Biochimie, pharmacologie & nouvelles molécules. Dans les fonds modernes de la section médecine et pharmacie du SCD de l’Université de Caen la documentation est principalement assurée via les périodiques. Sur les 326 titres vivants, les pharmaciens, étudiants et enseignants‑chercheurs, sont surtout concernés par la biochimie, la pharmacologie et la pharmacie, soit 27 titres. Les pharmaciens font aussi appel à d’autres disciplines : la biologie, la génétique, la botanique appliquée à la santé, la santé publique et l’épidémiologie, selon le sujet et l’évolution des travaux de recherche en cours. Pour les ouvrages, on peut estimer qu’un millier de titres sont susceptibles d’être utilisés par les étudiants et les enseignants-chercheurs. Pour les périodiques, comme pour les ouvrages, il ne faut pas oublier que certaines disciplines relèvent plutôt de la section sciences et sont donc consultés dans cette section ; ce sont la botanique et les sciences de la vie. En matière de documents électroniques, certains relèvent, eux aussi, de plusieurs sections comme les Current Contents, le Journal of Citation Reports ou Pascal. Dans le prochain contrat quadriennal, la section médecine et pharmacie devra se doter d’au moins une base et de documents électroniques plus orientés vers la pharmacie. La recherche y est particulièrement dynamique dans le domaine des nouvelles molécules. Les soutenances de thèses corroborent cette tendance. De 1981 à avril 2002 , la bibliothèque a enregistré 1 210 thèses dont, ces dernières années, plusieurs thèses de doctorat d’État. La documentation universitaire en pharmacie, à Caen, est donc un secteur dynamique, très utilisé, souhaitant se développer en documents électroniques et s’enrichir en périodiques, pour répondre encore mieux aux attentes de ses lecteurs.
Des Roses de Provins Source : Pomet, Pierre - Histoire générale des drogues… - Paris : Jean‑Baptiste Loyson & Augustin Pillon, 1694
Le Système universitaire de documentation
L’arrivée du Sudoc a modifié « le paysage bibliographique ».
Le versement de l’ex-CCNPS et celui de Docthèses ont assuré la présence des périodiques localisés et celle des thèses, les thèses nouvelles étant cataloguées directement.
Pour les livres, la question est un peu plus complexe.
Les notices des livres étrangers sont presque toutes à créer (importance de l’anglais en santé donc en pharmacie).
Par contre, les notices des livres français existent à près de 98 %. C’est appréciable. Toutefois se pose le problème de la fiabilité très variable de ces notices. Détecter et corriger erreurs et inexactitudes, surtout pour les autorités et les liens, prend du temps, mais c’est la qualité du catalogue tout entier qui est en jeu.
La présence du Système universitaire de documentation renforce le rôle régional de centre de ressources en santé joué par la bibliothèque universitaire de médecine – pharmacie. Ainsi elle facilite, pour les lecteurs, la localisation des ouvrages et la rédaction des demandes de prêt entre bibliothèques, depuis Cherbourg ou Valognes.
Cette dynamique peut jouer à l’échelon national, voire au-delà.
La convention entre l’Université de Caen et la Société d’histoire et patrimoine pharmaceutique de Basse‑Normandie (SHPPBN), signée le 7 juin 2000, entérinait le dépôt des collections de cette dernière à la section droit et lettres du SCD de l’université. La SHPPBN a été fondée en 1995, à l’initiative du conseil régional de l’ordre des pharmaciens de Basse‑Normandie et de l’UFR de pharmacie de l’Université de Caen. Grâce au soutien de mécènes, tels le Crédit lyonnais ou le Conseil régional de Basse‑Normandie, elle va reconstituer un fonds de livres « anciens » (du XVIIe au début du XXe siècle) concernant l’histoire de la pharmacie et de l’apothicairerie. La faculté de pharmacie de Caen n’avait plus en effet de fonds susceptible d’appuyer les enseignements d’histoire de la discipline depuis la destruction tragique de la BU en 1944. La SHPPBN a également pour objectif la promotion de l’histoire de la pharmacie au sein de la communauté universitaire caennaise en suscitant des travaux de recherche et en organisant des conférences.
Réserve & reliure. La bibliothèque universitaire de droit et lettres a été choisie en raison de la qualité des conditions de conservation et d’entretien des collections. Les documents les plus précieux sont stockés à la réserve et entretenus par l’atelier de reliure de la bibliothèque. L’environnement intellectuel, propice à une valorisation de ces collections par des travaux pluridisciplinaires (pharmacie, biologie, histoire des sciences…), est une autre raison de ce dépôt. Mis à la disposition des enseignants, chercheurs et étudiants, en consultation sur place à la BU, ce fonds permet la réalisation de travaux de recherche tout à fait intéressants dans le domaine de l’histoire de la pharmacie. Des thèses pour le diplôme d’État de docteur en pharmacie ont ainsi pu aboutir, tel un travail sur Le tabac et son image à travers un corpus de textes des années 1840-1895, de Véronique Héron, ou bien une étude sur le traitement du téniasis au XVIIIe siècle par Anthony Lepley. La SHPPBN, qui rassemble des chercheurs venant de disciplines différentes (pharmaciens, botanistes, chimistes ou historiens) a donc constitué, grâce à son président, pharmacien d’officine, une collection d’une grande cohérence, fondamentale pour qui veut connaître l’évolution de la science pharmaceutique. La mise en valeur de ce fonds passe par ailleurs par un signalement systématique au sein du catalogue collectif des bibliothèques de l’Université de Caen ainsi que du Sudoc.
Loin d’être figé, le fonds ne cesse de s’enrichir grâce aux acquisitions effectuées par la SHPPBN, auprès notamment de libraires spécialisés, mais également par l’apport des travaux de recherche. La pérennité d’une recherche stimulante dans le domaine de l’histoire des sciences pharmaceutique, valorisée par la SHPPBN, s’appuie également sur les échanges avec les diverses sociétés savantes, de Normandie et au-delà de tout l’Ouest (Académie des sciences, Arts et belles‑lettres de Caen, Société linéenne de Normandie, Société d’histoire des hôpitaux de l’Ouest…) et sur l’organisation annuelle de colloques dans le domaine de l’histoire de la médecine et de la pharmacie, où interviennent des enseignants, chercheurs, praticiens ou amateurs éclairés.
Charles Sauneron