Créée en 1306, sous le règne de Philippe IV Le Bel, par le pape Clément V, supprimée à la Révolution, rétablie en 1961, l’Université d’Orléans vient de fêter le 40e anniversaire de sa renaissance. Université pluridisciplinaire, à l’exception de la médecine et de la pharmacie, elle accueille environ 16 000 étudiants, 13 300 à Orléans et 2 700 sur les sites extérieurs, et emploie 1 300 enseignants et personnels IATOS. Elle est organisée en dix composantes, dont quatre IUT implantés sur cinq sites géographiques à Orléans, Bourges, Chartres, Châteauroux et Issoudun.
Sur le campus orléanais, les bâtiments de l’université côtoient ceux d’entreprises privées. Le CNRS et le BRGM (Bureau de recherches géologiques et minières) sont situés à proximité. La bibliothèque universitaire est organisée en trois sections documentaires dans deux bâtiments sur le campus orléanais. Le premier, de 3 900 m2, construit en 1967 et agrandi en 1977, regroupe aujourd’hui les sections de lettres et sciences. Le second, de 2 300 m2, inauguré en 1995, abrite la section de droit, économie et gestion, qui a intégré les fonds des bibliothèques de l’UFR.
8 800 lecteurs sont inscrits à Orléans, qui ont accès, à raison de 58 heures par semaine, à un fonds de 180 000 ouvrages, 2 700 titres de périodiques, une trentaine de titres de cédéroms en réseau.
Les bibliothèques associées les plus importantes sont, à Orléans, celles du centre des lettres, de l’IUT, de l’UFR de STAPS et, sur les sites extérieurs, celles des antennes et des IUT.
Structurer et patienter
10 000 m2 ! Trois projets, inscrits dans le plan U3M, avancent en parallèle.
Le regroupement des bibliothèques de l’IUT et de l’antenne scientifique de Bourges est prévu dans un bâtiment de 990 m2 partagé avec le service de formation continue. L’ouverture, programmée début 2003, devrait être l’occasion pour cette structure de s’inscrire dans le réseau berruyer des bibliothèques souhaité par les collectivités locales.
La construction d’un nouveau bâtiment de 2 100 m2 pour la section de sciences permettra à la section de lettres de se redéployer dans le bâtiment existant. Dans la perspective du déménagement, les personnels de la section de sciences ont entrepris de « recoter en Dewey » tout le fonds en libre accès. Ce travail, auquel toutes les catégories ont été associées, devrait s’achever au début de l’été.
Une extension de 660 m2 pour la section de droit, économie et gestion rendra aux étudiants de 3e cycle et aux enseignants-chercheurs l’espace qui leur était dédié et qui a peu à peu été envahi par les étudiants des deux premiers cycles.
Ces différents projets immobiliers porteront à terme la superficie totale des locaux de la bibliothèque universitaire à 10 000 m2 environ.
Des villes, distantes de 100 à 140 km d’Orléans ! L’effort a porté, au cours de l’année 2001, sur les actions en direction des bibliothèques des sites extérieurs, afin de créer un sentiment d’appartenance au SCDU. L’existence dans chacune des villes, distantes de 100 à 140 km d’Orléans, d’un IUT et d’une antenne universitaire a favorisé le développement de petites bibliothèques tenues en général par du personnel non professionnel – CES, emplois-jeunes, personnel administratif. La politique de formation de ces personnels s’est concrétisée par l’organisation de deux stages : initiation à l’utilisation de RAMEAU et à celle de la classification Dewey. Un accord avec la médiathèque d’Orléans, qui nous offre des exemplaires du dépôt légal imprimeur de la Région Centre, a permis de constituer dans chacune de ces petites bibliothèques un fonds de culture générale.
Le Sudoc ! Le SCDU d’Orléans faisait partie depuis 1994 du réseau BN-Opale. Si les ouvrages acquis par les sections de la bibliothèque universitaire ont bien été depuis cette date signalés dans cette base, la conversion rétrospective des fonds, et en particulier celle des bibliothèques associées, a été réalisée dans le système local de gestion, de sorte qu’aujourd’hui environ 20 % des fonds seulement sont signalés dans le Système universitaire de documentation. Afin d’effectuer le basculement dans les meilleures conditions possibles, les personnels professionnels ITARF en poste dans les bibliothèques orléanaises ont suivi avec les personnels de la BU les stages UNIMARC et RAMEAU de mise à niveau. La participation au Sudoc a permis un allègement du catalogage, une accélération du traitement des documents ainsi qu’une réduction des délais de mise à disposition de ceux-ci. Le point noir pour les personnels reste le lourd travail de correction des notices. Il nous faudra, lorsque toutes les bibliothèques auront basculé dans le Sudoc, envisager la conversion rétrospective des notices « hors source » de notre base. Cette opération est effectuée actuellement dans les sections qui ont des projets de déménagement, à Bourges et en sciences, par les personnels eux-mêmes, mais ne peut être étendue à l’ensemble des services.
