L’Université Lyon III – Jean-Moulin compte environ 20 000 étudiants dont 15 000 sur le nouveau campus de la Manufacture, quelques milliers sur l’ancien campus des quais et environ 1 000 à Bourg‑en‑Bresse. Le service commun de la documentation regroupe trois bibliothèques universitaires. La bibliothèque de la Manufacture (4 500 m2) couvre tous les domaines de l’université (droit, gestion, langues, lettres et civilisations) du 1er cycle à la licence, le droit jusqu’à la maîtrise et tous les cycles de gestion. La bibliothèque de recherche de droit (800 m2), située sur le campus des quais, couvre le 3e cycle de droit et les sciences politiques. La bibliothèque de lettres et langues (1 400 m2), située à 500 mètres du campus des quais et ouverte en avril 2002, couvre le 2e cycle et les concours en philosophie, littérature, langues et civilisations ainsi que le 3e cycle en langues slaves et orientales. Parmi les bibliothèques associées, la bibliothèque du CEUBA (Centre d’études universitaires de Bourg et de l’Ain) à Bourg‑en‑Bresse couvre essentiellement le 1er cycle de droit. Elle travaille complètement en réseau avec le SCD et participe directement au catalogage dans le Sudoc. Les autres bibliothèques associées (plus de vingt) sont des bibliothèques de recherche auxquelles le SCD propose depuis plusieurs années un plan de classement commun des collections adapté à chacune, le traitement rétrospectif de leur fonds et le catalogage dans le Sudoc. Le droit et la gestion sont les deux domaines d’excellence établis de l’université, mais les langues, surtout les langues slaves et orientales, sont actuellement en pleine expansion.
La Manufacture pôle documentaire en gestion
La bibliothèque de la Manufacture est le pôle de référence lyonnais en gestion. Le 4e étage de la bibliothèque est dédié aux fonds de gestion, comptabilité et économie avec une superficie de 700 m2 et 170 places assises. Destinées aux 5 800 étudiants et 110 enseignants de l’IAE (Institut d’administration des entreprises), les collections de cet étage comptent 15 000 ouvrages en libre accès, dont 8 000 pour la gestion, 180 revues en cours (93 en économie et 87 en gestion) ainsi qu’une trentaine de publications régionales et nationales de l’INSEE (Institut national des statistiques et des études économiques), dont la Manufacture est « bibliothèque relais ». Le budget d’acquisition de 92 000 € pour les monographies permet de proposer un large choix de titres et un nombre suffisant d’exemplaires pour les manuels et ouvrages figurant dans les bibliographies de base (prix moyen de 20 €). Il permet même des achats corrects en livres étrangers, anglo‑saxons surtout, dont le prix moyen oscille lui entre 80 et 100 €. Le budget d’acquisition de périodiques est beaucoup moins confortable et il a fallu procéder à des suppressions de titres américains pour pallier la hausse prohibitive des coûts d’abonnement – environ 10 à 15 % l’an. Toutefois ces restrictions sont partiellement compensées par l’offre de périodiques électroniques, en gestion surtout pour laquelle la bibliothèque bénéficie d’une subvention appréciable de l’IAE. Les ressources proposées, « ABI‑Inform » (compilation d’articles de 1 500 revues internationales en économie et gestion dont plus de 800 en texte intégral), « Delphes », « Diane », « Doge », « Les Echos » et « Astrée » entre autres, sont de plus en plus utilisées et précieuses pour les étudiants et les enseignants-chercheurs. La documentation académique destinée aux 1ers et 2es cycles est, de l’avis général, d’un assez bon niveau. Le marketing, la gestion des ressources humaines, la stratégie, la gestion financière et comptable, les systèmes d’information des entreprises, le management industriel et les études sur le comportement du consommateur sont bien représentés sur nos rayons. Mais il faut encore concentrer les efforts sur l’amélioration des fonds destinés aux 3es cycles et à la recherche, développer en particulier les achats d’ouvrages étrangers et privilégier l’acquisition de littérature grise (actes de colloques, congrès, thèses, papiers de recherche, etc.). Enfin, sans privilégier à l’excès la documentation d’entreprise (annuaires, bilans, études de marchés, etc.), il faut tout de même garder à l’esprit le poids de plus en plus lourd des filières « professionnalisantes » au sein de l’université, surtout à l’IAE.
La documentation en droit
Les collections de droit sont réparties entre la bibliothèque de recherche en droit, la bibliothèque de la Manufacture et les bibliothèques associées. Elles constituent le pôle de référence lyonnais pour le droit.
