Nos organisations ont toutes leur cycle de vie propre : si le quotidien et la réalisation des projets en cours nous occupent essentiellement, les réflexions de fond se poursuivent et nous amènent régulièrement à réexaminer notre action et à porter un regard plus prospectif. 2023 sera pour l’Abes une année de ce type. Le projet d’établissement 2018-2022, prolongé jusqu’en 2023, arrive à son terme et le paysage de la documentation a beaucoup changé depuis 2017, dernière date à laquelle nous nous sommes livrés à cet exercice.
C’est dans ce contexte que j’ai entamé un dialogue avec le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche qui a abouti fin octobre dernier à une lettre de mission pour le mandat qui commence.
Ce document pose des questions stratégiques : comment l’Abes peut-elle, pour sa réflexion sur le contrat d’établissement 2024-2028 et au-delà, faciliter l’expression des besoins de tous les acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche ? Comment analyser ces besoins et les prioriser pour alimenter la réflexion de l’agence sur ses propres projets et ambitions ? Comment s’assurer aussi que les priorités de l’Abes s’insèrent de façon cohérente dans les politiques publiques de l’ESR dans les domaines qui sont les siens, en particulier les données ouvertes ?
La seconde question posée est de nature plus technique. L’Abes a besoin de renouveler son socle logiciel : c’était un objectif du projet 2018 - 2022 et un travail considérable a été fait dans cette direction. Néanmoins le Sudoc et les services qui lui sont associés continuent de reposer sur des logiciels dont la conception est maintenant ancienne et qui représentent une dette technique que nous allons devoir résorber. Quels sont les scénarios possibles ? À quels coûts ? Dans quel calendrier ? Quels seraient les impacts et les opportunités, pour l’Abes et pour les réseaux, de ces changements ?
La dernière question concerne la transition bibliographique. Un travail conceptuel important a été mené depuis 2015 sur ce sujet qui devrait, dans les années qui viennent, entrer dans sa phase de mise en œuvre. À ce stade, de nombreux scénarios d’implémentation restent possibles et leur analyse devra permettre de faire des choix éclairés : quels sont les forces, les faiblesses, les risques et les opportunités des différentes stratégies qui s’offrent aux communautés d’utilisateurs dans l’adoption de la transition bibliographique ?
Donnons-nous l’année 2023 pour imaginer collectivement des réponses à ces questions. Nous aurons alors quatre ans pour mesurer l’efficacité des solutions proposées.