La bibliométrie, à travers des analyses quantitatives et qualitatives, permet de suivre l’évolution des pratiques et des thématiques de publication d’un collectif mais également d’observer la transformation des politiques éditoriales.
Sorbonne Université est une université intensive de recherche avec près de 140 structures de recherche, au sein de la faculté des sciences et ingénierie, de la faculté de médecine et de la faculté des lettres. Engagée dans la science ouverte, elle dispose d’approches bibliométriques permettant notamment de brosser, par discipline, un panorama des pratiques liées à la science ouverte.
Le développement d’une offre de services bibliométriques
Les principaux commanditaires à Sorbonne Université (présidence, directions de la recherche, de l’aide au pilotage ou des relations internationales, responsables de structures de recherche, etc.) sont demandeurs d’informations synthétisées sur les productions scientifiques, pour un éclairage stratégique et une aide à la décision et au pilotage. Les études proposées permettent de connaitre les spécificités des activités de recherche de l’université, mais également la perception extérieure qu’elles reçoivent en termes de positionnement, d’impact et de visibilité. L’anticipation est primordiale, que ce soit dans la collecte, dans l’enrichissement des données ou dans l’identification des besoins à venir. Outre l’ingénierie liée aux études, des services d’expertise sont proposés, par exemple des conseils et des séances d’information sur les stratégies de publication et de diffusion.
Immense succès de vente. Les Mystère de la science par Louis Figuier 1888
Source gallica.bnf.fr - BnF
L’apport de la science ouverte à la bibliométrie… et de la bibliométrie à la science ouverte
Avec la montée en puissance de la science ouverte (ouverture des publications et des données scientifiques associées, transparence du processus d’évaluation par les pairs, sciences participatives, etc.), les données accessibles s’enrichissent et se multiplient. La bibliométrie trouve aujourd’hui un potentiel considérable de diversification d’études. Se focalisant sur l'analyse des résultats de la recherche, elle permet notamment d’identifier des manquements à l’intégrité scientifique ou bien encore des dérives comme par exemple les pratiques des éditeurs peu scrupuleux, les désormais bien connus « éditeurs prédateurs ». Elle montre qu’il est devenu primordial de s’interroger sur la qualité des sources et supports de publication, la visibilité, l’impact et l’accessibilité des données. Enfin, elle fournit des éléments pour la sensibilisation des doctorants et des scientifiques et questionne les critères liés à l’évaluation.
Une étude exploratoire des publications en libre accès
Une première analyse de la science ouverte à Sorbonne Université a été menée à travers une étude des publications 2016-2017. Cette étude, par grande discipline, focalisée sur les supports de publication des documents, a permis de mettre en exergue des différences disciplinaires dans les pratiques et les possibilités éditoriales de publication en accès libre des scientifiques. En effet, l’offre éditoriale, le processus d’évaluation par les pairs et la propension à publier, collaborer, citer et diffuser en libre accès des publications ou des données sont spécifiques à chaque discipline.
Dans cette étude, les deux aspects de l’open access, à savoir la publication en libre accès chez un éditeur et la diffusion en accès ouvert dans une archive institutionnelle, thématique ou agrégée comme HAL notamment, ont été investigués. Il ressort que 60 % des publications de Sorbonne Université sont librement accessibles, sur le site web de l’éditeur et/ou dans une archive ouverte, les deux voies étant complémentaires. Le corolaire économique du libre accès n’est pas négligeable. Les frais induits par la publication en libre accès, que ce soit dans des supports en libre accès ou des supports hybrides, ont été estimés à partir du coût de chaque article, information collectée directement à partir du site web de l’éditeur. Publier en libre accès a un coût moyen variable, de 500 à 2000 euros dans une revue en libre accès et de 2000 à 3000 euros dans une revue hybride, certains éditeurs demandant plus de 5000 euros. Il est aussi à noter que quelques éditeurs, ayant un financement par ailleurs, proposent de publier sans frais pour l’auteur et le lecteur.
Une connaissance du processus de recherche dans différents champs disciplinaires, alliée aux compétences informationnelles du métier de documentaliste, permet, grâce aux études bibliométriques, d’identifier de bonnes pratiques indispensables au développement de la science ouverte.
