L’an passé, à la même époque, je faisais remarquer que 1999, en son chiffre, suggérait un triple renouveau. J’espère qu’il en a été ainsi pour chacun d’entre vous et, qu’en tout cas, vous avez mené à bien projets et recherches divers. Dans l’immédiat, les vacances sont là et aussi les festivités qui vont accompagner la fin d’un siècle.
J’ai voulu marquer l’événement par un retour sur le passif qui pèse sur la mémoire collective et qui exige un travail de penser. Que peut dire la psychologie, dans ses diverses approches, de ces blessures de mémoire et de l’amnésie qui cherche à les panser en effaçant les traces ? La répétition rapprochée de situations extrêmes évoque une logique du trauma, une mise en défaillance des capacités de contenir ce qui serait de l’ordre de l’insoutenable. Mais alors qu’est-ce qui se trouve mis en défaillance de contenance ? Dans quelle mesure l’inscription du crime dans la loi et la nomination de la nature du crime par la loi sont nécessaires au travail d’élaboration ? Quel est alors le sens de ces nouvelles pratiques institutionnalisées de l’aveu de la faute et du pardon ? Ces questions sont explorées dans le dossier où la psychologie se met à l’épreuve des épreuves de l’histoire.
La dimension de rétrospective se retrouve dans « Aperçu » où l’histoire de la psychologie est interrogée à partir de la problématique de l’exil et du retour de Psyché, retour incertain quant à son devenir.
À toutes et à tous mes meilleurs vœux pour l’an 2000.