Le chat-monstre dans Meigetsu-ki de Fujiwara no Teika : première occurrence du terme nekomata dans la littérature japonaise ?

  • The Monster Cat in Meigetsu‑ki by Fujiwara no Teika: The First Occurrence of the Term Nekomata in Japanese Literature?

DOI : 10.35562/iris.2275

Résumés

La figure diabolisée du chat dans la littérature japonaise évolue sans cesse au cours de l’époque médiévale, et nous prenons ici l’exemple d’un chat-monstre nommé nekomata. L’un des exemples littéraires les plus connus se trouve dans les Heures oisives (Tsurezure‑gusa), ouvrage écrit vers 1330 par Yoshida Kenkô. Il semble cependant que le terme nekomata soit apparu un siècle plus tôt, comme le montre l’entrée du 2 août 1233 dans le Journal de la lune brillante (Meigetsu‑ki) de Fujiwara no Teika, l’un des plus grands poètes de son temps. Nous analyserons donc ce texte de première importance pour comprendre les origines de cette figure littéraire, puis tenterons de comprendre le sens de l’expression nekomata.

The demonized figure of the cat in Japanese literature evolved constantly during medieval times, and here we take the example of a monster cat named nekomata. One of the best‑known literary examples is found in Tsurezure‑gusa, written around 1330 by Yoshida Kenkô. However, it seems that the term nekomata appeared a century earlier, as can be seen from the August 2, 1233 entry in Meigetsu‑ki, the diary of Fujiwara no Teika, one of the greatest poets of his time. We will examine this important text for a better understanding of the history of the monster cat and reflect on the meaning of the term nekomata.

Plan

Texte

Cats, Japanese literature, Fujiwara no Teika, Meigetsu‑ki, Kamakura period

Dans un essai consacré aux chats (neko) dans la littérature classique japonaise, Takako Tanaka signale à juste titre que le processus de « diabolisation » du félin a démarré vers la fin de l’époque de Heian (xiie siècle) (Tanaka, 2014, p. 50‑55). Cette tendance s’accentuera ensuite au cours de l’époque de Kamakura (1185‑1333).

Nous avons déjà eu l’occasion de présenter dans le numéro 40 de la présente revue trois anecdotes extraites du Recueil d’histoires fameuses de jadis et d’aujourd’hui (Komon chomon‑jû, attribué à Tachibana no Narisue et achevé en 1254), qui mettent en scène trois chats un peu inquiétants : le premier, en réalité un démon, disparaît à jamais, emportant dans sa gueule l’épée d’un moine ; le deuxième quitte subitement son foyer et sa maîtresse, au bout de dix-sept ans ; quant au troisième, dénommé Shironé, il ne mange jamais les rats ou les moineaux qu’il attrape (Watanabe et coll., 2020).

Le félin évoqué dans les Heures oisives (Tsurezuregusa) est bien plus terrifiant et mérite amplement la qualification de « chat-monstre ». L’ouvrage, que la critique japonaise compare souvent aux Essais de Montaigne, est un recueil de pensées philosophiques qui a sans doute été composé vers 1330 par Yoshida (ou Urabe) Kenkô (1283‑1350). Il semble s’inspirer des Notes de chevet (Makura no sôshi) de Sei Shônagon, achevées vers 1000, et se présente comme un ensemble un peu décousu de deux cent quarante-trois paragraphes. On y trouve des aphorismes, des souvenirs, mais aussi des anecdotes curieuses ou émouvantes inspirées à la fois de textes chinois, de textes japonais et de l’expérience même de l’auteur. Le chat-monstre est évoqué dans le paragraphe 89, dont voici le texte intégral :

« Il est au fond des montagnes une bête appelée nekomata, qui dévore les humains. »

À cette remarque quelqu’un répondit :

« Ici même, où il n’y a pas de montagnes, il arrive que des chats finissent, avec le temps, par devenir nekomata et qu’ils enlèvent des gens. »

Un bonze nommé je-ne-sais-quoi-Amida-butsu1, amateur de renga2, qui vivait près du Temple Gyôgan‑ji, ayant entendu ces propos, se dit qu’un homme marchant seul devait faire bien attention. C’est alors qu’une nuit où il avait participé au concours de renga jusqu’à une heure fort avancée et s’en revenait solitaire, aux bords de la Kogawa, un de ces fameux nekomatas ne manqua pas de surgir à ses pieds ; lui sauta dessus incontinent et allait le mordre à la gorge. Le cœur défaillant, sans plus de force pour résister, et les jambes lui manquant, il roula dans le ruisseau :

« Au secours » s’écria‑t‑il, « un nekomata au… au… ».

