Tout objet de pratique apparaît dans un champ donné. Nous partirons du postulat largement répandu, qu’un dispositif opérant dans un champ institutionnel reste durablement marqué par son origine et qu’un effort de contextualisation renseigne sur ce qui travaille dans le mouvement de sa fondation ou de son instauration. Au moment où s’ouvre à Lyon II un diplôme universitaire centré sur l’analyse de la pratique, le rappel de quelques éléments d’histoire concernant son émergence et une lecture des narrations qui viennent s’y déposer nous permettent de comprendre comment se nouent sous le sceau de la bâtardise du modèle deux visées inaugurales, l’une relevant de la formation et l’autre du souci thérapeutique.
Il est moins question d’une fondation en dur que d’une histoire de passeurs qui pourrait remonter loin. Après-guerre, arrive à destination des pratiques sociales européennes et en particulier des pratiques de service social, une « technique » de travail originale, le casework, venue en droite ligne du Canada, lieu de convergence de nombreux mouvements de pensée européens et américains. Les fondements du casework le donnent à penser comme une forme de rejeton de « l’Esprit des Lumières », revisité par le do-it yourself américain, et dessinent une forme d’aide à la détresse humaine centrée sur les capacités d’auto-restauration de la personne. « Aide-toi et le ciel t’aidera », pourrait en être la devise. (Disons aussi que ce modèle a largement contribué à appareiller les pratiques sociales et à fabriquer l’identité d’un travailleur social « technicien de la relation »).
En Europe, plus précisément en grande Bretagne, le modèle va rencontrer, dans une formation de travailleurs sociaux la psychanalyse incarnée en la personne de Michael Balint. Il initiera dans ce cadre ce qu’il développera plus tard sous forme de « Groupes Balint ». L’originalité de Balint est d’inviter les travailleurs sociaux à lâcher la matérialité des faits, pour privilégier ce qu’ils savent ou croient savoir des situations dont ils parlent, et restaurer ainsi la subjectivité dans leur approche. Balint, médecin et psychanalyste va développer son travail auprès de son groupe d’affiliation d’origine, mais le modèle qu’il invente va s’échapper de son cadre strict, et d’une certaine façon va franchir le Channel du médical, pour diffuser dans les pratiques sociales et soignantes. L’analyse de la pratique pourrait être considérée comme l’un de ces dispositifs évadés du Balint, qui en conservent quelque chose mais admettent des variations liées à la forme particulière de leur ancrage dans les pratiques.
Dans notre région, où les réseaux inter-institutionnels restent repérables, on peut suivre à la trace la propagation de ce modèle. Présent à très bas bruits dans le secteur de la rééducation et presque uniquement auprès des maisons d’enfants jusqu’en 68, il se trouve alors puissamment arrimé dès la fondation à la formation des éducateurs en cours d’emploi, où il se révèle le lieu instituant de la professionnalité. Dans cet espace de formation le référentiel des intervenants en Analyse de la Pratique Éducative est essentiellement psychanalytique. Tout se passe là, comme si un premier nouage se produisait du fait du regard de ceux qui en assurent la mise en œuvre, entre un imaginaire de la chose psychanalytique et l’élaboration des contenus de pratique. De retour sur leurs terrains, les éducateurs assurent la promotion du modèle, et se tournent pour en assurer l’exercice vers les psychologues en un temps où les premières classes pleines subvertissent la profession et imposent leurs références. La psychanalyse si elle n’est pas le seul modèle en vigueur fait partie de ceux-ci. Lorsque nous nous interrogeons sur l’analyse de la pratique, nous ne pouvons qu’être frappé par ce qui insiste dans le registre d’une coalescence, entre le développement et la prise d’assise sur la scène sociale de la position de psychologue, la diffusion dans le registre universitaire de la pensée analytique, et la remise en scène des effets de cette pensée au sein des pratiques de terrain. C’est plus tard, dans les années 80 et par le biais de la formation continue que l’analyse de la pratique entrera à l’Université.
