La mise en place d’un nouveau service
D’importants travaux d’extension, réalisés en 1999-2000, ont permis à la bibliothèque universitaire des sciences de disposer d’un espace vidéothèque composé d’une salle de visionnage de 40 places, équipée d’un grand écran et d’un vidéo projecteur, ainsi que d’un magasin de stockage et d’une régie.
Baptisé Vidéothèque, le nouveau service s’est rapidement développé et propose aujourd’hui aux usagers de la bibliothèque plus d’un millier de films, essentiellement des documentaires à caractère scientifique, en consultation sur place.
Valoriser les collections du SCD de l’université Montpellier-II
Pour valoriser son fonds de vidéos, encore mal connu du public, et relativement peu utilisé, la bibliothèque participe, depuis novembre 2004, à la manifestation nationale « Le mois du film documentaire ». Parallèlement, elle organise un rendez-vous mensuel de type ciné club. Baptisée Ciné Sciences, cette opération mensuelle s’inscrit dans une politique de valorisation globale des collections du service commun de la documentation, puisqu’elle s’accompagne systématiquement d’expositions d’ouvrages modernes et anciens, permettant ainsi au public de mesurer la cohérence et la richesse des fonds de la BU – et tout particulièrement de ses fonds patrimoniaux. À cette occasion, une bibliographie sélective est également proposée par les différents acquéreurs.
Les thématiques sont choisies en fonction de l’actualité de l’université et des événements organisés en son sein, de l’actualité en général, notamment les journées mondiales de l’ONU, et enfin des différentes disciplines représentées sur le campus.
Une fois le thème choisi, l’équipe explore le fonds vidéo pour en extraire l’équivalent de cinq programmes d’une heure, en tentant d’aborder le sujet sous différents aspects. Ces films sont projetés deux fois chacun sur deux semaines, ce qui correspond au total à dix projections par mois. Vient ensuite l’étape la plus longue, celle de la réalisation des supports de communication. L’équipe, composée de deux personnes, produit une affiche, un programme, ainsi que des prospectus. Elle communique également par mail, sur l’intranet de l’université et sur celui de la BIU de Montpellier. La communication reste le principal problème à résoudre car les droits négociés par les fournisseurs spécialisés auprès desquels se fournit la section ne l’autorisent à communiquer qu’à l’intérieur de l’établissement.
Participer activement à la vie du campus
Ciné Sciences a attiré l'an dernier 425 spectateurs. Nombre d'entre eux ne sont pas des usagers habituels de la bibliothèque ; l’on y trouve par exemple des enseignants-chercheurs qui n’avaient plus fréquenté la BU depuis des années et qui l’ont redécouverte à l’occasion d’un Ciné Sciences. Ajoutons que Ciné Sciences est aussi une bonne manière pour la bibliothèque de tisser des liens avec l’université : ainsi un professeur de l’université est-il intervenu à l’issue d’une projection spéciale, pour discuter du film avec le public.
Cette ouverture plus grande sur la vie du campus se traduit en outre par des collaborations de plus en plus nombreuses avec d’autres services de l’université ou des associations étudiantes, que ce soit pour le choix des thématiques ou pour celui des films. Il n’est pas rare qu’une exposition préparée par nos partenaires soit présentée dans les locaux de la bibliothèque parallèlement aux projections.
Un ancrage local
Dans les prochaines années, le développement des sites de VOD (video on demand) et les évolutions technologiques (HD-DVD et Télévision haute définition) vont profondément modifier l’économie des vidéothèques et risquent de rendre obsolètes les collections actuelles de vidéo, ainsi que le matériel de projection. L’offre audiovisuelle des bibliothèques universitaires pourrait devenir au mieux, une offre de ressources électroniques parmi d’autres, sur le modèle de la VOD.
Dans ce contexte très incertain, la vidéothèque de la BU de sciences de l’UM2 possède toutefois quelques atouts. Sa salle de visionnage permet ainsi une qualité de diffusion incomparable, bien loin des nouveaux modes de consommation de la vidéo, souvent inconfortables. Les liens tissés avec les autres services de l’université, sa proximité avec les enseignants-chercheurs et les organisations étudiantes rendent également la vidéothèque très réactive face à leurs préoccupations et à l’actualité du campus. Là résident sans doute les meilleures perspectives d’avenir pour ce service, qui devra se différencier de l’offre plus formatée et uniforme des catalogues de VOD, en misant sur les thématiques propres à l’université, voire à la région Languedoc-Roussillon, et en exploitant l’offre locale en matière de vidéo.
À plus court terme, d’autres actions sont envisagées, comme la participation au festival régional sur le documentaire scientifique, ou une sensibilisation à l’image et à la vidéo, en direction des étudiants de l’université.