Des maisons avoisinantes, torches en main, on accourut et on reconnut un bonze familier alentour. Que se passait‑il ? On hissa le bonze hors du ruisseau. Les prix gagnés au concours de vers, éventail, menues boîtes qu’il portait avec lui, tout était tombé dans l’eau. Comme si un miracle venait de le sauver, il se traîna jusqu’à sa demeure. C’était son propre chien qui, ayant reconnu son maître en dépit de l’obscurité, s’était précipité sur lui. (Urabé Kenkô, 1980, p. 91)

Que nous apprend donc ce témoignage littéraire de l’époque de Kamakura ? Il ne décrit certes pas les méfaits commis par le véritable chat-monstre, mais suggère tout de même quelques éléments constitutifs de la rumeur attachée à cet animal mythique.

  • Le nekomata est censé hanter les montagnes3, mais il semble pouvoir apparaître n’importe où.

  • Il s’agit bel et bien d’un mangeur d’hommes.

  • La métamorphose ne touche pas tous les chats : seuls de vieux félins peuvent se transformer en nekomatas. Selon certaines légendes du folklore japonais, le chat n’acquiert de pouvoirs surnaturels — notamment celui de se métamorphoser — qu’après avoir été élevé pendant plus de sept ou douze à treize ans (selon les versions). D’après Tôzô Suzuki (1982, p. 450 et 455), cela peut également advenir lorsque son poids dépasse un kan (environ 3,75 kg) ou, parfois, 3 kan.

  • La taille d’un nekomata est comparable à celle d’un chien.

Notons que Yoshida Kenkô se contente d’ironiser sur la rumeur relative au nekomata, puisque le bonze, qui ne reconnaît pas son propre chien dans la nuit profonde, ne fait qu’imaginer une attaque du fameux chat-monstre. En fait, le terme de nekomata n’est pas une invention de Yoshida Kenkô. Environ un siècle avant les Heures oisives et à peu près à la même époque que le Recueil d’histoires fameuses de jadis et d’aujourd’hui (Komon chomon‑jû) précédemment cité, le journal en chinois classique (kanbun) de Fujiwara no Teika, intitulé Journal de la lune brillante (Meigetsu‑ki)4, renferme déjà un précieux témoignage sur le sujet. Fujiwara no Teika (ou Sadaié, 1162‑1241) est l’un des plus grands poètes de l’époque de Kamakura, mais il est également connu pour ses travaux en poétique (Sieffert, 1986, p. 90). Issu de la haute aristocratie, il servit plusieurs empereurs, notamment Gotoba-in (1180‑1239)5 qui le mit au nombre des compilateurs du Nouveau Recueil de poèmes de jadis et de maintenant (Sin‑kokin waka‑shû), achevé en 1205 (Origas, 2000, p. 45). C’est la raison pour laquelle le journal qu’il a laissé constitue un document de première importance pour quiconque s’intéresse à la vie quotidienne des nobles de cour dans les années 1180 à 12356. L’entrée du 2 août 1233 nous intéresse plus particulièrement ici, car elle mentionne, probablement pour la première fois dans la littérature japonaise, l’existence d’un nekomata. Nous proposons ci‑dessous au lecteur francophone une traduction du texte, accompagnée de commentaires. L’édition utilisée est celle de Kawade-shobô-shinsha (Imagawa, 1979).

Traduction du texte

 
Le 2 août kôjutsu7 [1233]8. Le temps fut nuageux toute la journée. Il paraît qu’il a plu au nord-ouest, mais ici ce n’était pas le cas. Un jeune garçon9, messager arrivé de Nanto10 [= Nara] hier soir, a dit ceci :

« Récemment, à Nanto, une bête appelée nekomata apparaissait toutes les nuits et dévorait à chaque fois sept ou huit personnes. Il y a eu beaucoup de morts. Après l’avoir tuée à force de coups, on s’est aperçu qu’elle avait des yeux de chat et un corps de chien. »

J’ai entendu ceci quand j’étais enfant :

« Sous le règne de Nijô‑in [= ex‑empereur Nijô]11, les gens du peuple12 disaient que cet oni [= nekomata] était venu à Kyoto. Par ailleurs, on parlait d’une “maladie de nekomata”, et on disait que beaucoup de personnes en avaient souffert. »

Si jamais ce fléau venait à s’étendre à Kyoto, cela ferait de terribles ravages13.

Remarques

Contrairement à Yoshida Kenkô, qui s’est juste servi de la rumeur relative au nekomata pour raconter une anecdote amusante, Fujiwara no Teika semble rapporter ici les méfaits de la bête comme s’ils étaient réels. En effet, à en croire le messager de Nara, le nekomata n’a rien d’imaginaire et il semblait nécessaire d’en venir à bout afin de ne pas déplorer d’autres victimes. Quant à son apparence physique (« des yeux de chat et un corps de chien »), elle concorde avec le témoignage du paragraphe 89 des Heures oisives (Tsurezure‑gusa), ouvrage précédemment cité.