C’est donc un dispositif éminemment migrant. Il passe allègrement du champ clos des institutions pour enfants en difficultés sociales à celles, nombreuses relevant des prises en charge d’enfants et d’adultes handicapés, s’éprouve dans le secteur hospitalier, au début plutôt du côté de la psychiatrie, mais aujourd’hui investit également bon nombre de secteurs de la médecine hospitalière. Dans la musette des éducateurs spécialisés, il a pris pied du côté de la protection judiciaire en intervenant auprès des services de prévention et de suivis en milieu ouvert, il diffuse également dans les centres médico-sociaux, dans bon nombre d’associations traitant de tel ou tel aspect de la souffrance, et commence à entrer en formation permanente ou initiale du côté de l’Éducation Nationale. Le vocable repris par l’air du temps parle aussi de ce qui peut se produire dans des techniques de management d’entreprise commerciale, du coaching, etc. (En ce sens, il rejoint les acceptions également très abâtardies d’un autre dispositif célèbre dans le champ que nous venons de parcourir et qui est celui de supervision.)
Pratique d’adaptation, pratique métisse, pratique bâtarde, toujours remodelée par les investissements successifs de ceux qui la mettent en œuvre, l’analyse de la pratique constitue un modèle d’intervention relativement flou qui ne renonce ni aux aspects formatifs – et son émargement dans le registre de la formation permanente en témoigne -, ni à la psychologie clinique et à ses modes - et elles sont nombreuses -, ni à l’approche groupaliste ni à des modèles liés à de façon plus classique à la pensée psychanalytique. Cette bâtardise s’est opposée à la fixation d’un modèle strictement repérable, entraîne un flou dans les représentations des processus qui s’y déroulent, et alimente aussi bien l’engouement que la suspicion.
Si nous poursuivons notre réflexion nous pouvons dire que l’inscription de l’analyse de la pratique éducative dans le processus de formation d’une profession engagée dans la quotidienneté et le « remaillage identitaire » ne va pas sans laisser de traces. Le dispositif qui cherche à en faire une lecture élaborative va se trouver lui-même fortement organisé par ce qui est structuré par le quotidien de l’éducateur : une médiation de la relation qui invite à l’identification. « Ce qui pourra être reçu, entendu, interprété au cours d’une formation ou d’une psychothérapie ne dépendra pas seulement de l’habileté, de la pertinence, du sens clinique des participants et de l’analyste, mais sera en grande partie déterminé par le dispositif lui-même. Il n’est en effet pas simplement le cadre à l’intérieur duquel un travail pourrait être effectué et dans lequel l’élaboration pourrait être indépendante du cadre. »
L’existence de cette dimension de « travail du cadre » associée à celle que l’on retrouve chez Bleger sous le nom de « sociabilité syncrétique », pourrait être déterminante dans ce qui organisera par la suite la diffusion du dispositif. En effet, celui-ci se laisse entendre comme
« ... une limite plus ou moins négociée, contrat qui paraît indépendant des acteurs sociaux en présence et qui inscrit dans le réel les interactions analyste-patient, formateur-formé. Il est ce par quoi passe le non mentalisé, l’indifférencié culturel qui structure la réalité psychique des personnes en présence et constitue le “nous”, ce qui nous est “normal” ou “naturel” dans une culture déterminée. »
La rencontre des participants avec la part d’indifférencié déposé dans ce dispositif relié à une formation, concourt à entretenir ce qui serait l’identité professionnelle. L’analyse de la pratique vient donc soutenir des processus de réorganisation personnelle, constituant un attendu majeur d’un processus de formation professionnelle et en signe le redoublement. Rien d’étonnant donc à ce qu’œuvre en son sein un contre-transfert préalable survitaminé. Celui-ci, s’il va énergiquement solliciter les participants, peut aussi leur faire vivre, dans le droit-fil du processus identificatoire, quelque chose d’une dimension prométhéenne. Les participants peuvent se réapproprier les formes de « l’objet instituant » en devenant « militant » dans la diffusion du modèle de référence et dans la possibilité transgressive d’en proposer des figures innovantes.
