Vers le tout électronique & un campus numérique

À Strasbourg I

DOI : 10.35562/arabesques.3883

p. 14-15

Plan

Texte

L'Université Strasbourg I – Louis-Pasteur, créée en 1971, dessert l'ensemble des sciences exactes et appliquées, les sciences de l'ingénieur, toutes les sciences de la santé, mais également, et cela est moins connu, des sciences humaines et sociales, à savoir les sciences économiques, la psychologie et les sciences de l'éducation, la géographie. L'Université Louis-Pasteur compte 16 500 étudiants (26,7 % sont inscrits en 3e cycle) et 1 882 enseignants-chercheurs permanents accueillis en 80 bâtiments répartis sur quatre campus : Esplanade, Médecine (tous deux en centre-ville), Illkirch (au sud) et Cronenbourg‑Schiltigheim (au nord). Cette dispersion géographique et le poids de la recherche expliquent une tradition de bibliothèques de proximité qui ont constitué des collections d'une richesse documentaire reconnue et bénéficié de la forte implication de la communauté présente sur le site. Face à cette situation, le développement du service commun de la documentation, crée en 1992, était conditionné par la réalisation de trois objectifs.

Accueil, rationalisation & délocalisation

L’accueil concerne particulièrement les étudiants pour lesquels des plans de développement des collections spécifiques ont été entrepris en parallèle. Pour l'ensemble des bibliothèques gérées par le service commun de la documentation, une augmentation de surface de 40 % et un accroissement des places assises de 36 % a permis de mieux répondre à l'attente des usagers. Pour les étudiants avancés, les enseignants-chercheurs et les chercheurs, l'accès vingt-quatre heures sur vingt-quatre dans trois bibliothèques, grâce à un contrôle informatique et une carte personnalisée, constitue une avancée appréciable.

La rationalisation de l'outil documentaire a été facilitée d'une part par l'intégration de bibliothèques de recherche dont certaines correspondaient à des pôles d'excellence documentaire (chimie, sciences de la vie, sciences physiques) et d'autre part par l'informatisation. La place de la recherche fondamentale à l'Université Louis-Pasteur, avec l'existence de 80 unités de recherche et 1 099 doctorants, explique la mobilisation des moyens financiers alloués à la documentation correspondante. Le regroupement des collections recherche, mesure d'accompagnement d'une rationalisation, déjà entrepris avec les sciences de la vie (dont les neurosciences), et les sciences physiques va être poursuivi avec la chimie. En revanche, la faiblesse en personnel qualifié ajoutée au nombre de sites est un handicap sérieux pour la réalisation du catalogue collectif de l'université, la conversion rétrospective des fichiers, le catalogage courant dans le Sudoc de l'ensemble des composantes de l'université.

Les avancées vers la délocalisation des documents passent par une première étape capitale, qui en 1994, a été franchie avec la réalisation du réseau de CD-ROM bibliographiques interrogeables de tout point connecté au réseau Osiris, installé dès 1988. Le vif succès remporté par cet accès nous a conduit à opter dès 1999 pour les revues électroniques et à « candidater » pour rejoindre un réseau de services communs de documentation qui s'engageaient dans la voie des thèses électroniques.

Sudoc, tout électronique & campus numérique

Le service commun de la documentation a fait partie du deuxième groupe des bibliothèques AUROC entrées dans le Système universitaire de documentation. Le démarrage du catalogage dans le Sudoc a eu lieu en octobre 2001, et dès novembre 2001 les transferts de notices pour mise à jour du catalogage local étaient quotidiens.

Par rapport au travail dans WorldCat, les catalogueurs des bibliothèques scientifiques du SCD apprécient la convivialité du logiciel WinIBW, notamment pour les opérations de localisation. Le taux de recouvrement est très bon pour les ouvrages français, et les notices sont souvent de bonne qualité. Le catalogage des thèses, la création des notices d’autorité ou de collections, surtout pour les ouvrages étrangers, représentent en revanche une lourde charge de travail.

Par ailleurs, la forte adhésion de la communauté scientifique aux revues électroniques, étudiée grâce aux statistiques de consultation, a permis de progresser dans la voie du tout électronique avec l'adoption, pour 2003, du support électronique en standard (e-only avec l'option « imprimé » possible) pour Elsevier, Cell Press. L'Université Louis-Pasteur est la première université de cette taille à avoir pris une décision qui implique non seulement la mutualisation de la documentation électronique mais aussi de la documentation imprimée pour laquelle le support électronique n'existe pas. La complexité de cette démarche est liée à la prise en compte de la totalité des collections de l'université, laboratoires compris.

De plus, la redéfinition d'une politique patrimoniale du support imprimé au niveau de l'université s'impose.

Le dernier défi en date, réside dans les projets documentaires, partie prenante au sein des projets de « campus numérique ». Entre autres, le traitement des documents pédagogiques multimédias soulève bien des questions. L'ABES pourrait-elle jouer un rôle dans la formation des personnels ?

Les réseaux, la coopération entre collègues sont un moyen de parvenir à une évolution passionnante des missions des métiers qu'il faudra pouvoir assumer.

Citer cet article

Référence papier

Iris Reibel-Bieber, « Vers le tout électronique & un campus numérique », Arabesques, 29 | 2003, 14-15.

Référence électronique

Iris Reibel-Bieber, « Vers le tout électronique & un campus numérique », Arabesques [En ligne], 29 | 2003, mis en ligne le 19 janvier 2024, consulté le 19 juillet 2025. URL : https://publications-prairial.fr/arabesques/index.php?id=3883

Auteur

Iris Reibel-Bieber

Directrice du SCD de l'université de Strasbourg 1

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