Organisé en Inde du 26 au 28 octobre, le congrès ETD 2023 a mis à l’honneur les dispositifs du pays d’accueil et a abordé plusieurs grandes problématiques dont l’importance de la qualité des métadonnées.
Le congrès international Electronic Thesis and Dissertations (ETD) 2023 a eu lieu du 26 au 28 octobre dans la ville de Gandhinagar, en Inde, dans l’État du Gujarat. Organisé par INFLIBNET (Information and Library Network), en association avec l’organisation NDLTD (Networked Digital Library of Theses and Dissertations), il a accueilli 260 participants, pour une quinzaine de nationalités différentes.
L’Inde et son portail national des thèses Shodganga (Shodh = rechercher et trouver ; Ganga = le Gange) ont été mis à l’honneur. Shodhganga a été créé en 2009, à l’instigation de la Commission des subventions aux universités, l’organisme qui accrédite et finance les universités indiennes, et sa gestion a été confiée à INFLIBNET. Basé sur DSpace, il s’agit à la fois d’un catalogue et d’une plateforme de diffusion. Le format de métadonnées utilisé est une adaptation du format ETD-MS, fourni par NDLTD. Le portail référence aujourd’hui 490 000 thèses soutenues accessibles en ligne, avec un accroissement annuel d’environ 53 000 thèses. Le dépôt électronique a été rendu obligatoire en Inde en 2017 par une réglementation nationale. 840 institutions alimentent aujourd’hui le portail. Si ce chiffre est important, il ne représente néanmoins pas toutes les universités, un certain nombre d’entre elles restant réfractaires au projet, et ce malgré le soutien affiché du ministère de l’Éducation.
Les autres thématiques abordées lors du congrès étaient :
- L’importance de la qualité des métadonnées descriptives des thèses, indispensable pour que les métadonnées puissent être exploitées et réutilisées, mais aussi pour augmenter la visibilité, au niveau international, de la recherche académique locale.
- La prise en compte de l’expérience utilisateur, de l’ergonomie, des performances et de l’accessibilité dans la maintenance et l’amélioration des outils. L’évaluation des usages se fait encore essentiellement à travers des enquêtes de satisfaction, mais les institutions s’appuient également sur des outils d’analyse statistique.
- L’open access. Malgré l’absence de politique nationale, la question de l’open access est centrale pour les pays en voie de développement ou émergents, qui accèdent difficilement aux ressources payantes. La question du respect du droit d’auteur et la crainte du plagiat constituent parfois un frein à l’ouverture des thèses.
- Les entrepôts de données de la recherche. Les enjeux de l’open access s’appliquent aux jeux de données. Face à la multitude de plateformes existantes, il semble indispensable de mettre en place des entrepôts nationaux centralisés afin de faciliter le travail des chercheurs. L’Inde souhaite par ailleurs proposer la mise en place d’un entrepôt de données international consacré à la question climatique.
- La bibliométrie et les statistiques. Que ce soit dans le WoS ou dans Scopus, les thèses électroniques sont très fréquemment citées, mais leur impact sur la recherche reste méconnu. Or, mesurer l’impact des thèses sur la recherche scientifique a autant d’importance que mesurer l’impact des autres publications scientifiques.
Une présentation a également porté sur le portail national des thèses iraniennes. Le dépôt électronique des thèses a été rendu obligatoire en Iran en novembre 2016. Il s’effectue dans l’application Sabt et les thèses sont diffusées sur la plateforme Ganj, les deux outils étant gérés par IranDoc (Iranian Documentation Center). Si la France a pu, pendant un temps, se prévaloir d’une certaine avance en matière de gestion centralisée des thèses électroniques, ce n’est plus le cas désormais avec la multiplication des programmes nationaux ailleurs dans le monde. Les problématiques sont aujourd’hui communes : qualité des métadonnées, accès ouvert, satisfaction des usagers, suivi bibliométrique, gestion des données de la recherche. Il est indispensable que l’Abes soit présente dans les instances internationales afin de se tenir informée, de partager son expérience avec les autres institutions, et, en retour, de s’inspirer des bonnes pratiques mises en place au-delà de ses frontières.
INFLIBNET (Information and Library Network) est un opérateur national, rattaché au ministère de l’Éducation indien, qui centralise les missions relatives à la gestion de l’information scientifique et technique : formation des bibliothécaires, SIGB, catalogue collectif, portail national des thèses, achats mutualisés des ressources électroniques, portail d’accès aux ressources électronique, plateforme de diffusion des publications scientifiques, etc. Pour en savoir plus : https://www.inflibnet.ac.in
NDLTD (Networked Digital Library of Theses and Dissertations) est une organisation internationale à but non lucratif basée aux États-Unis qui promeut la création des thèses et mémoires sous forme électroniques, leur signalement, leur archivage et leur mise à disposition en accès libre. Elle finance et met notamment à disposition gratuitement le méta-moteur de recherche Global ETD Search qui référence et donne accès à près de 6,5 millions de thèses électroniques. Au sein du « board » de NDLTD, la France est représentée par Joachim Schöpfel (université de Lille) et Maïté Roux (Abes).