À propos de cette visée formative nous sommes amenée à constater que les intervenants animant ces groupes qui se donnent comme référentiel le corpus psychanalytique se trouvent dans la position ambiguë de travailler au grand jour sur des éléments transférocontre-transférentiels, appartenant au processus de la cure et transposés dans un cadre où l’attendu principal est soit dans le cas de la formation, l’appel à une identification débouchant sur une professionnalisation, soit en milieu de travail, un espace de soutien et de réélaboration de ce qui constitue l’identité professionnelle. Cette position des intervenants hautement inconfortable ouvre sur deux dangers particuliers :
- Le risque de contribuer à un forçage identificatoire à la position du « psy » sous couvert de répondre à un modèle professionnel particulier dont il détiendrait la connaissance.
- Celui d’une transmission « as if », du fait de la persistance d’une pression identificatoire impulsée par le processus de formation. Travail identificatoire dont, l’échec ferait alors courir, le risque d’un rabattement des processus psychiques sur un versant opératoire. En ce cas l’analyse de la pratique ne serait qu’un véhicule diffusant du savoir ou favorisant la duplication de modèles, pouvant être mis au service des défenses des participants du groupe.
Sur les terrains professionnels, la ré-élaboration permanente de la « professionnalité », réactualise en permanence les enjeux instituant des formations inaugurales de chacun des participants du groupe et désigne dans le même mouvement ce qui serait la seconde visée du dispositif ; le « prendre soin ». Cette dimension du travail de l’analyse de la pratique, ne sera brièvement évoquée ici qu’au travers de deux aspects récurrents et étroitement liés que sont la jouissance traumatique et l’évitement de mouvements dépressifs.
Dans les groupes d’analyse de la pratique viennent se raconter des histoires de rencontres qui déclinent à l’infini des figures de l’horreur. Nous dirons que ces figures de l’horreur somme toute peu nombreuses, renvoient en direct à l’en-deçà de la symbolisation, c’est-à-dire à l’en-deçà des castrations symboligènes, dont le refoulement reste le garant. On pourrait dire d’elles, qu’elles convoquent un noyau d’innommable faisant ressurgir sous l’égide de l’indifférenciation les terreurs les plus anciennes de l’histoire de chacun. Terreurs de l’indifférenciation entre l’humain et l’inhumain, de la non-différenciation générationnelle, et de la non-différenciation sexuée.
Lorsque nous les rencontrons, ces figurations de l’horreur se présentent dans un surgissement massif. La tentative de mise en parole dont elles font l’objet met en tension deux convocations contradictoires avec lesquelles sont aux prises ensemble l’individu et le groupe : maintien à tout prix d’une jouissance défensive gage de pérennité d’une identité malmenée, et tentative de dégagement élaboratif créant de nouvelles représentations. En ce sens, nous faisons régulièrement en ces groupes, le constat de ce que seule la jouissance fait exister l’horreur comme telle et cherche à en entretenir la présence. Jouissance vive et douloureuse. « Une passion », nous dit Julia Kristeva dans « Les pouvoirs de l’horreur. »
La persistance immobile de ces figures de l’horreur est en rapport étroit avec la fragilité narcissique des acteurs, la puissance des mouvements émotionnels en jeu, les mouvements de sidération individuels et groupaux qu’elle draine. L’apparence convenue et surmoïque du discours premier sur ces situations signale l’échec du refoulement. Ces « mauvaises rencontres » ont lieu lorsque survient sur le mode d’un court-circuit, l’échec d’un refoulement secondaire et primaire, laissant un bref instant déferler des affects puissants non représentables. Affects responsables de la constitution de formations défensives sous la forme de figures traumatiques, dont les participants des groupes viennent nous montrer tout à la fois combien ils en craignent et en attendent la répétition, bouclant ainsi en un cercle vicieux la jouissance traumatique.