S’il s’agit d’une bête réelle, quel genre d’animal peut bien se cacher sous cette appellation de nekomata ? Une chronique historique attribuée à Fujiwara no Michinori14 (1106 ?‑1159) et intitulée Chronique des règnes impériaux (Honchô Seiki) nous fournit un indice. Selon l’entrée du 27 juillet de l’année 1155 (6e année de l’ère Kyûan), il s’agissait de « bêtes étranges » apparaissant dans les montagnes situées entre Ômi (actuelle préfecture de Shiga) et Mino (actuelle préfecture de Gifu). Elles faisaient des incursions nocturnes dans les villages, où elles se rassemblaient pour attaquer enfants et adultes. Les gens les ont finalement tuées. Ce qui nous intéresse dans cette histoire, c’est que les locaux nommaient cette bête yamaneko, c’est-à-dire « chat sauvage ». Peut‑être que Fujiwara no Teika et ses contemporains parlaient eux aussi de ce type d’animal nuisible et dangereux (Kuroita, 1964, p. 723).

Le fait que l’auteur évoque son enfance est également significatif, puisqu’il semble assimiler le nekomata à un oni, c’est-à-dire à un terrifiant démon15. En effet, le règne de Nijô-in fut riche en apparitions fantastiques dont témoignent les Propos sur les choses du passé (Kojidan)16, recueil d’anecdotes historiques compilées vers 1212‑1215. Selon l’histoire 97 du livre I (Asami & Itô [dir.], 2010, p. 69), à Kyoto, sous le règne de Nijô‑in, une nuée de coucous se querellaient et deux d’entre eux tombèrent dans le palais impérial, continuant à se becqueter comme s’ils voulaient se dévorer. Les deux volatiles furent jetés en prison. Un mois après cet événement de mauvais augure, l’empereur Nijô abdiqua, et encore un mois plus tard, il mourut.

Il convient également de citer un témoignage rapporté par le Recueil d’histoires fameuses de jadis et d’aujourd’hui (Kokon chomon). D’après l’histoire 598 du livre XVII (Tachibana no Narisue, 1986, p. 278), toujours sous le règne de Nijô‑in, une danse rituelle de quatre jours17 fut organisée. Une nuit, au moment où il passait au coin nord‑est18 de la salle du trône, un membre du palais sentit un coup sur sa nuque et s’évanouit. Dans le mouvement, sa torche entra dans une poche et mit le feu à ses vêtements. Il faillit mourir. Dans cet épisode, le narrateur entrevoit la main d’un démon. Quant à l’histoire 599 (Tachibana no Narisue, 1986, p. 279‑280) du même livre, elle décrit l’arrivée par bateau de huit oni sur le rivage du pays d’Izu, événement qui aurait eu lieu en 1171 sous le règne de l’empereur Takakura. Toutefois, il ne s’agirait en réalité nullement de démons, mais simplement d’un groupe d’indigènes venant d’une île d’Océanie.

Intéressons‑nous pour terminer à la signification du terme nekomata. Si l’on considère ce terme comme un mot composé dont le premier élément, neko, signifierait « chat » et le second, mata, « fourchu, qui se divise à la manière d’une fourche », il s’agirait donc d’un chat-monstre dont la queue serait longue et se diviserait en deux. Ce type de représentation est solidement ancré dans la mémoire des Japonais, comme l’illustrent les estampes japonaises (ukiyoé) de l’époque d’Edo (1603‑1868). Toutefois, une telle hypothèse apparaît peu probable pour l’époque de Kamakura, puisque le chat était alors nommé nekoma et non neko.

On peut tenter une autre interprétation du terme nekomata, dans laquelle le suffixe ta est une forme ancienne de tachi, la marque du pluriel. D’ailleurs, comme le signale Yoshiyuki Kojima (1999, p. 33), ce genre de suffixe exprimant le respect est encore utilisé de nos jours à Okinawa, préfecture située entre l’océan Pacifique et la mer de Chine orientale. Il est assez plausible que les Japonais d’alors aient simplement voulu désigner l’animal avec respect, espérant éviter ainsi ses attaques et conjurer le malheur.

