, (UMR 6632), les chercheurs de la partie nord du LIF, laboratoire d’informatique fondamentale (UMR 6166) et du LSIS, laboratoire des sciences de l’information et des systèmes (UMR 6168).
La bibliothèque du CMI est leur centre de documentation. Celle-ci accueille tous les enseignants de l’UFR de MIM (Mathématiques – Informatique – Mécanique) et représente aussi un centre de documentation secondaire pour les chercheurs des laboratoires en mécanique du technopôle de Château-Gombert, à savoir l’IRPHE, l’IUSTI, le L3M.
La volonté de collaboration entre mathématiciens et informaticiens se traduit aussi par l’implantation au CMI de l’école doctorale de mathématiques et informatique des universités d’Aix‑Marseille‑I, II et III. Une soixantaine de doctorants sont installés actuellement au CMI et utilisent les services de la bibliothèque.
Le nombre total des utilisateurs varie autour de 330 lecteurs.
La bibliothèque est accessible en permanence à tous les chercheurs du CMI, vingt-quatre heures sur vingt-quatre et 365 jours par an. Elle s’est équipée, il y a huit ans, d’un contrôle d’accès avec badges, d’un système antivol (périodiques et livres) et, il y a six ans, elle a mis en place un automate de prêt avec lecteur de codes-barres, afin de maintenir intact le stock d’ouvrages et de périodiques, représentant à ce jour plus de 35 000 volumes. Le bilan de cette dernière opération est extrêmement positif puisque les disparitions ont fortement diminué et que la disponibilité des ouvrages s’est nettement améliorée. L’ensemble des collections et consultable sur le web.
La bibliothèque fait partie du RNBM, le Réseau national des bibliothèques de mathématiques – GDS 2755 – et elle coopère avec la CMD – Cellule MathDoc – Cellule de coordination documentaire nationale pour les mathématiques – UMS 5638.
La bibliothèque participe aux deux catalogues fusionnés, (ouvrages et périodiques), une base de thèses et un répertoire des prépublications, créés par le RNBM et la CMD. Ces bases de données permettent de localiser la documentation dans les bibliothèques de mathématiques françaises et de pratiquer le prêt entre bibliothèques.
Les textes intégraux des preprints et des thèses déposés localement grâce aux métadonnées alimentent les répertoires maintenus par la CMD.
Les négociations du RNBM avec Springer nous permettent d’avoir un accès national aux journaux électroniques de Springer, Birkhauser et bientôt Kluwer. Grâce au consortium formé par le RNBM et MathSciNet et aux négociations de la CMD avec Springer, nous avons des tarifs préférentiels pour les bases des données MathSciNet et Zentralblatt. L’accès à ces bases de données est offert par la bibliothèque du CMI à l’ensemble de l’université.
CMI et SCD
Les sources de financement de la bibliothèque du CMI sont plurielles et indépendantes du SCD : laboratoire LATP (environ un tiers du budget du laboratoire est consacré à la documentation), PPF et BQR. La bibliothèque possède 15 000 ouvrages, dont 620 thèses ; le choix des acquisitions, y compris les abonnements (actuellement 110 titres), est fait par les chercheurs, eux-mêmes représentés par un comité scientifique de la bibliothèque. À l’université, la bibliothèque du CMI a le statut d’une bibliothèque associée.
La délocalisation des mathématiques au niveau de l’université (SCD dans le centre de Marseille, CMI sur le campus Nord) a éloigné les enseignants-chercheurs et les étudiants de 3e cycle du SCD. Cependant le dialogue entre le SCD et la bibliothèque du CMI s’est établi.
Récemment le SCD a promis de faire l’effort de rapprocher ses collections anciennes de la bibliothèque universitaire du centre-ville en les déposant dans la bibliothèque universitaire du technopôle de Château‑Gombert.
Le SCD nous a proposé aussi de participer à sa commission scientifique. Nous souhaiterions participer au conseil de la documentation et devenir un véritable partenaire du SCD.
La bibliothèque du CMI prévoit de changer de logiciel documentaire. Ce changement lui permettrait de participer au catalogue du Système universitaire de documentation, mais le manque notoire de personnels met cette idée en suspens ; en absence d’aide extérieure (la bibliothèque emploie deux personnes : un ingénieur d’études du CNRS (100 %) et un agent technique de l’université (35 %).
Nous sommes prêts à échanger des informations et à participer à une meilleure visibilité des fonds mathématiques tout en conservant l’indépendance de gestion des bases de données et en préservant nos spécificités respectives de fonctionnement.
Nous espérons que la coopération entre le SCD et la bibliothèque du CMI garantira la meilleure offre et le meilleur service possibles aux mathématiciens et aux informaticiens et permettra à l’ensemble de la communauté (chercheurs, enseignants-chercheurs et étudiants) de bénéficier des ressources mathématiques.
Bibliothèque du CMI
