Du 25 au 28 octobre 2023, l’ICOLC a tenu sa réunion européenne annuelle à Prague, réunissant des consortiums de gestion de ressources électroniques du monde entier.
L’édition 2023 de la réunion européenne annuelle de l’ICOLC (International Coalition of Library Consortia) s’est déroulée du 25 au 28 octobre à Prague. Voici un résumé de cette réunion qui s’est tenue en huis clos, permettant un échange informel d’informations sur les accords passés avec les éditeurs, sans compte-rendu officiel ni diffusion sur les réseaux sociaux afin de conserver la confidentialité des échanges.
Science ouverte, accords transnationaux et bilan des accords transformants
Couperin a présenté, comme chacun des participants, le bilan des négociations de l’année passée. Ses actions en faveur de la science ouverte ont fait l’objet d’une intervention qui trouvera une prolongation dans une déclaration commune de l’ICOLC en faveur des initiatives œuvrant pour la science ouverte. Nos collègues danois soutiennent, quant à eux, directement les infrastructures de la science ouverte et ont mis au point des critères d’évaluation qui conditionnent leur soutien : pilotage par la communauté, équilibre dans les domaines scientifiques, transparence et pérennité des finances, clauses de non-cession exclusive des droits, administration efficace. Un invité, OAswitchboard1, a présenté son hub de métadonnées, qui permet aux consortiums d’évaluer le ROI (Return on Investment) des accords de publication en open access (OA), de suivre leurs coûts effectifs, de fournir des statistiques.
Par ailleurs, l’ICOLC a réfléchi aux nouveaux enjeux, légaux, financiers, techniques, qu’engendrent les accords transnationaux, passés dans le cadre des alliances européennes, souvent dotées de budgets d’acquisition pour les ressources électroniques, sujet porté par Marc Martinez de Sciences Po Paris, à la tête de l’alliance CIVICA. Ces discussions se prolongent lors de rendez-vous mensuels en ligne. Cet appel à projet2 a depuis été publié.
Suède, Norvège, Royaume-Uni ont présenté le bilan de leurs accords transformants qui devraient se poursuivre avec une attention particulière à la maitrise des coûts et au passage des journaux en full OA. Nos collègues anglais du JISC publieront d’ailleurs bientôt un rapport complet à ce sujet. Les Allemands se sont réjouis du succès du projet DEAL3, aujourd’hui DEAL Konsortium, lancé en 2014. Ce projet est en charge de la négociation, de la signature et de la mise en œuvre pratique d’accords transformants à l’échelle nationale avec les trois plus grands éditeurs scientifiques : il s’agit de limiter les coûts de l’édition scientifique et d’établir un modèle de financement durable, basé sur les publications. Plus de 75 000 articles ont été publiés dans le cadre de cet accord. La Finlande a préparé quant à elle un plan de sortie pour ses abonnements, accompagné d’un solide plan de communication vers la communauté scientifique : le désabonnement est un choix, pas un échec.
Amélioration de consortia manager
Consortia Manager est le logiciel partagé par de nombreux consortiums pour gérer les abonnements. Ses adhérents poussent à son amélioration. Une enquête a par exemple été menée auprès d’eux pour connaitre leur priorité : cœur du système, calcul des prix, statistiques d’usage, API, sont arrivés en tête et pourraient faire l’objet de nouveaux développements. Par ailleurs, certains problèmes ont été signalés par les utilisateurs : sécurité des données, niveau d’authentification au logiciel trop faible, stratégie de sortie non prévue dans les contrats. Consortia Manager se concentre pour le moment sur l’adoption de la norme ISO 27001 afin de prouver son sérieux en matière de sécurité des données. Un groupe de travail ICOLC a été mis en place pour trouver des solutions, la création d’un conseil consultatif serait aussi utile.
Congrès de l’ICOLC 2025 : Paris candidate
Sans se doter d’une entité juridique, qui restreindrait sa souplesse d’organisation, l’ICOLC met cependant en place pour l’année 2025 un tarif d’adhésion pour ses membres. Le budget ainsi dégagé permettra, entre autres, de pérenniser un emploi d’administration de l’ICOLC.
Par ailleurs, le meeting de l’ICOLC pourrait bien se dérouler l’année prochaine à Paris puisque Couperin a fait acte de candidature pour l’accueillir à l’automne 2025.