C’est sur le mode de la sidération et de la plainte, que la jouissance traumatique nous est contée dans les groupes, plombant la parole, laissant sans voix les autres participants, ou déclenchant, au contraire, une effervescence, qui dit combien il serait dangereux d’en entendre plus. La situation traumatique gèle pour un temps des éprouvés marqués par l’excès, que psyché individuelle et organisation groupale rassemblent et fixent en obligation de jouissance réitérative. Répéter la situation, la redire encore et encore avec les mêmes mots, les mêmes appréciations stéréotypées signent la jouissance. Avant tout mouvement, toute tentative de questionner le narrateur ou les écoutants, il importe alors de reconnaître l’état émotionnel des locuteurs et des participants du groupe, de les encourager à mettre en mots les mouvements de colère d’indignation, d’incompréhension, de détresse parfois.
Ce n’est qu’après, lorsque les éprouvés suspendus, médusants ont été reconnus comme tels, qu’il devient possible de revenir à la situation relationnelle rapportée et de tenter de la penser. Parfois, un scénario remplaçant l’autre, nous assisterons longuement dans certains groupes à la réitération du même, et nous serons amenée à une « écoute polyphonique » selon le joli terme de Georges Gaillard, qui seule nous permettra d’attendre patiemment que s’épuise la répétition, en conservant l’espoir qu’à un moment donné advienne un détail nouveau qui permettra de délivrer le sens captif de l’image.
Une part importante de notre travail consiste à garder à l’oreille, la double dimension groupale et infiniment personnelle de la parole qui s’énonce, faute de quoi, il nous semble que nous serions amenée à participer à l’exclusion de la subjectivité et de la différence. Ce qui est dit dans ces groupes l’est par un sujet singulier, et lui appartient. En même temps, ce sujet est partie prenante d’un groupe, s’adresse à d’autres, et cherche à leur faire vivre quelque chose qui excède pour l’instant la capacité de représentation de sa propre psyché. En faisant cela, celui qui parle espère tout à la fois que se répète la jouissance traumatique et/ou que quelque chose, venant des autres, (participants ou intervenant) la dénoue. La répétition indique que la jouissance traumatique excède encore pour l’heure les capacités élaboratives groupales.
Toutefois il nous semble que ce serait faire erreur que d’envisager la plainte récurrente dans les groupes d’analyse de la pratique sous le seul angle de la jouissance traumatique. Nous avons sous ce couvert affaire souvent plus banalement, aux ruses inconscientes de l’ensemble des acteurs pour éviter la rencontre désagréable avec ce qui au travers des différentes figures de la perte œuvre dans le registre de la castration et entraîne dans son sillage des sentiments de dépression particulièrement pénibles.
La déclinaison des figures de la perte convoque régulièrement des éprouvés pénibles. Ainsi, parler, se représenter sa pratique professionnelle, est-ce encore et toujours mesurer l’écart entre le point où l’on se trouve et un idéal de soi. Mesurer cet écart non dans le secret d’un « pour soi », mais devant un ensemble d’autres, (avec lesquels « Je » travaille tous les jours), et par le fait même de l’énonciation, sous leur regard, devoir perdre l’espoir de ressembler trait pour trait à un projet de soi idéalisé. Parler sa pratique, la soumettre au regard des autres est toujours un risque personnel. Celui de voir se perdre la maîtrise réelle et/ou imaginaire sur une situation et/ou sur un autre, et de se trouver à ses propres yeux et à ceux de ses pairs, dépouillé des oripeaux du « bon professionnel », par la mise à mal d’une représentation de soi, qui a fait l’objet d’un rêve soutenant le Je dans son entreprise.
Et, perdre cette imaginaire emprise sur l’autre n’est-ce pas à coup sûr perdre aussi la maîtrise (tout aussi imaginaire) de l’image que l’autre a de soi ? N’est-ce pas risquer de perdre la maîtrise de la prétention à dessiner pour l’autre les contours de ce que son regard doit appréhender de « Je » pour pouvoir être ou rester le « bon objet » d’un bon intervenant social ? Perte de maîtrise qui viendrait aussi attaquer les liens entre partenaires.
