Plan

Texte

Il faut sans doute rappeler que SIBIL France est né, dans les années 83-84, à l’initiative de quelques bibliothécaires militants et obstinés, au premier rang desquels il faut citer Maggy Pézeril, alors directrice de la bibliothèque interuniversitaire de Montpellier.

Les années 80 et 90 ont été sans doute les moins fastes pour les budgets des bibliothèques universitaires, qui ont subi cette politique assez dramatiquement : coupure dans les abonnements aux revues et dans les acquisitions, créations d’une foule de petits centres de documentation dispersés, absence de projet pédagogique autour de l’accès à l’information dans les universités, absence pratiquement totale d’intérêt de la part des universitaires, précisément accentué par le manque de ressources. Ce contexte rendait encore plus improbable et aléatoire la mise en œuvre, par une administration centrale qui manquait de moyens, d’une politique offensive en matière de catalogue collectif et d’informatisation.

Objectifs collectifs

SIBIL, au départ, ne pouvait donc être sans doute qu’une tentative destinée à répondre avec un minimum de moyens aux objectifs de création d’un catalogue collectif des BU et à l’informatisation de certaines fonctions bibliothéconomiques, y compris le prêt.

Le catalogage partagé était la méthode la plus évidente, en l’absence de presque toute perspective de création d’emplois en masse, pour un projet centralisé. Cela avait d’ailleurs plusieurs avantages non négligeables :

  • certains de type organisationnel comme l’obligation du respect absolu des normes catalographiques communes, l’organisation de formations et de mises à niveau ;
  • d’autres de type relationnel et psychologique comme la motivation des équipes à travers le travail collectif et la création de groupes thématiques.

Le projet développé par les fondateurs, autour du logiciel SIBIL, utilisé par nos collègues en Suisse organisés en réseau, fut accepté et aidé par le Ministère qui mit à disposition quelques emplois de bibliothécaires et d’informaticiens, notamment avec l’aide du SUNIST, puis du CNUSC – et aujourd’hui du CINES. Une vingtaine de bibliothèques universitaires adhérèrent au projet initial, rejointes au fur et à mesure du développement par d’autres pour devenir environ 35, dont quelques‑unes prestigieuses par leur patrimoine : la bibliothèque de la Sorbonne et la bibliothèque interuniversitaire de médecine, à Paris, et la BIU de Montpellier. Au moment de son intégration dans le Sudoc, SIBIL comptait pratiquement 1,6 millions de notices, dont un certain nombre en allemand, grâce aux échanges avec les collègues suisses et luxembourgeois du réseau (Réseau des bibliothèques utilisant SIBIL), et en anglais, grâce aux abonnements, à la Library of Congress – Bibliothèque du Congrès.

Affectif

SIBIL montrait tout l’intérêt d’un tel projet pour les universités, en tant qu’outil de travail collectif et de valorisation du patrimoine documentaire, et bien sûr de ressource pour le prêt entre bibliothèques et même les prémisses d’une politique raisonnée d’acquisition concertée pour les ouvrages hyperspécialisés.

En même temps, cela constituait un objectif enthousiasmant pour la communauté des bibliothécaires, à tous les niveaux de la hiérarchie, notamment sur les aspects techniques et bibliothéconomiques.

Cela a évidemment constitué un des éléments d’appropriation quasi affective qui ont fortement soudé le « réseau SIBIL ». Cependant celui-ci s’est, en grande partie, retrouvé dans la réalisation du projet de Système universitaire de documentation, qui va bien sûr au‑delà de ce que pouvait proposer le RSF – Réseau SIBIL France – avec ses équipes permanentes réduites, et permet de s’élargir à l’ensemble des bibliothèques universitaires, au prix sans doute d’une plus grande centralisation.

Après SIBIL, le Sudoc

Le SICOD, qui est l’organe fédérateur des bibliothèques des universités de Bordeaux, adhère au Sudoc et est centre régional du Sudoc‑PS depuis le « redéploiement » de SIBIL.

Ses usagers y trouvent l’intérêt naturel d’un vaste réservoir de notices et de localisations et d’une organisation structurée, l’ABES, d’envergure mondiale si on l’envisage d’un point de vue francophone.

Le SICOD – http://www.sicod.ubordeaux.fr/– regroupe plus de trente‑cinq bibliothèques des quatre SCD autour de son catalogue de campus BABORD – http://www2.babord.ubordeaux.fr. Chaque SCD dispose d’un correspondant pour le Sudoc ; le SICOD assure la coordination.

L’ensemble utilise presque une centaine de licences du Sudoc soit presque le double que du temps de SIBIL.

Le SICOD a participé activement à la constitution de l’AURA, qui rassemble les usagers de l’ABES.
G. B.

Citer cet article

Référence papier

Gérard Briand, « De SIBIL au Sudoc », Arabesques, 36 | 2004, 12-13.

Référence électronique

Gérard Briand, « De SIBIL au Sudoc », Arabesques [En ligne], 36 | 2004, mis en ligne le 05 juillet 2023, consulté le 16 août 2025. URL : https://publications-prairial.fr/arabesques/index.php?id=3572

Auteur

Gérard Briand

Directeur du service interétablissements de coopération documentaire de Bordeaux (SICOD)

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