L’Institut national d’histoire de l’art, établissement public à caractère scientifique et culturel, a été créé en juillet 2001. Ses missions principales sont de soutenir la recherche en histoire de l’art et archéologie en France, d’impulser des programmes documentaires à destination des chercheurs du domaine, d’accueillir et de former de jeunes chercheurs. Dans cette perspective, l’Institut s’est doté de deux départements principaux : le département des études et de la recherche, le département de la bibliothèque et de la documentation. L’Institut s’installera sur deux sites, dans des locaux précédemment affectés à la Bibliothèque nationale de France. Dans le passage Vivienne d’une part, plus de 40 partenaires réunis autour de l’INHA (l’Institut national du patrimoine, les UFR d’histoire de l’art et d’archéologie de nombreuses universités franciliennes, laboratoires de l’École des hautes études en sciences sociales, de l’École pratique des hautes études, du CNRS, etc.) se livreront à des activités de recherche et d’enseignement de niveau doctoral – ouverture prévue en janvier 2004. Au sein du quadrilatère Richelieu sera installée la bibliothèque, qui se déploiera dans la salle Labrouste et dans les magasins attenants – ouverture prévue : 2007.
Les collections
Cette bibliothèque résultera de la fusion des trois plus grandes bibliothèques d’art françaises :
- la bibliothèque d'art et d'archéologie Jacques-Doucet, riche de 807 580 documents, qui a intégré l’INHA le 1er janvier 2003 ;
- la bibliothèque centrale des musées nationaux, riche de 260 600 documents ;
- les collections imprimées de la bibliothèque de l'École nationale supérieure des beaux-arts, soit 128 700 documents.
L’ensemble permettra d’offrir au lecteur un total exceptionnel de plus d'1,2 millions de documents à l'ouverture. Les bibliothèques réunies offriront un ensemble documentaire de premier plan, tant leurs collections, sur tous supports, sont riches en documents pour l’histoire de l’art.
La bibliothèque de l'École nationale des chartes, riche de 154 000 documents, sera associée au dispositif de manière autonome, apportant à une bibliothèque d’art un fonds inestimable de sources historiques, notamment pour la période médiévale.
Les services
La bibliothèque offrira plus de 260 000 volumes en libre accès, afin de faciliter la recherche et la libre consultation. Elle offrira 450 places à un public élargi, composé de chercheurs, d’étudiants des 2e et 3e cycles, mais aussi de professionnels, artistes et amateurs. Elle proposera à son public un ensemble de services documentaires approfondis. La définition de la politique documentaire de la bibliothèque s'appuiera sur des commissions mixtes, rassemblant « chercheurs-utilisateurs » et bibliothécaires.
Les chantiers préparatoires
La préparation de cette bibliothèque nécessite d’importants chantiers.
La réalisation d’un catalogue commun aux quatre bibliothèques. Prêt à l'été 2003, celui-ci rassemblera 500 000 notices – correspondant à 700 000 documents. Il sera enrichi par de nombreuses opérations de « rétroconversion » de catalogues spécifiques des collections spécialisés, par exemple par la « rétroconversion » des catalogues des 200 000 catalogues de vente possédés par les bibliothèques.
Des acquisitions documentaires multipliées. Un programme documentaire commun a été élaboré ; celui-ci comporte, d’une part, la définition de la politique documentaire de la future bibliothèque, en lien avec les autres sources documentaires existantes, d’autre part, un programme d’acquisitions complémentaires, destinés à enrichir les collections dans des domaines, des aires géographiques ou sur des périodes qui auraient été négligées.
Eugène Atget, Le moulin de la Galette, 1899 (cl. 3704), tirage sur papier albuminé
Institut national d’histoire de l’art
Collections Jacques-Doucet
La bibliothèque d’art et d’archéologie est la première des trois bibliothèques d’art à rejoindre l’INHA. Elle se nomme désormais bibliothèque de l’Institut national d’histoire de l’art - Collections Jacques-Doucet, en souvenir de son fondateur.
CADIST en histoire de l’art et archéologie, la Bibliothèque Jacques-Doucet, est une bibliothèque dont les collections tant courantes que patrimoniales, sont remarquables : ses acquisitions en 2002 ont été de 10 448 documents, dont 6 298 monographies étrangères. Elle est abonnée à 1 245 périodiques courants, dont 781 étrangers.
« Déployée » dans le Système universitaire de documentation, le Sudoc, en octobre 2001, la bibliothèque de l’INHA y propose 230 000 monographies, 6 556 références de périodiques. 6 829 nouveaux documents acquis ont été localisés en 2002.
CR du Sudoc-PS – Centre régional du Système universitaire de documentation pour les publications en série (CR 32) – la bibliothèque assure la localisation de 13 982 périodiques de 48 bibliothèques spécialisées en art, archéologie, musique, architecture.
Le prêt entre bibliothèques, le PEB, chaque mois, prête 220 monographies, fournit 40 articles de périodiques, emprunte 30 documents…
Le redéploiement des collections en libre accès. La classification de la Bibliothèque du Congrès a été retenue comme étant la plus adaptée à des collections d’histoire de l’art. La classe art de cette classification a été traduite en français et adaptée. Il s’agit maintenant de choisir les collections à redéployer et de les préparer sur le double plan matériel – soit un budget de reliure important… – et intellectuel – recoter 265 000 volumes n’étant pas une mince affaire…
La programmation. La bibliothèque de l’INHA s’intègre dans le projet plus vaste, mené par l’établissement public de maîtrise d’œuvre culturelle (EMOC) pour le compte des ministères chargés de la Culture, de l’Éducation nationale et de la Recherche, projet de réhabilitation de l’ensemble du quadrilatère Richelieu, qui doit accueillir, dans des locaux sécurisés et rénovés, les cinq grands départements spécialisés de la BNF et l’INHA.
La coopération. L’INHA a une vocation nationale, sa bibliothèque aussi. La bibliothèque s’insérera dans le réseau des bibliothèques d’art françaises et envisagera avec elles les modalités de la construction d’une coopération, seule condition du développement d’une documentation riche et pérenne.
