La Transition bibliographique est un sujet compliqué, conceptuellement complexe : les formats MARC que nous avons appris nous semblent plus faciles à appréhender, tandis que l’éclatement de l’information en entités et relations peut parfois nous donner l’impression d’un foisonnement plus difficile à embrasser. Il est aussi techniquement complexe : implémenter ces concepts dans un système informatique solide et exploitable n’est pas si facile. Il est devenu, au fil des ans, compliqué du point de vue humain également : la transformation de nos catalogues en graphes de données est sur l’établi depuis plus de dix ans désormais, et les investissements en ressources humaines qui y ont été consacrés pendant cette période sont très importants.
Comment ce travail se traduira-t-il dans la réalité de nos systèmes, de notre travail courant, des outils et données que nous proposons à nos publics ? Et dans quel calendrier ?
Ces questions se posent à l’Abes elle-même en tant que copilote de la Transition bibliographique avec la Bibliothèque nationale de France. Notre propre écosystème informatique, aujourd’hui, ne serait pas en capacité de gérer des données modélisées selon cette logique. Elles se posent également pour vos établissements : vous travaillez dans les différents logiciels de l’Abes et la capacité de vos systèmes à gérer la transition devient un enjeu, tout autant que les questions associées de formation et d’accompagnement au changement.
Pour nous aider à avancer sur ce sujet, l’Abes a décidé de commencer par une étude, que nous avons commandée à Maurits Van der Graaf (société Pleiade). Ce collègue néerlandais est un acteur extérieur et indépendant, expert du secteur de la documentation en France, mais aussi très fin connaisseur de ce qui se fait ailleurs en Europe.
Il est important de prendre un moment pour expliciter la question que nous lui posons.
Son rapport ne concerne pas la normalisation en tant que telle et ne cherchera donc pas à comparer des modèles, ni des choix. Il ne s’agit pas non plus de dire si on est pour ou contre la Transition bibliographique telle qu’elle est pensée depuis l’origine.
Il est crucial, par contre, d’avoir un regard éclairé sur les conséquences pratiques de la Transition bibliographique dans l’ESR à court, moyen et long terme. Les conclusions de cette étude doivent nous éclairer sur ce qu’il est possible de faire, sur les compromis techniques, financiers ou en termes d’organisation du travail et de compétences qu’impliquent les différents choix qui vont s’offrir à nous. Elle doit aussi prendre en compte les opportunités qu’apporte ce renouvellement des modèles conceptuels.
Je vous donne donc rendez-vous après l’été pour le résultat de cette étude.
