Des archives aux données de la recherche

DOI : 10.35562/arabesques.987

p. 6

Texte

Longtemps délaissées en France, les archives de la recherche bénéficient d’une attention croissante depuis une vingtaine d’années. Une succession fortuite de commémorations au sein des organismes de recherche a permis d’engager la réflexion sur leur collecte, leur classement et leur valorisation dans les années 1980.Depuis le début des années 2000, des services d’archives intermédiaires se créent progressivement dans les universités, ouvrant la voie à une gestion de proximité des archives administratives et scientifiques de ces établissements1.

Souvent menée en concertation avec les bibliothèques, la collecte des archives scientifiques répond à plusieurs besoins exprimés par les chercheurs : un besoin de sources historiques, mais également un besoin de continuité scientifique : en astronomie, en médecine ou encore en sciences sociales, la préservation de bases de données et de documents parfois anciens peut se révéler stratégique.

Ces nouvelles problématiques ont conduit les archivistes à se réunir au sein du réseau Aurore (Archivistes des universités, rectorats, organismes de recherche et Cité des mémoires étudiantes), devenu section de l’Association des archivistes français depuis 2011. La constitution d’un groupe de travail interne sur les archives de la recherche a permis d’élaborer des outils communs (référentiel de gestion, fiches pratiques) pour rationnaliser la collecte des documents.

La gestion, la conservation et la communication des données de la recherche constituent aujourd’hui un enjeu important pour les archivistes. La massification des données impose davantage encore d’intervenir dès la production pour mettre en place de bonnes pratiques de gestion sur l’ensemble du cycle de vie. Les données doivent s’inscrire dans un contexte pour pouvoir être exploitées à nouveau : les notions de respect des fonds et de principe de provenance qui sont à la base du travail de l’archiviste ont toujours leur place dans le monde numérique. Il appartient donc aux bibliothécaires et aux archivistes de réfléchir ensemble à ces problématiques pour constituer le patrimoine numérique de la recherche et le rendre plus accessible.

Notes

1 Charlotte Maday, « Les archives en université, un si long chemin... », Arabesques, n° 69, janvier-février-mars 2013. Retour au texte

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Référence papier

Magalie Moysan, « Des archives aux données de la recherche », Arabesques, 73 | 2014, 6.

Référence électronique

Magalie Moysan, « Des archives aux données de la recherche », Arabesques [En ligne], 73 | 2014, mis en ligne le 22 août 2019, consulté le 19 juillet 2025. URL : https://publications-prairial.fr/arabesques/index.php?id=987

Auteur

Magalie Moysan

Archiviste à l’université Paris Diderot Membre de la section Aurore de l’Association des archivistes français

magalie.moysan@univ-paris-diderot.fr

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