Clément Siberchicot, bibliothécaire en charge des métadonnées, département de la valorisation et de la numérisation, bibliothèque de Sciences Po

DOI : 10.35562/arabesques.4294

p. 28

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© Caroline Maufroid / Sciences Po

Parlez-nous de vos fonctions actuelles.

Je me définis comme un méta-catalogueur : après 10 ans de catalogage de notices unitaires, je coordonne désormais le traitement et le contrôle qualité d’ensembles volumineux de notices, en particulier nos unica, que je m’efforce d’améliorer en les enrichissant de métadonnées et en les mettant au diapason de la Transition bibliographique, à laquelle je participe. Ces données sont essentielles pour les usagers de nos interfaces publiques car elles permettent de guider et affiner la recherche documentaire grâce aux facettes, aux tris, aux filtres, aux rebonds. Il ne faut jamais perdre de vue la finalité des métadonnées, qui servent à mieux signaler les ressources, à les rendre visibles.

Je contribue à la valorisation de fonds thématiques ou typologiques, spécialité de ma bibliothèque. Les bibliothécaires référents disciplinaires produisent notamment des sélections documentaires sur des sujets transversaux comme le nucléaire, les forêts, la vieillesse. À cet effet, j’exporte des jeux thématiques de notices les plus exhaustifs possible, dont j’analyse les données afin de classer les ressources par rubriques disciplinaires. Ces extractions aident les référents à réaliser leurs sélections qualitatives. Nous publions le tout - sélections pointues et corpus complets structurés - dans nos outils de découverte. Ces notices font l’objet d’enrichissements dans le Sudoc, ce qui permet d’avancer par tranches dans la mise à jour globale des catalogues.

Enfin, la gestion des notices d'autorité, dont celles des personnes associées à Sciences Po, occupe une bonne part de mon travail.

Quelles sont vos relations avec l’Abes ?

Mes liens avec l’Abes se sont renforcés lors de ma formation de coordinateur Sudoc, puis en participant à des expérimentations et des chantiers qualité collectifs. Je sollicite l’Abes pour effectuer des modifications en masse de notices et je tâche d’exploiter au maximum les applications, scripts, API développés par l’agence. J’utilise au quotidien IdRef et Paprika, qui permettent de contourner les limites de WinIBW grâce à des interfaces ergonomiques et ingénieuses. J'ai mis en place des workflows combinant ces outils « made in Abes » et d'autres (OpenRefine, MarcEdit).

Quels défis majeurs l’Abes aura-t-elle, selon vous, à relever dans les prochaines années ?

Donner de l’autonomie aux établissements pour les exports et les traitements massifs. Coopérer davantage avec les éditeurs de SGB. Poursuivre les alignements entre IdRef et les référentiels externes. Parfaire le signalement des documents électroniques. Et au-delà des ressources textuelles : décrire des objets documentaires de plus en plus divers, des données de la recherche aux images en passant par les archives orales.

Qu’appréciez-vous le plus dans votre métier ?

La transversalité de ma fonction, qui m'amène à travailler en symbiose avec les autres départements de ma bibliothèque. La mise au jour et à jour de gisements documentaires, la cartographie des collections. Transformer des notices anciennes pauvres en apparence mais riches de données brutes pour en faire des plateformes de métadonnées bien structurées et de liens. Il y a un aspect jardinage dans la curation des données, que l’on cultive, améliore et récolte pour en tirer parti de façon raisonnée.

Qu’est-ce qui vous énerve le plus ?

Ne pas pouvoir procéder moi-même aux modifications en masse dans le Sudoc pour nos unica, avec lesquels on ne risque guère de saboter le catalogue d’autres bibliothèques !

La sous-exploitation de la classification Dewey dans le Sudoc m’agace. Sa simplicité, son côté multifonctionnel, son interopérabilité quel que soit le contexte de catalogage sont de belles qualités. Elle complète l’indexation en indiquant le champ du savoir dont relève la ressource, ce que ne permet pas vraiment Rameau.

Quelle image donneriez-vous pour définir l’Abes ?

Une manufacture du lien, et ce doublement. D’un point de vue métier, l’Abes œuvre au liage des entités, des données, des identifiants. D’un point de vue humain, elle établit des liens entre les structures documentaires et nous incite à travailler en réseau, à nous former et nous informer collectivement, à mutualiser le signalement, les chantiers et les collections.

Quelle est votre expression favorite ?

On n’est pas sorti de l'auberge ! Mais on finit toujours par en trouver l'issue.

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Citer cet article

Référence papier

Clément Siberchicot, « Clément Siberchicot, bibliothécaire en charge des métadonnées, département de la valorisation et de la numérisation, bibliothèque de Sciences Po », Arabesques, 116 | 2025, 28.

Référence électronique

Clément Siberchicot, « Clément Siberchicot, bibliothécaire en charge des métadonnées, département de la valorisation et de la numérisation, bibliothèque de Sciences Po », Arabesques [En ligne], 116 | 2025, mis en ligne le 22 janvier 2025, consulté le 18 juillet 2025. URL : https://publications-prairial.fr/arabesques/index.php?id=4294

Auteur

Clément Siberchicot

Bibliothécaire en charge des métadonnées au

Département de la Valorisation et de la numérisation, Bibliothèque de Sciences Po

clement.siberchicot@sciencespo.fr

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