Et douter. Cette mise en doute née, nous le voyons d’une destitution imaginaire d’un Je quelque peu autarcique, par la butée de l’écoute et de la parole d’un ensemble d’autres, d’une place d’intervenant nous ne pouvons bien sûr que la juger salutaire, mais il nous faut aussi réaliser à quel point elle est troublante pour les participants de ces groupes. Castration et dépression apparaissent à ce point dangereuses parce que balises émergentes du socle ancien d’où nous venons tous, elles font revivre à chacun, à une vitesse accélérée, le gigantesque travail de déception, de renoncement à la toute-puissance, au « moi tout seul », travail du refoulement continu auquel chacun a dû se plier pour entrer, selon la forte expression de Robert Antelme, dans « L’espèce humaine ». Le moment de la dépression est celui où chaque « Je » pourra s’éprouver rejeté, hors du monde, dans une incomplétude, qui s’accompagne de tristesse, de douleur parfois. Se déprimer, c’est encore, dans l’absence de désir éprouver la mort dans la vie.
Lorsque la parole en groupe fait ressurgir l’épreuve de castration par l’intermédiaire de la prise de conscience d’un « devoir perdre », le groupe va avoir à faire la preuve de sa capacité à supporter la dépression de l’un ou l’autre de ses membres, voire de la totalité de ses participants. Parfois même, dans des moments ou ces affects sont largement partagés, apparaissent des phantasmes d’effondrement collectif. Ce qui rend les motions dépressives insoutenables et explique en grande partie les stratégies d’évitement des groupes constitués les concernant, c’est le savoir inconscient d’être agrippé à une représentation fantasmatique qui met en scène de puissantes motions agressives, dirigée contre l’Autre ou ses représentants. Dans les mouvements dépressifs, Je, toujours dépositaire de la trace de l’Autre, se voit donc l’objet visé par le retournement sur soi d’une attaque en direction de l’Autre. Attaque de l’Autre en soi qui vient nourrir les mouvements autopunitifs présents sur la scène psychique, et attestant ainsi de la puissance fantasmatique d’une scène qui livre en permanence le Je au tout pouvoir d’un Autre, en l’occurrence, supposé malveillant.
C’est autour de l’articulation entre la perte, les éprouvés dépressifs, et le consentement à l’abandon de la jouissance que va s’opérer un réaménagement des positions « soignantes » lié à la « création » de représentations organisées en système de sens.
L’analyse de la pratique est donc une pratique tout terrain, en capacité de garder ouverts, à partir d’un petit nombre de repères invariants, des espaces de parole et de pensée, dans des lieux divers, qui n’auraient en commun que d’être marqués par la difficulté ou la souffrance psychique de ceux qui y travaillent et de ceux qui y sont reçus. Sa particularité serait d’offrir l’hospitalité à des éléments régrédients de toute nature, (reviviscences traumatiques, angoisses de morcellement ou angoisses paranoïdes, état dépressifs divers, etc.) résultant de la désagrégation par les effets de la rencontre réitérée avec un Autre qui serait un « proche-étranger », du bouclier constitué par l’idéalisation de la professionnalité. Ce qui est attendu c’est bien que les participants puissent expérimenter pour leur propre compte un destin élaboratif de ce qui les met à mal. Le processus groupal, autorisant la ré-appropriation des affects, et représentation bloquée par la jouissance traumatique et les angoisses liées à l’apparition des mouvements dépressifs, ouvre à une prime de plaisir (plaisir d’être entendu, compris, accepté) qui autorise à son tour le réinvestissement de la pensée, et de l’écoute de l’autre (l’entendre, comprendre, accepter). Ce double mouvement vient soutenir le choix inaugural de l’identité professionnelle en même temps qu’autoriser les participants au groupe à prendre soin de soi/de l’autre. Dans les groupes d’analyse de la pratique, le voyage se fait « au milieu du fleuve » donc…