Patrick Latour

DOI : 10.35562/arabesques.767

p. 28

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Quelles sont vos fonctions actuelles au sein de la Bibliothèque Mazarine ?

Je suis adjoint du directeur, chargé des manuscrits et archives, de cette « bibliothèque de grand établissement scientifique et littéraire », qui est à la fois la plus ancienne bibliothèque publique de France, une bibliothèque patrimoniale d’exception (environ 180 000 ouvrages imprimés antérieurs à 1800, dont 2 400 incunables, 4 600 manuscrits, une collection d’œuvres d’art) et une bibliothèque de recherche offrant 600 000 documents dans le domaine des sciences auxiliaires de l’histoire, de l’histoire médiévale et moderne, de l’histoire locale et régionale de la France.

Quelles sont les étapes qui vous semblent les plus importantes dans votre parcours professionnel ?

Nommé à la Bibliothèque Mazarine à ma sortie de l’Enssib, en 1993, j’ai eu la chance de voir mes responsabilités évoluer dans le temps ce qui, à défaut de mobilité géographique, m’a procuré une réelle évolution fonctionnelle et m’a permis de participer à la plupart des grands chantiers qui, en vingt ans, ont profondément modifié cette maison plus que tricentenaire. D’abord chargé des services aux publics, j’ai ensuite été responsable du signalement des fonds « modernes » (après 1800), au moment où la bibliothèque s’informatisait. Adjoint des deux derniers directeurs de la bibliothèque, j’ai finalement abandonné l’imprimé pour les manuscrits et les archives, ce qui me donne également aujourd’hui l’opportunité de m’intéresser davantage aux problématiques d’humanités numériques, via les projets d’éditions électroniques développés par la bibliothèque sur certains de ces manuscrits ou de ces fonds.

À quand remontent vos premiers contacts avec l’Abes et dans quel contexte ?

Étroitement associé à l’informatisation de la Bibliothèque Mazarine menée à partir de 1999, j’ai assuré le déploiement initial de la Bibliothèque Mazarine dans le Sudoc, piloté deux opérations de rétroconversion en vue d’y verser plus de 50 000 notices, et assumé pendant près de dix ans les fonctions cumulées de coordinateur Sudoc, correspondant catalogage et correspondant autorités.

Participez-vous à un groupe de travail spécifique au sein de l’Agence ?

Je suis membre du groupe de travail Calames depuis son origine. Ce groupe, successeur de celui en charge de la conversion rétrospective du Catalogue général des manuscrits des bibliothèques publiques de France (CGM), a permis, en associant aux équipes de l’Abes des catalogueurs d’archives et manuscrits, de développer et maintenir Calames, et, je crois, d’en faire un outil performant et bien adapté tant aux pratiques des professionnels (interface de production) qu’aux attentes des chercheurs (interface de consultation). Les récents travaux sur la possibilité de développer pour les bibliothèques un outil national de production en EAD montrent d’ailleurs que Calames, outil et réseau confondus, peut faire figure de modèle.

Quels sont d’après vous les défis majeurs à relever par l’Abes dans les prochaines années ?

Accompagner les évolutions techniques et conceptuelles des métiers de la documentation sans perdre de vue le travail accompli jusque-là ; valoriser la masse d’informations produites par le réseau en favorisant leur réutilisation dans le monde des bibliothèques et au-delà ; se (re)penser en interface commune aux bibliothèques de l’ESR pour des services mutualisés…

Qu’appréciez-vous le plus dans votre vie professionnelle ?

Peut-être parce que j’exerce dans une bibliothèque un peu atypique qui allie tradition et dynamisme, caractère public et patrimonial, c’est la variété des tâches : accueil du public, traitement de fonds, organisation d’exposition, formation, etc.

Qu’est-ce qui vous énerve le plus ?

L’accélération temporelle actuelle qui ne permet pas, ou plus, de penser le travail dans la durée mais veut des résultats tangibles immédiats…

Si l’Abes était un animal, d’après vous ce serait ?

Une éléphante, la matriarche qui, forte de son expérience et de sa sagesse, dirige la vie sociale de sa harde et la guide. Je trouve que les éléphants, traditionnellement associés à la mémoire, ont beaucoup d’analogie avec nos établissements : taille qui implique parfois une certaine « pesanteur », organisation sociale développée qui laisse la place à quelques solitaires, apparente placidité qui cache une véritable force, etc. ; sans compter le fait d’apparaître comme une espèce régulièrement menacée de disparition qu’il est donc nécessaire de protéger !

Votre expression favorite ?

« Un voyage de mille lieues commence toujours par un pas », Lao Tseu.

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Référence papier

Patrick Latour, « Patrick Latour », Arabesques, 80 | 2015, 28.

Référence électronique

Patrick Latour, « Patrick Latour », Arabesques [En ligne], 80 | 2015, mis en ligne le 08 janvier 2020, consulté le 19 avril 2024. URL : https://publications-prairial.fr/arabesques/index.php?id=767

Auteur

Patrick Latour

Adjoint au directeur, chargé des manuscrits et des archives à la Bibliothèque Mazarine

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