« Le Château », siège de la présidence de l’Université d’Orléans
Favoriser la recherche
Documentation électronique. Le SCDU d’Orléans a adhéré au consortium Couperin, dès le mois de septembre 2000. L’offre en périodiques, limitée à une centaine de titres papier en section de sciences, a explosé, passant brusquement à 1 300 titres. L’abonnement en ligne aux Current Contents, aux Chemical Abstracts, puis aux titres de Springer, a suscité un enthousiasme croissant chez les scientifiques. Aujourd’hui, étudiants et enseignants ont accès aux titres de l’ACS, de l’IOP, de Kluwer, de Wiley et d’Academic Press. Les juristes et les économistes ont à leur disposition Diane et Econlit, les littéraires LION, PCI Full text et Teatro espanol del siglo de oro, qui se sont ajoutés à la Bibliothèque des Lettres, MLA et Frantext.
Un réseau régional. Chaque fois que cela est possible, nous privilégions la version en ligne, qui offre l’avantage d’être accessible des sites extérieurs, contrairement aux cédéroms qu’il est très difficile de mettre en réseau dans les bibliothèques d’antennes distantes. Seule Châteauroux, « ravitaillée par les corbeaux », comme le soulignent ironiquement nos collègues castelroussins, ne peut pour l’instant bénéficier de ces services. L’arrivée du réseau régional à haut débit, au deuxième semestre 2002, devrait remédier à cela.
Le développement de la documentation électronique a eu des effets très positifs : meilleure image du SCDU, sentiment pour les enseignants des antennes d’avoir les mêmes possibilités de recherche que leurs collègues de grandes universités, relations plus étroites avec les bibliothèques des sites extérieurs.
Impliquer les enseignants et former les étudiants
Formation des usagers. Axe fort du contrat d’établissement 2000‑2003, la formation des usagers tient une place importante à la bibliothèque. Grâce au recrutement de tuteurs documentaires, étudiants de maîtrise ou de troisième cycle, les formations à la recherche documentaire ont concerné cette année encore tous les étudiants de première année de l’IUT et du STAPS ainsi qu’un pourcentage élevé des historiens, sans compter les étudiants qui se sont inscrits à titre individuel aux séances proposées. Une étude approfondie a démontré que cette formation est d’autant plus efficace qu’elle est intégrée dans les cursus. L’étape suivante consistera donc à convaincre les universitaires d’inscrire le maximum de formations dans les maquettes pédagogiques.
Des réunions régulières avec les personnels impliqués dans ces actions ont permis de constater que le point faible du dispositif était la formation des étudiants de maîtrise et de troisième cycle.
La réflexion entamée devrait déboucher sur une meilleure adéquation entre les besoins et l’offre. Le plus difficile, obtenir l’implication des enseignants dans ces formations, reste à réaliser.
Système d’information et site web. Équipé du logiciel Dynix depuis 1994, le SCDU éprouvait le besoin d’un système d’information plus performant. Inscrite dans le contrat d’établissement, la migration vers Sunrise Horizon est prévue pour le mois de juin. Ce nouvel outil, attendu avec impatience par les catalogueurs, devrait offrir un confort de travail plus grand et un catalogue plus agréable à consulter.
Le SCDU a créé il y a un an son site web, qui donne accès au catalogue de la plupart des bibliothèques associées du campus orléanais, ainsi qu’à un certain nombre de ressources en ligne. Un groupe de travail réfléchit actuellement à une nouvelle maquette plus attractive, qui devrait être prête au printemps.
L’année 2002 est chargée, avec la migration du système d’information, la rédaction des cahiers des charges pour l’équipement des futurs bâtiments, le suivi des chantiers et l’intensification des actions de formation des usagers. Mais, grâce à l’action persévérante de toute l’équipe de la bibliothèque et à l’arrivée, début janvier, sur un poste vacant depuis seize mois, d’un nouveau conservateur, nul doute que ce nouveau défi ne soit relevé.