Une université… et un SCD de proximité

DOI : 10.35562/arabesques.4034

p. 13-14

Text

L’université est la 4e entité démographique du Limousin après les villes de Limoges, Brive et Tulle.

Créée en 1969, l’Université de Limoges est une université pluridisciplinaire ; seules l’odontologie et la philosophie sont absentes des matières enseignées. C’est aussi une université de proximité puisque les trois quarts des étudiants sont originaires de la région. De taille modeste, avec ses 13 800 étudiants, 765 enseignants et enseignants-chercheurs et ses 435 IATOSS, elle constitue néanmoins la quatrième entité démographique du Limousin ; avec 500 MF de budget pour 2001, dont près de 200 MF pour la rémunération des personnels, elle occupe également une place importante dans l’économie locale. Comparée à la plupart des autres universités – et donc des autres bibliothèques universitaires – situées dans de grandes villes, Limoges se distingue avant tout par un caractère relativement familial plutôt apprécié de ses usagers : la proximité permet une bonne connaissance mutuelle entre étudiants et enseignants, entre personnels des bibliothèques et lecteurs, mais se traduit aussi par des locaux généralement exigus.

Essentiellement concentrée à Limoges, elle se trouve paradoxalement éclatée sur huit sites limougeauds, tout en rayonnant sur l’ensemble du Limousin. Ainsi en Corrèze, un millier d’étudiants fréquentent les sites universitaires de Brive (UFR de droit, UFR de sciences et IUT), de Tulle (IUT) et d’Égletons (IUT, IUP) ; en Creuse, un IUP vient de voir le jour à Ahun. Cette situation a été totalement prise en compte par la Région Limousin dans la réalisation du dernier contrat de plan État-Région – CPER –, en particulier pour la construction de nouveaux bâtiments et la rénovation des bâtiments anciens, ainsi que pour le développement de la recherche où des opérations ambitieuses viennent consolider des compétences internationalement reconnues1. Autant de pôles d’excellence qui sont le reflet d’une interdisciplinarité et d’une importante capacité fédérative des instituts de recherche – au nombre de sept, associés à deux écoles doctorales.

Élu en février 2000, le président de l’université est particulièrement attentif au rôle et à la place du SCD au sein de l’université, dans le cadre d’une politique documentaire globale. C’est ainsi que le SCD est invité aux trois conseils et au bureau de l’université. Il compte quatre sections implantées sur les trois principaux sites : santé, sciences, droit et sciences économiques, lettres et sciences humaines. Ces deux dernières coexistent actuellement à l’étroit dans un même bâtiment, offrant un espace très insuffisant pour le libre accès et le travail des étudiants. On suit donc avec intérêt la construction d’une nouvelle UFR de droit et sciences économiques en plein centre ville, à proximité de la nouvelle bibliothèque francophone multimédia – BFM. Cette opération, programmée au précédent CPER, sera achevée pour la rentrée 2002, la bibliothèque de droit, d’une superficie de 3 500 m2, intégrée dans l’UFR pourra alors déployer ses collections en libre accès sur trois niveaux ; un espace recherche en sciences économiques, au troisième niveau, sera relié au bâtiment recherche par une passerelle. Le départ de l’UFR de droit permettra le redéploiement de l’UFR de lettres et, en particulier, de la bibliothèque pour laquelle une somme de 10 MF est inscrite au présent CPER. Cette restructuration devrait permettre de doubler les espaces et d’offrir, dès 2003, près de 70 % des collections en libre accès, contre 30 % à peine actuellement. Le redéploiement de ces deux sections suppose une harmonisation des politiques documentaires entre le SCD et les deux BUFR associées de droit et de lettres, dont les collections (heureusement cataloguées dans Sibil depuis 1990 comme celle de la BU et récemment « rétroconverties ») sont d’un volume équivalent à celui des deux bibliothèques universitaires. D’où une concertation permanente, des discussions parfois malaisées, mais toujours cordiales, avec les directeurs des deux UFR concernées, conscients des enjeux et soucieux de parvenir à mettre en œuvre une réelle politique documentaire.

Le développement du SCD passera également par deux autres opérations2 inscrites au CPER.