Bibliographie

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Notes

1 « Nani-Amida-Butsu ». L’auteur pense aux fidèles de la secte Jôdo. Retour au texte

2 Il s’agit d’un jeu poétique de société qui consiste en waka enchaînés les uns à la suite des autres. Un poète lance le jeu en donnant le début d’un poème avec 17 syllabes ; un de ses partenaires doit terminer le poème en ajoutant les 14 syllabes qui manquent ; un troisième enchaîne avec 17 syllabes (5‑7‑5) dont le sens doit prolonger les vers précédents. Retour au texte

3 La légende des nekomatas a inspiré plusieurs noms de montagnes au Japon : Nekomata-yama dans le département de Toyama, Nekoma‑ga‑take dans le département de Fukushima en sont des exemples. Retour au texte

4 En ce qui concerne le Meigetsu‑ki, les travaux qui lui ont été consacrés sont fort nombreux. Voir la bibliographie de l’ouvrage de Yasuhiko Murai, une des monographies les plus récentes dans ce domaine (Murai, 2020). Citons entre autres un manuel des études sur le Meigetsuki (Meigetsu‑ki kenkyûkai, 2006) et un recueil d’articles de l’historien Fumihiko Gomi sur la valeur historique du Meigetsuki (Gomi, 2000). Retour au texte

5 Sur Gotoba‑in (ex‑empereur Gotoba) et son temps, voir Yoshino (2015). Retour au texte

6 « Le texte sur lequel on s’appuie aujourd’hui (éd. Kokusho kankôkai) couvre les années 1180 (Jishô, 4) à 1235 (Katei, 1), avec plusieurs années manquantes (1182‑1187, 1189‑1190, 1193‑1195) et de nombreuses autres lacunes. » (Iwao et coll. [dir.], 2002, p. 1777) Notons que, depuis 2018, l’édition la plus fiable du Meigetsuki est celle d’Asahi-shinbunsha (Reizeike-shiguretei-bunko, 2012‑2018) : cette édition s’appuie sur les parchemins que la famille Reizei possède dans la bibliothèque familiale. Retour au texte

7 Kôjutsu (littéralement, « chien de bois ») : c’est la onzième division du cycle sexagésimal chinois. Ici, le 2 août corrrespond au jour du Chien de bois. Retour au texte

8 Il s’agit de la 1re année de l’ère Tenpuku : Fujiwara no Teika avait alors 72 ans. Retour au texte

9 Kowarawa (littéralement, « petit garçon » qui n’est pas encore arrivé à l’âge adulte) : il s’agit ici d’un domestique d’une famille aristocratique ou d’un temple. Il est possible que le garçon en question soit un domestique d’un ami de l’auteur. Retour au texte

10 Sous le nom de Heijô-kyô, Nara était la capitale de l’État du Yamato au viiie siècle. Puis, lorsque la capitale fut transférée à Kyoto en 794, Nara fut renommée Nanto, « capitale du Sud », car cette ville se situe au sud de Kyoto. Retour au texte

11 Il s’agit de la période comprise entre 1158 (3e année de l’ère Hôgen) et 1165 (1re année de l’ère Eiman). Retour au texte

12 Le mot original est zônin (littéralement, « menu peuple »). Retour au texte

13 Notons au passage qu’avant et après cette entrée du 2 août 1233, l’auteur signale qu’il se fait pratiquer une saignée à l’aide de sangsues pour soigner ses abcès (le 1er et le 3 août). Le Meigetsuki regorge de témoignages intéressants sur la vie quotidienne des nobles de la cour de l’époque médiévale. Retour au texte

14 Fujiwara no Michinori est aussi connu sous le nom de Shinzei. Retour au texte

15 Le Konjaku monogatari (Histoires qui sont maintenant du passé), recueil d’anecdotes sur l’Inde, la Chine et le Japon compilées au début du xiie siècle, contient un épisode intéressant mettant en scène la mère de deux chasseurs qui se transforma en oni pour dévorer ses fils. Voir Watanabe & Lorrillard (1997). Retour au texte

16 Il s’agit d’un recueil d’anecdotes historiques compilées en neuf chapitres par Minamono no Akikane (1160‑1215). Retour au texte

17 Cette danse était pratiquée au mois de novembre par cinq jeunes filles lors du rite annuel impérial au cours duquel l’empereur faisait une offrande de riz nouveau aux kamis du ciel et de la terre. Retour au texte

18 La direction nord-est réputée néfaste est justement appellée « porte des démons » (kimon). Retour au texte

Citer cet article

Référence électronique

Kôji Watanabe, « Le chat-monstre dans Meigetsu-ki de Fujiwara no Teika : première occurrence du terme nekomata dans la littérature japonaise ? », IRIS [En ligne], 41 | 2021, mis en ligne le 28 novembre 2021, consulté le 19 mars 2024. URL : https://publications-prairial.fr/iris/index.php?id=2275

Auteur

Kôji Watanabe

Université Chuo, Tokyo

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Traducteurs

Kôji Watanabe

Tomomi Yoshino

Olivier Lorrillard

Droits d'auteur

CC BY-NC 4.0