Initié en 2008 à l’occasion du Plan Campus impulsé par l’Etat pour structurer des pôles d’enseignement supérieur et de recherche d’excellence et de niveau international, le projet Atrium a abouti début 2024 à l’ouverture au public d’un bâtiment situé en proue du campus historique de l’université.
Vue aérienne de l’Atrium
© Université Paul Valéry Montpellier 3
De 2008 à 2024 : le projet Atrium
La proposition montpelliéraine est l’un des douze projets nationaux retenus dès la première vague. Pour l’Université Paul-Valéry Montpellier 3 (UPV), université des Humanités, la décision avait été prise dès l’origine par la présidente Anne Fraïsse de construire une nouvelle bibliothèque en remplacement de la bibliothèque Ramon Llull, ouverte en 1966.
Dans le cadre de la politique de site, une structure est alors créée pour piloter l’ensemble des projets montpelliérains, en coopération étroite avec les établissements concernés : l’Opération Campus de Montpellier (OPC). Portée par le Pôle Régional d’Enseignement Supérieur (PRES) en 2009, puis par la ComUE LR-Universités, l’OPC sera rattachée à l’UPV à partir de 2020.
A partir de 2008, le projet Atrium suit son cours : phases d’étude, programmation, concours d’architecte en 2016 attribuant le projet au cabinet parisien SCAU, associé à l’agence locale Coste. Les travaux, commencés fin 2018, sont retardés à plusieurs reprises (crise Covid, reprises d’œuvres etc.) et le bâtiment est finalement livré fin 2023 à l’université pour un coût total de 56 millions d’euros. Durant plus de 15 ans, des échanges ont lieu entre l’université, le maître d’œuvre et l’OPC comme maître d’ouvrage. La gestion du temps est une des difficultés du projet et il s’agira d’aborder de façon dynamique la mise en œuvre d’un programme conçu presque 15 ans plus tôt.
Les enjeux sont importants pour l’université, qui n’est pas maître d’ouvrage du projet. Une des principales clés de réussite du projet est la collaboration réussie entre le Service Commun de la Documentation, gestionnaire de 90 % des espaces (13 000 m2 de bibliothèque) et les services supports de l’Université (Direction des Moyens Généraux, Direction du Patrimoine et Direction du Système d’Information et du Numérique).
La bibliothèque au cœur du campus
Le projet Atrium installe, symboliquement et physiquement, la bibliothèque au cœur du campus. Atrium se veut lieu d’échange, de culture et de savoir, proposant des services adaptés à une communauté universitaire en Lettres, Langues, Sciences humaines et sociales et Arts qui compte 22 000 étudiants et près de 1500 enseignant-chercheurs et personnels.
Un Atrium de 15 000 m2
ATRIUM est à la fois un acronyme (Accueil, Travail, Ressources Informatiques des universités de Montpellier) et une référence à l’Antiquité, l’atrium étant dans les villas romaines un espace distribué autour d’un puits de lumière ou d’une cour pour l’accueil des visiteurs extérieurs.
De fait, le bâtiment de 15 000 m2, vitré à plus de 80 %, offre des services sur quatre niveaux autour d’un large puits de lumière, dont une bibliothèque de 13 000 m2 et trois autres services : l’accueil des étudiants handicapés, le service d’orientation et le service de formation continue. Atrium abrite également des équipements mutualisés : un auditorium de 140 places, une cafétéria, une salle d’exposition.
L’Atrium, vue extérieure depuis le patio
© Université Paul Valéry Montpellier 3
La vague, escalier intérieur de l’atrium
© crédit photo C. Arnaud - Abes
© crédit photo C. Arnaud - Abes
Le surf, le souffle et le nuage
Pour répondre au programme, l’architecte développe sa vision autour d’une triple métaphore :
Le surf, vaste et remarquable espace de déambulation au sol ondulant, doté de plans incliné, facilite les échanges et la déambulation et guide le visiteur vers la bibliothèque et les autres équipements.
