Ancienne bibliothèque de l’Université de Paris, la bibliothèque de la Sorbonne est, en 2004, une bibliothèque interuniversitaire, relevant des universités Paris‑I, Paris-III, Paris-IV, Paris-V et Paris-VII – et rattachée, pour sa gestion, à Paris‑I. Elle est ouverte au public dès 1770, mais c’est au cours du XIXe siècle que sont prises les orientations décisives d’une politique d’accroissement des collections très déterminée : ses fonds seront constitués essentiellement de publications d’érudition, majoritairement en langues étrangères (tout d’abord en allemand) dans les domaines de l’Antiquité classique, des lettres et de l’histoire, qui deviendront, avec la philosophie, ses pôles d’excellence. Au XXe siècle, la bibliothèque s’ouvre davantage aux autres domaines disciplinaires et aux autres aires linguistiques mais, surtout, augmente massivement le nombre de ses abonnements de périodiques. Depuis 1970, elle s’est orientée, exclusivement, vers les lettres et sciences humaines, après l’attribution à la bibliothèque Jussieu des collections scientifiques.
En 2004
Avec environ 2 500 000 volumes et des fonds patrimoniaux importants, ses collections, parmi les plus riches, confèrent à la bibliothèque de la Sorbonne une mission nationale pour la documentation de niveau recherche. En histoire, cette vocation a été confirmée et accentuée par la création du CADIST d’histoire moderne en 1983, puis d’histoire médiévale et moderne en 1992, attribué à la bibliothèque de la Sorbonne en partage avec les bibliothèques des universités de Poitiers (pour la période IXe - XIIe siècles), d’Aix‑Marseille (pour l’Orient méditerranéen et l’histoire coloniale) et de Caen (pour le XIXe siècle). Dans le domaine du CADIST, comme en histoire ancienne, la bibliothèque garde pour ambition de poursuivre et développer la même politique. Elle s’appuie sur l’étendue de ses collections pour couvrir tous les champs de la discipline historique (de l’histoire sociale, économique, politique à l’histoire religieuse, l’histoire des sciences, l’histoire culturelle, etc.) ainsi que les sciences auxiliaires, et plus de 70 % de ses acquisitions dans ces domaines sont des publications étrangères. Elle s’attache à rassembler en priorité les instruments bibliographiques spécialisés, les grands corpus de sources, les collections savantes et les périodiques de recherche. C’est aujourd’hui, sous la forme électronique, que certains de ces documents sont mis à la disposition des lecteurs : Patrologie latine, Année philologique, International Medieval Bibliography, Monumenta Germaniae Historica, Lexikon der Renaissance, Historical Abstracts, American History and Life, World biographical index… Quelques-uns de ces titres ont pu être acquis par l’intermédiaire du groupement de commandes géré par l’ABES. En 2003, la bibliothèque de la Sorbonne a également rejoint le consortium Couperin, auquel a adhéré l’université Paris‑I. En participant par ailleurs au réseau Ménestrel, le CADIST apporte sa contribution au principal portail français pour les médiévistes.
La composition du public rend compte de la vocation spécifique de la bibliothèque de la Sorbonne. Sur le total des lecteurs réguliers, 33 % sont des étudiants de troisième cycle et 38 % sont des enseignants ou des chercheurs au-delà du doctorat. En plus des étudiants des cinq universités cocontractantes inscrits à partir de la licence, l’accès à la bibliothèque est largement ouvert à tout lecteur à partir de la maîtrise dans les disciplines couvertes par le fonds : plus du tiers des lecteurs réguliers vient d’autres universités ou établissements français et étrangers, sans compter les laissez-passer accordés pour un ou plusieurs jours à des lecteurs occasionnels. L’importance du prêt entre bibliothèques (PEB) à la bibliothèque de la Sorbonne est également très significative, avec plus de 10 000 demandes reçues en 2002. À ce titre la bibliothèque de la Sorbonne participe au groupe de travail sur le passage de Pebnet à Supeb, mis en place par l’ABES, à la demande de l’association des utilisateurs, en septembre 2003. Pour répondre aux demandes concernant des fonds anciens, précieux ou non communicables, la bibliothèque propose également la fourniture de documents numérisés, avec pour projet d’étendre ce service à des fonds plus récents. L’année 2004 a pour point fort la mise en œuvre du système informatisé de gestion de bibliothèque (SIGB Millennium, d’Innovative Interfaces Inc.) en commençant par l’accès public au catalogue ; à travers son OPAC (Online Public Access Catalogue), la Sorbonne tient à conserver un lien privilégié avec le catalogue collectif : un accès public au Sudoc par Z39.50 permettant, à partir d’une recherche sur le catalogue local, d’élargir cette requête aux ressources du réseau. L’accès habituel au Sudoc doit rester offert au public, intégré dans un nouveau système d’information, qui regroupe l’ensemble des documents électroniques et des ressources en ligne disponibles à la bibliothèque.