La documentation à destination des 1ers et 2es cycles est située au 3e étage de la bibliothèque de la Manufacture. Les usagers y trouvent 30 000 monographies en libre accès correspondant à 10 000 titres (pour la plupart des manuels, précis, mémentos et codes), 155 périodiques et 150 places assises. La bibliothèque, située dans un beau bâtiment neuf ouvert en 1996 et très bien intégrée au campus, connaît depuis deux ans une très forte fréquentation, des étudiants de droit en particulier. L’extension de la bibliothèque dans un bâtiment adjacent rénové a pris du retard. Elle permettra notamment de doubler la surface dédiée au droit et sa préparation constitue un objectif majeur du SCD pour l’année universitaire. Destinée en priorité aux étudiants de 3e cycle et aux enseignants-chercheurs en droit, la bibliothèque de recherche de droit est située dans l’ancien bâtiment de l’UFR de droit. Créée en 1988 à la suite de la réunion de la bibliothèque de l’UFR de droit et de la bibliothèque de l’IAE, la « bibliothèque de droit et gestion » a été rattachée au SCD en 1991 et elle est devenue « bibliothèque de recherche de droit » en juillet 2001 lors du départ des collections de gestion pour le site de la Manufacture. La bibliothèque de recherche de droit possède des collections juridiques assez récentes et couvre tous les domaines du droit public et privé : 20 000 ouvrages dont des manuels, des traités, des précis mais aussi des colloques, mélanges, congrès, reprint, la plupart des thèses publiées et les thèses soutenues à l’université Lyon III. La bibliothèque a développé plus particulièrement sa documentation dans certaines spécialités enseignées à l’université, comme le droit de la famille ou de la propriété industrielle ou encore dans certains secteurs émergents : droit de l’environnement, urbanisme, droit international et européen, droit médical et bioéthique et droit de la santé. La bibliothèque est aussi dépositaire d’un fonds ancien d’histoire du droit. La collection d’un millier d’ouvrages datant du XVIe au XXe siècle porte sur le droit romain, le droit coutumier, le droit civil et le droit comparé (surtout du droit allemand). Elle comprend des cartulaires, des traités, des ouvrages de jurisprudence et des thèses anciennes. La bibliothèque de recherche de droit met enfin à la disposition des lecteurs 400 titres de périodiques papiers ainsi que des périodiques électroniques. Elle est fréquentée surtout par les étudiants de 3e cycle et les doctorants. Les chercheurs des centres et instituts de recherche de l’UFR de droit la fréquentent aussi. Ils bénéficient en plus de l’accès aux collections spécialisées de 10 bibliothèques associées : 11 600 monographies et 362 titres de périodiques. Un projet de regroupement des collections de certains instituts autour de la bibliothèque de recherche de droit est en cours, dans le cadre de la restructuration du bâtiment.
Ordonnance de Louis XV par Maître Jean-Baptiste Furgole (Traité des donations). Toulouse, 1761.
La pratique du Sudoc
Le développement des collections des bibliothèques universitaires et la constitution du catalogue des bibliothèques associées s’appuient sur un service central d’acquisitions et de catalogage. Le passage au Sudoc a constitué une étape importante pour ce service d’abord et pour l’ensemble du SCD. L’utilisation du Sudoc a maintenant atteint son rythme de croisière. Les chargements quotidiens sont complètement automatisés, le personnel qui catalogue ou localise (deux à trois équivalents temps plein selon les périodes) est familiarisé avec l’outil et s’en trouve satisfait.
Plusieurs points précis
La production du catalogue local s’est améliorée sur plusieurs points précis. La disponibilité et les temps de réponse de l’outil en réseau sont meilleurs.
La proportion de catalogage original a très nettement diminué.
Le chargement des autorités a considérablement enrichi les anciennes autorités locales.
Le déplacement des postes de catalogage dans l’université est beaucoup plus simple.
Un seul regret : la localisation sur des notices existantes est plus complexe qu’auparavant (doublons et variantes d’édition, liens) et nécessite quasiment une compétence de catalogueur, ce qui relativise un peu l’importante diminution du catalogage original.
Signalement systématique
L’amélioration globale a permis d’abandonner complètement le catalogage local, sauf pour certaines collections en caractères non latins, et de rendre le signalement dans la base nationale systématique. Le nouvel environnement technique est donc très favorable à la poursuite du catalogage rétrospectif des bibliothèques associées qui est un des grands objectifs documentaires de l’université depuis la création du SCD. Mais les moyens en personnels restent un peu en retrait.
Enfin, le Sudoc est un excellent outil de renseignement. Les enseignants et chercheurs, qui le découvrent, manifestent toujours un grand intérêt.
Le SCD attend maintenant le déploiement des procédures de remontées d’exemplaires pour améliorer la qualité des localisations et le développement pour les caractères non latins.
