La médiathèque de la Maison méditerranéenne des sciences de l’homme (MMSH) rassemble une documentation de haut niveau sur les civilisations des pays de la Méditerranée et le monde arabo-musulman. Tour d’horizon de son activité.
Fondée en 1997 sous la direction du professeur Robert Ilbert, la MMSH est une structure d’accueil, de soutien et de diffusion de la recherche regroupant dix laboratoires de recherche, une école doctorale et des enseignements à partir du master. Les laboratoires Iremam (Institut d’études sur les mondes arabes et musulmans), Telemme (Temps, Espaces, Langages, Europe méridionale, Méditerranée), Idemec (Institut d’ethnologie méditerranéenne, européenne et comparative), Lames (Laboratoire méditerranéen de sociologie) et Imaf-Aix (antenne aixoise de l’Institut des mondes africains) ont réuni leurs ressources documentaires pour créer la médiathèque. Celle-ci assure leur politique documentaire en rassemblant, au sein de quatre secteurs, une documentation multisupports sur les pays de la Méditerranée (avec extension à l’aire de civilisation musulmane), de la période médiévale et des débuts de l’islam à la période contemporaine. Elle est ouverte aux chercheurs, enseignants-chercheurs, étudiants ainsi qu’au public intéressé, avec une salle de lecture offrant 100 places assises et 25 000 volumes en libre accès. La médiathèque fonctionne grâce à une équipe de 9 titulaires, avec l’aide de contractuels et de stagiaires.
Une offre multilingue sur l’aire méditerranéenne
La bibliothèque propose 145 000 titres de monographies, travaux universitaires et périodiques, avec deux pôles d’excellence : les études sur les mondes arabo-musulmans (45 000 monographies en caractères arabes, autant en caractères latins) ainsi que celles sur la France méridionale. Cela est complété par des ouvrages sur les études africaines, ainsi que des titres généraux d’histoire, de sociologie et d’anthropologie. Les mémoires et thèses réunissent 16 000 volumes, les périodiques 4 900 titres, dont 2 000 publiés dans le monde arabo-musulman. Les acquisitions annuelles, de 3 000 à 4 000 titres et 150 abonnements (complétés par les dons, échanges et achats), se font selon les axes de recherche des laboratoires et bénéficient d’un flux très riche de dons de chercheurs. S’y ajoute un investissement très important de l’Iremam, qui permet une politique soutenue d’acquisition de l’édition arabe lors des salons du livre moyen-orientaux, politique soutenue durant des années par le pôle associé BnF « Échanges en Méditerranée » puis, ponctuellement, par le GIS Moyen- Orient et mondes musulmans. En 2017, le GIS Collex-Persée a labellisé la médiathèque « collection d’excellence » pour les ouvrages de SHS sur les mondes arabo-musulmans. La bibliothèque participe au Sudoc-PS pour ses collections de revues régulières et/ou importantes (environ 1 200 titres, 125 unica). Le travail de complémentation cible en priorité les collections les moins faciles d’accès en France. Pour les monographies, en coordination avec le SCD d’Aix-Marseille Université, notre catalogue devrait rejoindre le Sudoc prochainement. Cela permettrait d’y créer 32 000 nouvelles notices en caractères latins et 37 000 en caractères arabes.
Trois secteurs pour gérer les archives de chercheurs
Les archives de chercheurs sont gérées par trois secteurs : Iconothèque et archives, Phonothèque, et Ressources numériques et valorisation.
Iconothèque et archives
On y trouve 120 000 images argentiques, 2 000 cartes, 280 mètres linéaires d’archives papier, sans compter les autres supports. Le secteur regroupe, depuis 1997, les collections d’images constituées par des chercheurs et conservées dans les laboratoires constitutifs. À partir des années 2000, en accord avec la politique du réseau des Maisons des sciences de l’homme, la prise en compte des archives de chercheurs s’est amplifiée. Nous traitons des dons complexes, déposés sur tous types de supports : photographies, films, microfilms, vidéos, gravures, dessins, cartes, archives papier, imprimés, manuscrits, fichiers papiers, fichiers informatiques, etc., concernant les pays méditerranéens et les mondes arabo-musulmans, ainsi que l’Afrique1.
