Le service commun de la documentation de l’université Lyon II, une fois conduite et menée à bien l’installation du Sudoc - Système universitaire de documentation - pour lequel il était site pilote, poursuit cette tâche de signalisation de la documentation en travaillant maintenant :
- à l’enrichissement des notices du catalogue grâce au Sudoc ;
- à la signalisation des thèses dans celui‑ci et, en particulier, des thèses numérisées.
L’allégement attendu des tâches de catalogage doit permettre, par ailleurs, de se recentrer sur la véritable mission : améliorer pour l’ensemble du public l’accès à la documentation. Cette amélioration passe notamment :
- par la restructuration des services au public ;
- le développement et la facilitation de l’accès à la documentation traditionnelle et électronique ;
- l’ouverture de nouveaux lieux de travail, avec le projet d’une nouvelle bibliothèque au centre-ville ;
- la poursuite de l’effort de formation de tous les usagers.
L’enrichissement de notices du catalogue avec le Sudoc
Après la phase des « rétroconversions », en voie d’achèvement, vient aujourd’hui celle de l’enrichissement des notices du catalogue. Les notices issues des différentes « rétroconversions » ont en effet un niveau de catalogage très différent selon la méthode employée. On distingue plusieurs1 étapes. Début 2002, les fonds de quatorze bibliothèques sont signalés dans le catalogue du SCD. L’opération d’enrichissement menée aujourd’hui concerne les notices créées localement. Il a été en effet choisi de consacrer un minimum de temps à la « rétroconversion » des fonds de la BU (avant 1970) et des bibliothèques intégrées afin de donner vie le plus rapidement possible au réseau informatisé du SCD : accès des lecteurs à l’ensemble du fonds, participation des bibliothèques au catalogage partagé et prêt sur le réseau Loris. Dans ce but, lors des opérations réalisées localement, nous avions choisi comme méthode la saisie de notices très brèves permettant d’identifier et de localiser les ouvrages à l’OPAC, mais n’offrant pas la complétude et les accès requis pour la meilleure recherche documentaire souhaitable. Dans un deuxième temps, ces ouvrages vont être localisés dans le Sudoc. Ce travail, qui a reçu le soutien financier du Ministère, est réalisé par des vacataires. Il va permettre d’une part de signaler ces collections au plan national, d’autre part d’offrir aux lecteurs une information beaucoup plus complète.
Thèses imprimées et thèses numérisées
La bibliothèque universitaire de Bron est dépositaire, depuis septembre 2000, des thèses soutenues à l’université Lyon II. Leur catalogage dans le Sudoc leur confère un signalement au niveau national tout à fait fondamental pour ce type de documentation, qu’il s’agisse du support papier ou de la forme numérisée. L’université Lyon II a initié depuis plusieurs années une politique de numérisation des thèses, s’inscrivant maintenant dans le cadre du projet ministériel. Il est donc d’ores et déjà possible d’accéder sur internet au texte intégral des thèses les plus récentes. L’équipe de catalogage de la BU établit dans le Sudoc une notice bibliographique par support en incluant pour chaque support des liens vers la notice concernant l’autre support : ainsi, la notice décrivant la thèse sur papier propose un lien signalant la notice de la thèse électronique, et inversement. En outre, la notice décrivant la thèse sur support électronique mentionne l’adresse électronique sous laquelle le texte de la thèse est accessible en ligne, ce qui permet l’accès au texte intégral. C’est un travail assez lourd techniquement qui devrait pouvoir être allégé grâce à l’utilisation des « métadonnées », dans le cadre du projet annoncé par l’ABES au niveau national.
L’amélioration des services au public
Les bibliothèques de l’université Lyon II ont connu ces dernières années une fréquentation croissante, que l’on peut attribuer pour beaucoup aux efforts réalisés en terme d’accueil du public. Ces efforts concernent plus particulièrement :
- l’augmentation des horaires d’ouverture, principalement à la bibliothèque universitaire (62 h par semaine) ;
- le soin apporté aux outils d’information, comme le site web régulièrement alimenté et remis à jour, la large diffusion de fiches-guide du lecteur ;
- l’information faite auprès des étudiants de première année, lors de la semaine de rentrée, et surtout la formation des utilisateurs, à la demande ou dans le cadre de leur cursus ;
- enfin, aujourd’hui, la valorisation de l’accueil et surtout de la fonction de renseignements bibliographiques, qui a quitté la salle des périodiques pour être réimplantée dans le grand hall de la BU, dans un espace‑références entièrement repensé.
