Tout comme 21 autres universités de métropole, l’université de Bordeaux a obtenu en 2022 le label Science avec et pour la société du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Retour sur la première année de mise en place de cette politique issue de la loi LPR, dans laquelle s’inscrivent les bibliothèques universitaires de Bordeaux.

Un label associé à de nombreuses initiatives existantes

Construit dans la continuité des nombreux projets de médiation scientifique et actions culturelles portées par l’université de Bordeaux (UB) depuis sa création en 2014, le projet SUNSET (Sciences avec et pour une Société en Transition) reflète la volonté d’ouverture, de perméabilité et de renforcement du dialogue entre sciences et société de l’établissement. Dans un contexte où les universités doivent répondre à un fort enjeu de démocratisation des savoirs, en particulier auprès des jeunes, il s’agit de donner envie de science et de former les citoyens de demain pour en faire des acteurs responsables, en capacité d’appréhender les enjeux qui se présentent à nous actuellement, que ce soit au niveau sociétal ou environnemental. Pour répondre aux attendus de la labellisation SAPS, le projet SUNSET s’est appuyé sur la diversité et la richesse des programmes, actions et interventions portés par les différentes communautés du campus de l’université, en partenariat avec les établissements publics à caractère scientifique et technique (EPST) du site ainsi que les établissements associés. Mettre en valeur les Living Labs de l’université, stimuler et organiser les interventions des scientifiques en partenariat avec le centre de culture scientifique technique et industrielle (CCSTI) Cap Sciences, associer les acteurs de la société et les scolaires à la recherche, acculturer les personnels en interne à la médiation scientifique et aux sciences participatives sont autant d’actions inscrites dans ce programme de 3 ans. SUNSET, qui s’attache à « permettre un passage à l’échelle et initier de nouveaux dispositifs » vise ainsi les objectifs suivants :

• Structurer une démarche harmonieuse avec les partenaires de l’UB pour porter, le plus largement et au plus près des publics, la connaissance de la méthode scientifique et de sa valeur en termes de production de savoirs, avec un enjeu d’inclusion et de démocratisation, ciblant en particulier les publics et les territoires les plus éloignés du monde académique
• Coconstruire les conditions de choix éclairés à l’échelle du territoire autour des enjeux de transition, via le partage de l’expertise scientifique, son questionnement et l’expérimentation en commun de solutions. Inscrits comme objectifs de la feuille de route des transitions de l’université, ces objectifs sont par ailleurs pleinement intégrés aux stratégies des grands programmes de l’établissement. Pour y parvenir, le projet SUNSET s’articule autour d’un plan d’action en 5 axes2, avec une structuration interne de la politique SAPS, progressivement intégrée aux organes de gouvernance de l’université.

 

© Gauthier Dufau université de Bordeaux

Mise en place de la gouvernance et du pilotage

Avec une première année de labellisation SAPS dédiée à la reconnaissance et à la structuration d’un réseau foisonnant d’acteurs internes et partenariaux, l’accent a été mis sur l’installation d’une gouvernance et d’un pilotage opérationnel, reflets de la volonté de l’établissement d’inscrire cette politique dans la durée et de s’affirmer comme un acteur structurant du dialogue science et société sur le territoire. Désigné début février 2022, le chargé de mission Science et Société a contribué à la mise en place d’une lettre de mission SAPS parue le 30 juin 2022. En parallèle, une équipe transversale associant des personnels des directions Culture, Communication, Recherche et Innovation, Documentation et le chargé de mission Sciences et Société, a été créée. Elle a permis d’impulser la dynamique SAPS au cours du second trimestre 2022, avec la mise en place en septembre 2022 d’une cellule de coordination opérationnelle qui a réuni l’ensemble des services de l’UB impliqués, ainsi qu’une coordination avec Cap Sciences dès l’été 2022. Des réunions de coordination partenariales mensuelles ont été ensuite positionnées en alternance avec les réunions de coordination internes. Aujourd’hui composée de 3 personnes, l’équipe de coordination et d’opérationnalisation du projet assiste le chargé de mission dans la mise en œuvre des actions. Cet important travail de structuration et d’animation d’un réseau de partenaires autour de la thématique SAPS a eu un effet positif tant sur les relations entre institutions que sur le décloisonnement induit par la mise en place de cette dynamique. Le lien avec le CCSTI Cap Sciences, renforcé par la signature d’une convention cadre et la mise en place d’actions communes, en est un exemple. Des conventions spécifiques seront progressivement mises en place avec les collectivités et les associations partenaires autour d’initiatives « SAPS » développées en commun.

La société et ses acteurs au cœur des actions

Le projet SUNSET se positionne comme un amplificateur et un catalyseur des actions sciences-société portées par un panel d’acteurs actifs tout en évitant l’écueil d’un fonctionnement en simple guichet. Si la première année du projet a permis de structurer et formaliser les partenariats autour d’une politique commune, la deuxième année va être consacrée à la construction d’une communauté d’intérêt la plus ouverte possible tout en construisant de nouveaux vecteurs de dialogue. L’animation de ce réseau sera déterminante pour un passage à l’échelle et la consolidation du plan d’action. Elle passera par une réflexion sur les vecteurs de diffusion de la CSTI, que ce soit en termes de lieux, de tiers-lieux d’échanges, ou de média et d’interfaces participatives.

Sur la base du réseau partenarial consolidé et d’une équipe projet opérationnelle, le programme d’action sera orienté sur des cibles privilégiées :

• les acteurs du maillage territorial en mettant notamment l’accent sur les territoires ruraux et éloignés des centres académiques,
• les publics de jeunes adultes par le biais du renforcement des liens avec les acteurs de terrain (associations et collectivités, médiathèques). La diffusion de la culture scientifique sur les territoires hors métropole passera par la création et l’animation d’actions dédiées (ludothèque de médiation scientifique itinérante…),
• le public familial, avec des actions dans les médiathèques ainsi qu’une programmation d’évènements Arts, Science et Société,
• le public scolaire, avec la consolidation du programme mené sur le premier exercice avec Cap Sciences, l’académie et la ville de Bordeaux. La conception de nouveaux formats devra répondre aux enjeux de démobilisation des jeunes, en particulier les filles, pour la science et pour les carrières scientifiques,
• les acteurs « recherche et innovation » avec une offre de conseil, d’accompagnement aux actions de médiation en lien avec le public, d’appui institutionnel auprès des partenaires. Un effort sera mené sur la détection des besoins pour mieux appuyer les chercheurs en matière de montage de projets,
• la communauté académique, afin d’acculturer à une politique culture - sciences - société au sein de l’établissement. Cela se traduira par des actions dans les formations initiales et celles du collège doctoral, et par une acculturation des personnels (école d’été SAPS, formation à la médiation…).

Il est prévu que la réflexion engagée sur les outils permettant de mieux partager les espaces de dialogues (newsletter, portail participatif, affichages thématiques) puisse aboutir au cours de cette deuxième année.