Inventer Rome

DOI : 10.35562/arabesques.2097

p. 16

Texte

L’association Inventer Rome a été créée en 2006 par un groupe de résidents français à Rome pour faciliter la découverte de la Ville par les nouveaux arrivants français (ou francophones). Pour ceux qu’écraseraient l’accumulation du patrimoine et des siècles, ceux qui connaîtraient mal certains moments forts de l’histoire de la Ville (la Rome byzantine, baroque, « piémontaise », etc.). Pour ceux qui sont intrigués par les métamorphoses de Rome : peu de vrai « neuf » mais plutôt des transformations perpétuelles sur un même site. Ajoutons les apports contemporains (les nombreuses réalisations dues à l’apport des crédits du Jubilé 2000) et les découvertes archéologiques (fortuites ou non). Depuis sa dernière visite, chacun découvrira que de nouveaux musées ont été ouverts, d’autres agrandis, que les églises et les palais procèdent à leurs premiers ravalements et que la cité moderne évolue, selon un rythme lent mais certain.

Donc nécessité d’expliquer et de commenter ce qui est accessible. Autre nécessité : se grouper pour accéder à des richesses réservées (soit parce qu’il faut des autorisations particulières, soit parce que c’est un service payant).

Tous les publics sont visés : grand public, amateurs, enfants (pour lesquels des animations spécifiques sont aménagées lors des vacances scolaires). L’Association est devenue au fil de sa jeune histoire un prestataire de services, organisant, à la demande, des programmes.

Parmi les cycles récents, j’ai participé à celui qui est consacré aux grandes familles romaines à travers la visite des palais. C’est une autre originalité de Rome qui, sur ce point, renvoie au Paris des années 1780 ; les familles aristocratiques habitent encore le centre historique (« Champ de Mars ») où certaines possèdent d’impressionnants îlots fonciers. Visiter l’un de ces palais, c’est traverser l’histoire de Rome mais aussi celle de l’Europe occidentale.

Ainsi, dans un appartement du palais Colonna, ouvert aux seuls groupes, on évoque le sac de Rome (1527), Lépante (1571) ou Maria Mancini (1661)… Les décorations vont du Rinascimento jusqu’au rococo, en passant par la peinture baroque, le langage décoratif le plus significatif de cette Rome aristocratique.

Citer cet article

Référence papier

Yannick Nexon, « Inventer Rome », Arabesques, 55 | 2009, 16.

Référence électronique

Yannick Nexon, « Inventer Rome », Arabesques [En ligne], 55 | 2009, mis en ligne le 13 août 2020, consulté le 28 mars 2024. URL : https://publications-prairial.fr/arabesques/index.php?id=2097

Auteur

Yannick Nexon

yannick.nexon@efrome.it

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