Les outils bibliographiques sur papier et tous les postes dédiés à la documentation électronique ont été rassemblés, dans un esprit de complémentarité, à proximité du bureau de renseignements et des zones de circulation. Parallèlement à ce réaménagement, dans un objectif à la fois de valorisation des collections et de services au public, des guides bibliographiques par discipline sont en cours de réalisation pour être diffusés auprès de tous les chercheurs. L’augmentation de la fréquentation est sensible dans toutes les bibliothèques, souvent déjà saturées. Ainsi, la BU de Bron réalise 4 300 entrées et 2 000 prêts quotidiens en moyenne pendant les principaux mois de l’année. Cela concerne le prêt mais aussi la consultation sur place, d’ouvrages comme de périodiques, ainsi que la documentation électronique.
La documentation électronique : une place de plus en plus importante
Le SCD de Lyon II propose actuellement à ses utilisateurs 60 titres en réseau et une vingtaine de titres en monoposte - multimédia d’art et de littérature principalement. Les accès se font par le biais de deux réseaux internes (CD-Line de la société Archimed et ERL de la société SilverPlatter), au moyen du navigateur internet sécurisé d’Archimed - AIE. Grâce à cette interface, l’accès est complètement transparent pour l’utilisateur, quel que soit le type de document, cédérom ou abonnement en ligne. Mais que recouvrent exactement ces 60 titres ? De plus en plus souvent l’abonnement à une seule base de données permet en fait la consultation de nombreux titres d’ouvrages ou de périodiques. Ainsi l’accès à Europresse permet la consultation de 97 titres de presse quotidienne, PCI - Periodical Content Index - offre le texte intégral de 144 titres, et les contrats passés avec de grands éditeurs, comme Elsevier ou Blackwell, ouvrent l’accès à plusieurs centaines de titres de périodiques. Il en est de même pour les corpus de textes tels que EEBO - Early English Books Online. Sur le plan financier, la participation à des consortiums régionaux ou nationaux (BRAIN : Bibliothèque Rhône‑Alpes d’information numérique ou COUPERIN : Consortium universitaire de périodiques numériques), ainsi que le soutien de la région Rhône‑Alpes sont un atout important.
Un des problèmes qui se posent est de savoir comment gérer cette « inflation documentaire » et que choisir, en essayant d’appliquer des critères scientifiques à ce qui apparaît parfois comme des achats « de lots ». Un groupe de travail sur la documentation électronique a été créé au sein du SCD, réunissant des personnes de compétences et de fonctions diverses, mais toutes proches, dans leur quotidien, du public. En dehors des critères de constitution de collection en vigueur pour l’ensemble des documents, des éléments propres aux documents électroniques ont été étudiés, appuyés par les tests proposés aux bibliothécaires et aux enseignants‑chercheurs. Concernant les abonnements électroniques, nous avons procédé à des comparaisons entre les bibliographies électroniques disponibles au SCD et les catalogues des éditeurs proposés dans le cadre de Couperin. La démarche est bien de constituer un ensemble d’outils d’exploitation de la collection de documents électroniques grâce à des liens avec les notices de notre catalogue et avec le texte intégral des titres référencés dans les bibliographies. Il s’agit de mener une politique de service indissociable, dans les années à venir, de la politique de collection.
La réflexion doit aussi être menée sur l’usage de cette nouvelle documentation. À l’ère de la « textualité électronique », les laissés‑pour‑compte risquent d’être nombreux. Notre métier n’est plus seulement de sélectionner et de mettre à disposition des documents, mais aussi d’aider à les lire et à apprendre à s’en servir pour acquérir des connaissances. La formation est, bien sûr, le point fort de ce questionnement.
D’où l’importance de la présentation et de l’organisation de ces collections. L’écran est désormais devenu « un espace de lecture », au même titre que les espaces physiques de la bibliothèque, où la recherche demande la maîtrise de procédés de déchiffrage, de lecture et d’analyse que l’école n’apprend pas. La présentation et l’organisation des documents électroniques sur les écrans doivent permettre, comme dans les espaces de lecture, un butinage libre, permettre d’avoir un aperçu de la collection et de son contenu. Il n’y a souvent rien de plus opaque qu’un titre de document électronique, et à la différence des ouvrages sur les rayonnages, son environnement physique n’apporte pas l’éclairage suffisant. Ainsi le travail nécessaire à ce que l’on peut appeler « la mise à disposition » des documents électroniques, va-t-il bien au‑delà de leur acquisition et de leur installation informatique.
On ne saurait faire le rappel de quelques points marquants de l’activité du SCD aujourd’hui sans évoquer le projet d’une nouvelle bibliothèque au centre‑ville - cinq pôles thématiques et référence pour les sciences économiques ! - ni sans mentionner l’effort particulier mis sur la formation des usagers, qui fait que la bibliothèque est reconnue, à l’université, comme lieu de « transversalité ».