Frantiq : un partenariat autour des référentiels des disciplines archéologiques

Née en 1984 à l’initiative d’archéologues spécialistes de l’Antiquité, la Fédération et Ressources sur l’Antiquité (Frantiq)1 du CNRS rassemble une quarantaine de centres documentaires aux statuts variés (unités de recherche du CNRS, services du ministère de la Culture, collectivités territoriales, musées nationaux…).

Depuis les années 1980, Frantiq a travaillé à l’amélioration de l’accès centralisé aux ressources documentaires, au travers du catalogue collectif indexé (CCI)2 en catalogage partagé sous Koha (plus d’un million de références). En 2021, Frantiq a signé une convention avec l’Abes en faveur de l’ouverture d’IdRef aux producteurs d’autorités et a développé un plug-in IdRef pour Koha.

Ce changement a été opéré de 2022 à 2023 (suivi du projet, formation des correspondants auteurs puis des catalogueurs). Les catalogueurs Frantiq peuvent désormais utiliser les autorités IdRef existantes mais également en produire, enrichissant ce référentiel de données issues de différentes institutions archéologiques. Frantiq n’a eu de cesse d’ouvrir son catalogue et de le « connecter » à différents référentiels utilisés comme des briques techniques afin de faire rebondir les données entre elles à partir des données d’autorité mais aussi des données sujets au travers du thésaurus Pactols3, riche de 12 000 concepts sujets et 50 000 termes lieux, publié sur le web via le logiciel open source OpenTheso. Une meilleure communication entre les corpus scientifiques, les catalogues et les autres référentiels des disciplines archéologiques est en effet l’un des objectifs prioritaires du réseau Frantiq, qui veille à l’interopérabilité technique et sémantique des outils qu’il déploie (catalogue, développement et alignement du vocabulaire du thesaurus Pactols).

Elsevier : IdRef, un référentiel national pivot pour les éditeurs

De nombreuses initiatives ont vu le jour pour identifier les acteurs de la recherche et accéder à leurs travaux grâce à des référentiels d’identifiants permanents. Toutefois, la coexistence des différents systèmes d’autorités des personnes et des structures ne facilite pas l’entreprise. Aussi, le rôle d’IdRef, par sa légitimité nationale, s’avère essentiel comme référentiel pivot afin d’optimiser la qualité des données de chaque acteur et permettre également l’alignement des multiples identifiants permanents qui coexistent. C’est dans cette perspective qu’un partenariat a été initié avec Scopus pour la livraison de métadonnées relatives aux auteurs français depuis 2011 pour contribuer tout d’abord à l’optimisation des travaux de désambiguïsation menés par l’Abes sur les profils d’auteurs. Pour mémoire, l’algorithme Scopus enrichit quotidiennement les profils d’auteurs et d’affiliations, qui font l’objet d’une curation permanente. Ce sont ainsi plus de 3 749 profils d’affiliations qui ont été créés pour refléter l’articulation des structures de recherche française.

Les bénéfices attendus sont les suivants :

• Une amélioration de la qualité des métadonnées avec une plus grande précision de description, des données plus riches, plus fiables, à jour et interopérables
• Une économie de temps en automatisant encore plus les opérations de dédoublonnage et de désambiguïsation
• Une interopérabilité accrue des données de toutes natures, telles que les données de financements, données de la recherche, preprints, publications, thèses, brevets, documents de politique publique, et tout autre objet susceptible d’enrichir la compréhension des activités des chercheurs et de leur impact dans toutes ses dimensions

Nous sommes ainsi convaincus que la convergence des expertises techniques développées par les différents acteurs est un facteur décisif pour faciliter l’exploration et la réutilisation des travaux des chercheurs et accroître la visibilité de la recherche française.

Univ-droit.fr : IdRef, garant de la fiabilité des données

Lorsque la Conférence des doyens des facultés de droit a souhaité prolonger, sur son portail univ-droit.fr, la présentation des facultés par un annuaire exhaustif des professeurs et maîtres de conférences en droit et science politique, la question de l’affichage de données externes, sur chaque page des notices ainsi constituées, s’est très rapidement posée. Les juristes étant, à l’époque, pratiquement absents de HAL, c’est assez naturellement que la collecte des données présentes dans le Sudoc s’est imposée, ce qui supposait un alignement entre les notices individuelles univ-droit et le référentiel IdRef. Grâce à l’aide et au soutien des équipes de l’Abes, l’alignement initial a été réalisé très rapidement, et a permis d’afficher tous les ouvrages des universitaires, puis leurs thèses, sans qu’il leur soit nécessaire de compléter manuellement leur notice.

Par la suite, la collecte d’autres données non alors présentées sur IdRef (notices d’articles de revues ou de chapitres d’ouvrages) a rencontré plus de difficultés, notamment en raison du défaut d’identifiant de personne unique dans HAL, seul un tout petit nombre de juristes s’étant créé un IdHal. Là encore, la recherche de fiabilité des données exposées sur univ-droit a poussé à rechercher un alignement avec les identifiants disponibles, ce qui a été rendu partiellement possible dans le cadre d’un projet CollEx (Droit2Hal) : les plus de 60 000 notices d’articles de revues d’un éditeur (Dalloz) déposées dans HAL comportent l’ajout de l’identifiant IdRef d’universitaires qui n’étaient jusqu’alors pas présents dans HAL.

Prolongeant cette démarche, une importante refonte en cours exploite, toujours au moyen de l’IdRef, d’autres sources de données (Cairn, Isidore), via une interrogation de data.idref.fr et SciencePlus. Enfin, pour permettre un meilleur référencement, une redirection de type univ-droit.fr/IdRef pointe vers chaque notice d’universitaire.

OpenEdition : le choix d’IdRef pour le projet QUAMÉO

Le projet QUalité des Métadonnées d’OpenEdition (QUAMÉO), déposé par l’infrastructure nationale de recherche OpenEdition et l’Abes, est l’un des lauréats du troisième appel à projets du Fonds national pour la science ouverte (FNSO). Son objectif principal est d’améliorer la qualité des métadonnées associées aux publications numériques disponibles sur les plateformes d’OpenEdition, favorisant ainsi leur visibilité et leur signalement. Le premier volet de ce projet se concentre sur l’enrichissement des métadonnées envoyées à Crossref pour l’attribution de DOI sur les plateformes Books et Journals. Le deuxième axe du projet consiste à mettre en place une base d’autorités auteurs adossée à IdRef afin de couvrir les quelque 210 000 auteurs présents sur les plateformes d’OpenEdition. L’objectif est d’identifier les auteurs de manière unique en récupérant l’identifiant IdRef qui leur correspond et d’autres identifiants s’ils existent (ORCID, ISNI, idHAL…).

Les bénéfices seront multiples :

• Mise à disposition d’un index auteurs global pour les lecteurs
• Ajout des identifiants récupérés dans l’entrepôt OAI-PMH d’OpenEdition ainsi qu’aux métadonnées transmises à Crossref
• Partage des connaissances et des bonnes pratiques liées à l’identification des auteurs via la sensibilisation et la formation des auteurs et des équipes éditoriales

Les développements informatiques réalisés dans le cadre du projet seront rendus accessibles à la communauté, notamment aux pépinières de revues qui utilisent Lodel. Ce projet consolidera la position d’OpenEdition dans le paysage de l’accès ouvert et de l’édition scientifique en lui permettant d’intégrer de nouvelles fonctionnalités au service de ses utilisateurs.