Seul le Sudoc…
Toutes les caractéristiques de la bibliothèque de la Sorbonne expliquent que le Système universitaire de documentation est un outil essentiel pour le signalement des documents, comme pour l’information des lecteurs sur les documents localisés dans d’autres bibliothèques. Ainsi, depuis l’entrée de la Sorbonne dans le Sudoc, on constate une augmentation des demandes de PEB reçues par la bibliothèque concernant ses livres étrangers (dans une tendance générale à la baisse) et par une augmentation des demandes émises par ses propres lecteurs. Il est important de souligner, par ailleurs, tout l’intérêt de la vision nouvelle du paysage documentaire des bibliothèques universitaires, qu’apporte aujourd’hui le Sudoc, pour préciser la politique d’acquisition. Seul le Sudoc, durant deux ans, a présenté au public une information à jour sur les fonds de la Sorbonne, car il a permis de cataloguer et aussi de corriger états de collection ou erreurs de cote. Même s’il n’est plus sa seule vitrine, la bibliothèque continuera à rechercher rigueur, précision et richesse d’information en cataloguant dans le Sudoc, pour alimenter valablement son SIGB et, aussi, pour contribuer à ce que le catalogue commun soit digne des collections qu’il présente. La bibliothèque s’efforce donc de réduire autant que possible les sources d’insatisfactions du Sudoc, pour le public comme pour les professionnels : le « bruit » causé par les doublons ou l’incohérence due parfois aux fusions, perturbent la recherche pour le public ; les erreurs de liens avec les noms d’auteurs ou de collections et certaines descriptions minimales rendent impossible l’identification des documents ou l’aboutissement de la recherche. Les acquisitions, étrangères surtout, comme les actions ponctuelles de catalogage rétrospectif, amènent à constater des confusions ou des lacunes, qui sembleraient attendre la vigilance de l’équipe de catalogage de la Sorbonne… L’objectif prioritaire est, désormais, le signalement de l’ensemble des collections, qui enrichira le Sudoc par la conversion du catalogue sur fiches et par l’intégration de suites ou collections qui ne figurent que sur des registres. La Sorbonne est également partie prenante dans le projet de « rétroconversion » des catalogues des manuscrits des bibliothèques universitaires. Et, à l’autre « extrémité » des collections, il importe aussi de signaler convenablement sur le réseau toutes les ressources électroniques.
Charlemagne
Archives de l’Université de Paris. Livre des receveurs de la Nation d’Allemagne de l’Université de Paris (1494-1530)
CR 26 du Sudoc-PS
Pour les sciences humaines et langues et civilisations occidentales, en Île‑de‑France, c’est la bibliothèque de la Sorbonne qui héberge le CR du Sudoc-PS – Centre régional du Système universitaire de documentation pour les publications en série.
Il compte 121 bibliothèques ou établissements documentaires, dont bien sûr la bibliothèque de la Sorbonne elle‑même. Sur ces 121 bibliothèques, 51 sont déployées dans le Sudoc-PS. Les 70 bibliothèques non déployées représentent un total de 23 126 localisations de publications en série.