Retour sur l’année 2006.
Le conseil d’administration du printemps examine traditionnellement le rapport d’activité de l’ABES. C’est donc le moment des bilans.
Comme les années précédentes, l’année 2006 a été marquée par une augmentation sensible de l’activité de l’ABES : la consultation du catalogue bat un nouveau record avec près de 35 millions de recherches en cumulant le web (+ 24 %), le mode professionnel et le Catalogue collectif de France ; la base compte 7,5 millions de notices localisées (+ 22 %) et 22,4 millions de localisations (+ 19 %) ; avec les 10 nouvelles bibliothèques déployées en 2006, le réseau comprend maintenant 1 078 bibliothèques auxquelles s’ajoutent les 1 943 du réseau Sudoc-PS. Je pourrais continuer à égrener les chiffres ; le Sudoc est un succès qui se confirme chaque année et qui a vocation à encore s’amplifier : par le déploiement de nouveaux établissements sans doute mais aussi, même si c’est moins visible, par l’arrivée de nouvelles bibliothèques au sein des établissements déjà déployés, par l’effet des intégrations des bibliothèques d’UFR et des regroupements documentaires dans les SCD.
Derrière ces chiffres, c’est toute une chaîne qui se mobilise, toute l’année, pour maintenir la qualité du catalogue, en faire évoluer les fonctionnalités, répondre aux questions des correspondants du réseau, intégrer de nouvelles collections, œuvrer à la normalisation des pratiques, assurer le fonctionnement des serveurs et autres équipements : une œuvre collective à laquelle participent bibliothécaires, informaticiens et administratifs, de l’ABES, du CINES et de l’ensemble du réseau Sudoc. Ce travail qui mobilise l’essentiel des équipes de l’ABES n’est peut-être pas toujours spectaculaire mais c’est bien le socle de sa notoriété. La réussite de l’ABES avec le Sudoc lui confère la légitimité nécessaire pour diversifier son activité au-delà du catalogue, dans le secteur documentaire et plus largement de l’IST.
L’année 2006 a en effet été marquée par la feuille de route de la SDBIS qui assigne à l’ABES plusieurs objectifs et projets. Parmi ces derniers, l’outil Star (Signalement des thèses, archivage et recherche) que l’Agence a déployé en 2006 dans 37 universités tout en travaillant à une version 2 qui permettra l’échange de données avec les plates-formes développées par les universités.
L’ABES a installé une organisation spécifique pour la gestion de ces nouveaux projets : Intranet, sites de références, Google Scholar, authentification fédérée, sites de veille, Calames (Catalogue général des manuscrits et archives de l’enseignement supérieur), Numes (Inventaire des fonds numérisés de l’enseignement supérieur). La multiplication des projets est certes une perspective motivante pour l’ABES dont la légitimité est reconnue sur l’ensemble des technologies et des projets documentaires mais elle pose la question des moyens : comment mener de front la gestion du Sudoc et le développement des missions de l’ABES avec des effectifs qui demeurent stables ? C’est un des nombreux constats de l’audit organisationnel mené d’octobre 2006 à avril 2007.
Parmi ses nombreuses recommandations, outre celle des moyens, deux méritent une réponse rapide :
- la définition d’un schéma directeur avec la SDBIS afin de formaliser la politique d’équipement du réseau et de permettre à l’ABES d’avoir une visibilité suffisante sur les projets à mener ; cette définition va de pair avec celle d’une politique de service et d’informatisation interne ; l’ABES a déjà ouvert ce chantier en organisant au printemps 2007 un séminaire interne de réflexion qui devra déboucher sur une véritable contractualisation entre l’ABES et la SDBIS ;
- le repositionnement de l’ABES comme tête de réseau en trouvant de nouvelles modalités d’association des établissements à la définition de ses orientations.
En diversifiant ses missions, l’Agence s’ouvre sur de nouveaux réseaux au-delà de celui des bibliothèques universitaires. La montée en puissance de son activité de coordination des groupements de commandes de documentation électronique (7 en 2006 représentant plus de 12 millions d’euros) a ainsi donné à l’ABES une nouvelle visibilité auprès des universités et des EPST que ne lui avait pas conférée le Sudoc. Avec le déploiement de Star, elle s’est aussi ouverte à de nouveaux partenaires dans les universités (écoles doctorales, CRI, services de scolarité). Le numérique bouleverse les frontières traditionnelles et amène les professionnels de la documentation à s’investir dans la diffusion des ressources pédagogiques et de la recherche. Une agence de mutualisation comme l’ABES a un rôle à jouer dans cette recomposition. Ses équipes en ont les compétences et l’expertise et sont prêtes à s’engager dans ces nouveaux chantiers avec de nouveaux partenaires. La condition préalable est de définir une politique précise pour l’ABES et de lui donner les moyens de cette ambition.