Le catalogue compte actuellement plus de 200 000 notices : collections de la BU, des bibliothèques associées de droit, de lettres et de l’ENSIL. Très prochainement, ce catalogue sera alimenté par les collections de l’ENSCI et par celles du SUAPS (service universitaire des activités physiques et sportives) qui viennent d’être intégrées à la section Sciences pour les étudiants de STAPS (Sciences et techniques des activités physiques et sportives), ainsi que par celles du site de Brive. Un fonds ancien de 25 000 documents déposés au SCD, dit Fonds du Grand séminaire, sera prochainement intégré au catalogue ; riche de trois incunables, il comprend près de 3 000 documents édités de 1550 à 1811, le reste se partageant entre le xixe et la première partie du xxe siècle.

La documentation électronique, et en particulier l’accès à des bases de données ou des périodiques en ligne, n’est pas en reste. En 1999, l’ensemble des utilisateurs du SCD accède gratuitement à internet – 5 600 h de connexion en 2000 – et à un réseau d’une cinquantaine de cédéroms. En 2000, les chercheurs du domaine Santé ont eu accès à la base Ovid et, depuis le début de l’année 2001, l’ensemble des chercheurs de l’Université de Limoges sans exception peut accéder directement de tout poste informatique aux sept sections des Current contents pour lesquels le SCD a négocié avec l’ISI, cinq accès simultanés. Les statistiques du mois de janvier, fournies par l’ISI, montrent tout l’intérêt suscité par ce nouveau service. Présenté lors des différents conseils de l’université comme un effort financier du SCD pour cette année, il a bien été entendu que ce service ne pourrait perdurer qu’à condition de mutualiser les moyens de l’ensemble des composantes.

L’équipe du SCD réfléchit à l’accès à de nouvelles bases de données en ligne, comme les CHEMICAL ABSTRACTS, sans exclure la possibilité de sa participation à un consortium.

L’actualité au SCD est enfin profondément marquée par son déploiement dans le système universitaire de documentation – précédé en février par le passage de la V4 à la V5 d’AB6 – qui mobilise fortement l’ensemble du personnel. Les formations aux pré-requis préconisées par l’ABES (sur site en mars et avril) se font en collaboration avec le CIRMLD de Poitiers. La coordinatrice locale du SU, qui a également en charge le centre régional des publications en série, pilote un groupe de travail chargé d’assurer ce déploiement dans les meilleures conditions et d’organiser le travail de catalogage et de contrôle dans le système universitaire de documentation, qui sera effectif dès juillet. L’ensemble du personnel (41 titulaires), conscient des avantages attendus du nouveau système national, s’attend à une surcharge de travail, mais aussi au surcroît d’intérêt que cela annonce dans les mois à venir. Pour la première fois depuis de nombreuses années, les quatre sections du SCD sont dotées d’un conservateur chacune, ce qui va permettre de développer nos relations avec les composantes et de mettre en œuvre une politique documentaire concertée. Les fonctions transversales exercées par chacun d’eux permettront un travail cohérent des quatre sections.

Chacun des membres du personnel sera prochainement doté d’une boîte aux lettres électronique. Enfin, des groupes de travail transversaux – deux pour l’instant, l’un sur l’animation et la vie du SCD, l’autre sur la communication interne et externe – ont été mis en place ; ils permettent d’ores et déjà de renforcer la cohésion au sein d’une équipe toujours relativement handicapée par son effectif faible et sa dispersion, mais décidée à continuer d’y remédier jour après jour.

Notes

1 Centre européen de la céramique. Sciences et techniques de l’information et de la télécommunication. Génomique. Sciences du cerveau. Institut national de recherche sur l’espace rural.

2 Deux opérations :
Construction d’un campus pluridisciplinaire à Brive, où le SCD va ouvrir une antenne dès la rentrée 2001, pour favoriser le regroupement des bibliothèques des différentes disciplines.
Réalisation du Centre européen de la céramique sur le site de ESTER, technopole qui abrite déjà l’ENSIL (École nationale supérieure d’ingénieurs de Limoges), bientôt rejointe par l’ENSCI (École nationale supérieure de céramique industrielle) à la suite d’une convention entre cette dernière et l’université ; une bibliothèque unique pourrait alors – pourquoi pas ? – être intégrée au SCD.

References

Bibliographical reference

Jean-Pierre Jacquet, « Une université… et un SCD de proximité », Arabesques, 22 | 2001, 13-14.

Electronic reference

Jean-Pierre Jacquet, « Une université… et un SCD de proximité », Arabesques [Online], 22 | 2001, Online since 15 mars 2024, connection on 18 juillet 2025. URL : https://publications-prairial.fr/arabesques/index.php?id=4034

Author

Jean-Pierre Jacquet

Directeur du SCD de l'université de Limoges

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