Le souffle, est un espace central ouvert sur le ciel, traversé de terrasses où l’on peut s’installer pour travailler ou pique-niquer (le climat méditerranéen s’y prête !). Il est aussi un lieu de passage, créant un lien entre toutes les parties du bâtiment.
Enfin, le nuage, composé de trois grands plateaux de lecture qui accueillent chacun près de 150 000 ouvrages et 450 places. Les volumes importants mettent en valeur les collections. La palette chromatique est réduite et présente un dégradé de blancs, de beige et de gris clair. Dans la vision de l’architecte, les plafonds immenses sont intégralement blancs et représentent les pages vierges d’un livre.
Focus sur quelques services
Faciliter la médiation et mieux accueillir les usagers
Le déploiement de la BU sur quatre niveaux facilite la répartition fonctionnelle des accueils et les activités. Le dispositif architectural, l’automatisation des transactions par le système RFID sont également l’occasion de repenser la médiation sous toutes ses formes : information, orientation, formation des usagers et accompagnements de toute nature.
Parmi les projets instruits, on peut mentionner de nouveaux dispositifs facilitant la découverte et l’appropriation du bâtiment : visites ludifiées, escape games, mise en place d’un jeu vidéo développé en collaboration avec la filière Jeux Vidéo de l’université.
Ouvrir plus, ouvrir mieux
L’ouverture du nouvel équipement est également l’occasion de proposer un élargissement des horaires d’accès, en particulier en soirée. Le premier plateau de la bibliothèque est ainsi ouvert jusque 22h30 d’octobre à mai, hors vacances universitaires.
Les premières semaines d’ouverture (avril et mai 2024) témoignent du succès de ce dispositif, dont profitent tous les étudiants du site montpelliérain. En soirée, près d’un usager sur deux est en effet inscrit dans un autre établissement d’enseignement supérieur, notamment à l’Université de Montpellier (UM), l’autre université du site.
Au-delà de cette réussite, le projet d’extension d’horaires, qui bénéficie du Plan BO +, complète avec efficacité sur Montpellier le projet mené depuis plus de 10 ans par les deux universités montpelliéraines (UPV et UM), dont plusieurs BU sont aujourd’hui accessibles au public en soirée (5 bibliothèques), le samedi (3 BU) et le dimanche (1 bibliothèque).
Le succès des espaces collaboratifs
Atrium propose 47 espaces de travail dont la plupart sont réservables via l’application Affluences et accessibles en badgeant avec la carte d’étudiant (ou la carte professionnelle).
Ils sont équipés d’écran, de tableaux blancs et tous insonorisés.
Six espaces de travail individuel ou « bureaux nomades » sont également réservés aux enseignants et peuvent être utilisés pour le travail de recherche ou les rendez-vous avec des étudiants ou doctorants.
Dans ces espaces, Atrium propose également des outils spécifiques destinés aux besoins disciplinaires : par exemple une salle équipée pour les étudiants en arts plastiques, un piano dans l’espace dédié aux étudiants pratiquant la musique, des facilités pour diffuser les films, documentaires, etc. dans l’espace dédié aux étudiants en filière cinéma.
ATRIUM, lieu de rencontre et d’exposition
La bibliothèque est équipée de deux learning labs (les espaces Archipel), accessibles sur réservation pour les expérimentations pédagogiques, des ateliers participatifs ou d’autres activités proposées par la bibliothèque : rencontre d’auteur, ateliers numériques, projets associatifs nécessitant l’usage de l’équipement numérique proposé, etc.
L’un des objectifs est de promouvoir dans la salle d’exposition gérée par la BU ou dans l’auditorium (140 places) les événements culturels et en particulier toutes formes de médiation entre livre et publics : faire découvrir les collections au public ; promouvoir les éditions de l’université (PULM), accueillir des auteurs, valoriser les productions éditoriales des enseignants etc.
Depuis avril 2024, Atrium accueille ainsi les réalisations de l’auteur de bande-dessinée Fabrice Erre, qui a accompagné depuis 2022 le projet ainsi que les réalisations d’étudiants et enseignants de l’université dans le cadre de l’ouverture du bâtiment.