Des livres reliés avec du tapa : étoffe traditionnelle constituée à partir de fibres végétales uru : arbre à pain, banian, pandanus…
Folklore taïtien [Document sonore]/ recueillis et enregistrés par Sylvain et Darnois. Disques Mareva, circa 1949-1950. Coffret de 6 disques, vinyle, 78 t.
Couverture cartonnage, avec lithographie polychrome d’après une photo de Sylvain.
Ouverte au public en 1998, cette bibliothèque est située sur le campus d’Outumaoro, à Punaauia, île de Tahiti. Ce bâtiment moderne et joliment situé offre aux 2 200 lecteurs inscrits 220 places de travail du lundi au samedi, de 7 h 30 à 18 h. Ses collections encore modestes (43 000 volumes) sont récentes et majoritairement en libre accès. D’autres supports « empruntables » (cédéroms, DVD) sont offerts au public qui a un large accès à des ressources électroniques en ligne ou à Internet, à partir d’un espace dédié. L’équipe au total se compose de 14 personnes.
Photographie de Rufin Yune.
La bibliothèque
Les notices de la bibliothèque ont été versées en 2002 dans le Système universitaire de documentation (Sudoc) et les transferts ont débuté en octobre 2002. Le taux de recouvrement des notices est de 95 %. Les notices à créer concernent la production littéraire et universitaire locale, en français ou en tahitien, les collections, les périodiques locaux ou internationaux (demandes de création d’ISSN), et des ouvrages étrangers, en relation avec des thèmes de recherches centrés sur le Pacifique. À cette occasion, nous proposons au FNPR (Fichier national des propositions Rameau) des vedettes Rameau originales en tahitien, intraduisibles en français, telles que les mots mahu (homme efféminé vivant comme des femmes et au milieu d’elles dans la société polynésienne traditionnelle) ou tamanu (arbre ayant des propriétés thérapeutiques). Toutes les collections sont signalées dans le Sudoc à l’exception encore de certains ouvrages appartenant au « fonds polynésien ». Nous participons au réseau SUPEB mais nous restons une bibliothèque de dernier recours, à cause des coûts d’expédition par avion, des délais et des risques de perte liés à un voyage de 18 000 kilomètres pour gagner la métropole.
« Le fonds polynésien »
La conservation des documents a été une préoccupation de la bibliothèque dès sa création. Plusieurs facteurs tels que le climat, le manque de structures locales pouvant assurer cette mission, la faiblesse de l’offre éditoriale sur la Polynésie et l’Océanie, les difficultés d’acquisition d’ouvrages anciens très convoités et les besoins des chercheurs et des étudiants, font que, dès 2000, un projet de constitution d’un fonds local s’est mis en place. En 2002, une réelle politique patrimoniale est instituée. Le « fonds polynésien » est doté d’une ligne budgétaire pour les acquisitions et une zone géographique, le triangle polynésien, en fixe les limites. Le fonds polynésien est aussi soutenu par des subventions du ministère territorial de la culture et de l’enseignement supérieur (1999, 2001), du Centre national du livre (1999-2000, 2005-2007) et de certains établissements, comme la bibliothèque de l’Université d’Hawaii, qui font de généreux dons. Des achats se font parfois en métropole grâce à l’aide d’un bibliophile amoureux de la Polynésie, qui surveille les ventes publiques ou les librairies et alerte la bibliothèque lorsqu’une opportunité se présente.
La politique d’acquisition suit les règles en vigueur en matière de patrimoine dans les bibliothèques : nous acquérons des ouvrages anciens (avant 1811), rares ou précieux. Dans un souci d’avenir, nous conservons systématiquement un exemplaire de la production locale contemporaine présentant un intérêt pour notre public. Le fonds est augmenté de travaux universitaires ainsi que d’ouvrages édités hors du Territoire mais traitant de la Polynésie. Actuellement, le fonds polynésien compte 1 585 documents imprimés et multimédias. Nous conservons des documents sur différents types de supports : affiches, matériels d’exposition, vidéos, cédéroms, disques…
Ce fonds est constitué à 99 % de documents imprimés, revues éditées en Polynésie, thèses soutenues à l’université (55), et surtout livres remarquables pour leurs reliures, leur valeur historique, leur rareté, leurs auteurs ou leurs thèmes. Les collections sont récentes : 90 % des ouvrages datent du xxe siècle, dont 29 % d’avant 1960 ; 9 % des documents sont datés du xixe siècle et seul 1 % du xviiie.
Les collections traitent de la Polynésie (67 %) et de l’Océanie. Les ouvrages en langue française constituent la majorité des documents (86 %), le reste étant en anglais (11 %) ou en tahitien (3 %). 25 % des livres ont été édités à Tahiti, 64 % en métropole et 11 % à l’étranger : USA, Australie, Nouvelle-Zélande.
Voyages de James Cook autour du monde
Fait en 1768, 1769, 1770 et 1771 ; précédé des Relations de MM. Byron, Carteret, et Wallis ; traduction nouvelle, par J.B.J. Breton. – À Paris, chez la veuve Lepetit, libraire, rue des Pavée Saint-André-des-Arts, n° 28, An XII, 1804. – (Bibliothèque portative des voyages). Édition en 15 volumes. In –12° ; reliure cuir veau brun, pleine peau. Les volumes 5, 10 et 15 contiennent des planches et cartes, gravures sur bois.
Photographie de Rufin Yune.
Le thème le plus remarquable par son nombre est le récit de voyage, des explorations scientifiques de la fin du xviiie siècle, tels les voyages de James Cook sur l’Endeavour ou de Bougainville à bord de La Boudeuse jusqu’aux aventures maritimes du xxe siècle de Thor Heyerdhal sur le célèbre Kon Tiki. Viennent ensuite les œuvres littéraires de voyageurs célèbres qui ont écrit des fictions ou relaté leurs impressions : Herman Melville, Pierre Loti, Jack London, R.L. Stevenson, James Norman Hall ou encore Victor Segalen, Romain Gary, Elsa Triolet, Paul-Émile Victor, sans oublier les peintres Gauguin et Matisse.
Le fonds comporte des ouvrages d’histoire et des récits de missionnaires. 20 % de cette collection concerne tout ce qui a trait à l’ethnologie, aux mœurs, coutumes et légendes du Pacifique. Les acquisitions courantes portent sur la production contemporaine où la littérature polynésienne commence à émerger. Parfois, des beaux livres et des livres de bibliophilie contemporaine sont acquis.
Enfin, il ne faut pas oublier deux thèmes récurrents dans les livres depuis les premiers explorateurs jusqu’à nos jours : la vahiné et le mythe de la nouvelle Cythère ! Sujets omniprésents et parfois très édifiants, dont voici un extrait :
« …On ne s’arrache point une belle femme ; il en existe tant d’autres ! Dès lors on ne voit humain n’y désole jamais l’autre… »1
Photographie de Rufin Yune.
Les immémoriaux
Victor Segalen ; pointes sèches de Jacques Boullaire ; sous la dir. de H.‑J. Donon-Maigret. - Paris : Les Amis de Victor Segalen, 1948. – 229 p. : ill. en noir, frontispice ; 29 cm. Imprimé par Fequet et Baudier pour la typographie ; par l’atelier Paul Haasen pour les pointes sèches de Jacques Boullaire. Tirage limité. Exemplaire n° 31, suite en premier état sur papier malacca. Livres à cahiers mobiles.
Photographie de Rufin Yune.