Les inventaires sont disponibles sur place et les archives consultables sur rendez-vous. L’état des fonds est publié sur le site de la médiathèque, sur Defter pour les fonds orientalistes et sur Calames (en cours). Le portail Archimède est appelé à regrouper toutes les descriptions archivistiques, en lien avec le secteur des ressources numériques.
Phonothèque
Elle réunit les enregistrements qui ont valeur d’information ethnologique, linguistique, historique, musicologique ou littéraire. Pour développer l’accès à ces archives, qui documentent des champs peu couverts par les sources conventionnelles, Ganoub (« le Sud » en arabe) dissémine ses notices documentaires sur différentes plateformes aux formats Dublin Core (Isidore, le Portail du patrimoine oral, CLARIN) ou EDM. L’objectif est d’intégrer de façon complète la plateforme Calames, où dix fonds sont d’ores et déjà signalés après rétroconversion. Une fois les questions juridiques et éthiques ont été résolues pour les enregistrements, les fichiers sont associés aux notices. La phonothèque est archivée2 sur les serveurs du Centre informatique national de l’enseignement supérieur.
Depuis janvier 2018, la phonothèque participe activement au projet « Archives en bibliothèque »3, qui s’intéresse, au-delà du livre, à différents matériels et objets documentaires atypiques tels que les boîtes, cartons, pochettes contenant des lettres, les manuscrits, mais aussi les enregistrements et photographies. Tout un matériel qui trouve sa cohérence dans l’activité des personnes qui l’ont rassemblé, et qui constitue, à proprement parler, des « archives ».
Une convention a été signée entre l’INA et la MMSH pour donner accès, au sein de la médiathèque, aux archives de l’Inathèque. Les activités de la phonothèque et de ses publications sont décrites dans ses carnets de recherche4.
Ressources numériques & valorisation
Ce nouveau secteur a pour objectif de valoriser les collections de la médiathèque et d’accroître la visibilité et l’accessibilité des fonds patrimoniaux et ressources numériques.
Il prend en charge les processus de publication et de valorisation des fonds, l’accompagnement des dépôts de chercheurs, la sensibilisation aux enjeux du numérique dans le domaine des sciences humaines et sociales et l’évolution de nos métiers. Le secteur suit ainsi l’évolution des pratiques documentaires de la recherche : expertise sur les corpus publiés, collaboration avec les documentalistes, éditorialisation, traitement des archives, diffusion des contenus en open source...
Animé par une partie des membres de la médiathèque, le secteur associe diverses compétences et mène des partenariats, collaborations et projets de recherche (ANR, BnF, A*Midex…). Il propose également des formations et expertises.
Le pôle s’appuie sur des infrastructures technologiques et humaines (AMU, CNRS, HumaNum) ainsi que sur des procédures de production (@telier numérique d’e-Médiathèque), de traitement et publication (plateforme e-Médiathèque), de diffusion en intranet (e-Doc) et sur un portail pour le traitement et la diffusion des ressources archivistiques.
Aix-Marseille : un très riche environnement documentaire
• À la MMSH : trois bibliothèques (Antiquité, Préhistoire et Archéologie médiévale) ; photothèque, céramothèque, ostéothèque et lithothèque
• BU de lettres : elle englobe l’ancien CADIST « Empire ottoman et histoire coloniale française » et l’Espace de recherche et de documentation André-Miquel
• fonds patrimonial de la Chambre de commerce de Marseille-Provence
• Archives nationales d’Outre-mer (Algérie avant 1962 et anciennes colonies)
• BU de droit
• Bibliothèques Méjane et du musée Arbaud (Aix)
• Bibliothèque de l’Alcazar de Marseille (histoire de la Provence)
Toutes les informations et les liens vers les trois secteurs sur http://mmsh.univ-aix.fr/mediatheque