La bibliothèque du LAM, au fil de ses collections

DOI : 10.35562/arabesques.924

p. 24-25

Index

Mots-clés

bibliothèque

Plan

Texte

La Bibliothèque Dominique Bozo du LAM (Lille Métropole Musée d’art moderne, d’art contemporain et d’art brut) a ouvert en même temps que le musée en 1983, selon les souhaits de Geneviève et Jean Masurel, donateurs à l’origine de sa création. Récemment déployée dans le Sudoc, elle renforce ainsi la visibilité de ses fonds spécifiques.

Installée dans un espace conçu par l’architecte Roland Simounet et riche de plus de 40 000 ouvrages, la Bibliothèque Dominique Bozo est une bibliothèque de référence en art moderne et contemporain dans la région Nord-Pas-de-Calais et en art brut en France. Constituée en lien étroit avec les collections du musée et les expositions, elle a aussi bénéficié de dons remarquables. Elle travaille également, et plus particulièrement, sur les mouvements et les artistes qui permettent une étude transversale des collections comme le surréalisme ou le mouvement Cobra.

La salle de consultation de la bibliothèque

La salle de consultation de la bibliothèque

© LaM

Un fonds de référence sur les arts moderne et contemporain

Le don de Geneviève et Jean Masurel représente un fonds de près de 1 500 ouvrages sur l’art moderne, constitué en partie de livres issus de la bibliothèque de Roger Dutilleul, oncle de Jean Masurel, à l’origine de leur collection. Riche de références sur le cubisme et sur des artistes comme Georges Braque, André Derain, Fernand Léger, Amedeo Modigliani ou encore Pablo Picasso, ce fonds contient aussi un ensemble important de revues comme Cahiers d’art, L’art vivant, Documents, Argile ou Derrière le miroir et de catalogues de vente du début du XXe siècle, complété en 2013 par le don de Francis Berthier de catalogues de la vente Kahnweiler annotés par Roger Dutilleul.

Dominique Bozo, directeur du Musée national d’art moderne puis président du Centre national d’art et de culture Georges- Pompidou, a légué, en 1994, sa bibliothèque riche de plus de 5 500 ouvrages, en majorité des années 1970-1980, constituée essentiellement de catalogues d’expositions monographiques, collectives ou thématiques, et de monographies d’artistes relatifs à l’art moderne et contemporain. Parmi les artistes, Henri Matisse, Pablo Picasso, Francis Bacon et Alberto Giacometti sont les plus représentés. Le fonds comporte également des ouvrages théoriques et des livres spécialisés sur l’architecture, le design et la photographie. Une centaine de livres rares et de livres d’artistes, portant souvent une dédicace et un dessin original de l’artiste (Hans Hartung et Karel Appel, par exemple), fait également la richesse de ce fonds.

En 2003, Maurice Jardot, directeur de la galerie Louise Leiris de 1956 à 1996, lègue à son tour plus de 2 000 livres et revues sur l’art moderne. Ce fonds se caractérise par la présence de revues et livres rares illustrés par Georges Braque, Fernand Léger, Henri Laurens, André Masson, Pablo Picasso ou encore Joan Miró. Ce legs exceptionnel a fait l’objet d’une exposition au musée en 2004. Soucieux de rendre accessibles ces livres précieux, Maurice Jardot a demandé par ailleurs qu’ils soient présentés par roulement dans une vitrine spécifique au sein de la bibliothèque. Le fonds comprend, d’autre part, un ensemble de livres sur Pablo Picasso et Fernand Léger, de nombreuses monographies d’artistes et ouvrages théoriques sur l’art moderne ainsi que des catalogues de la galerie Louise Leiris.

En 2013, le sérigraphe Alain Buyse a commencé une donation d’ouvrages sur l’art contemporain et de livres d’artistes qui complète plusieurs aspects du fonds de la bibliothèque.

Des livres et archives sur l’art brut

Parallèlement à la donation de plus de 3 500 œuvres de sa collection d’art brut au musée, L’Aracine a donné également en 1999 sa bibliothèque et ses archives. Le fonds compte près de 1 300 livres et revues sur l’art brut, mais aussi sur l’art naïf, l’art primitif et l’art populaire. Ce sont essentiellement des monographies d’artistes, des essais théoriques sur l’art brut ainsi que sur ses relations avec la médecine, la psychologie, la psychiatrie ou l’occultisme et le spiritisme. En 2011, Michel Nedjar, fondateur de L’Aracine avec Madeleine Lommel et Claire Teller, a donné ses archives personnelles, qui documentent son travail d’artiste, ainsi qu’un millier d’ouvrages et revues dont un ensemble important de livres américains qui ont enrichi significativement le fonds sur l’Outsider Art. On y trouve également des références sur l’art naïf, la magie, le chamanisme ou encore l’art africain.

La salle du musée consacrée à l’art brut

La salle du musée consacrée à l’art brut

© Philip Bernard

En 2012, Kiyoko Lerner a donné, à son tour, près de 300 ouvrages et revues sur Henry Darger dont elle est l’ayant droit ainsi que ses archives sur l’artiste. L’ensemble constitue un fonds de référence unique qui doit encore être catalogué.

En 2014, nous avons reçu en don la bibliothèque du psychiatre Claude Wiart, auteur de plusieurs livres sur les rapports entre art et psychiatrie, fondateur de la section patrimoine de la Société française de psychopathologie de l’expression (SFPE). Elle complète significativement le versant médical de l’art brut.

La bibliothèque conserve aussi des documents et des livres sur l’art brut ayant appartenu à André Breton dont un ensemble de lettres de Jean Dubuffet, les archives de Claude et Clovis Prévost sur le Facteur Cheval, et des artistes Louise Tournay, Katarina et Frederick Breydert. Elle s’apprête à accueillir celles d’André Escard qui rassemblent une documentation (photographies, articles de presse, correspondance) sur l’art brut et plus particulièrement sur les habitants paysagistes.

Une des pièces de la série des Barbus Müller

Une des pièces de la série des Barbus Müller

Velvet / Wikimedia Commons (CC BY-SA 3.0)

Une bibliothèque en réseau

La bibliothèque est ouverte à tous, mais son public est naturellement un public de chercheurs. Près de 60 % de ses lecteurs viennent de l’université Lille 3, située à quelques stations de bus du musée. Afin de mieux faire connaître ses fonds, elle a noué un partenariat étroit avec le SCD de l’université. Leur fonds en art moderne et contemporain est en effet complémentaire du nôtre et les ouvrages sur l’art brut du musée offrent de nouvelles perspectives pour la recherche. Les collections du LAM constituent, par ailleurs, un objet d’étude pour les chercheurs et les conservateurs sont régulièrement amenés à suivre les travaux d’étudiants. Le LAM a organisé, par exemple, avec le Centre d’étude des arts contemporains (CEAC) un séminaire intitulé Mythologies et mythes individuels, à partir de l’art brut. Un travail sur les acquisitions a notamment été mis en place et marqué début 2014 par l’arrivée de près de 300 livres issus du fonds Bruno Foucart, donné à l’université.

La bibliothèque a également noué un partenariat avec la base de données ARTbibliographies Modern (ABM), accessible sur place aux chercheurs et complémentaire de celles disponibles à l’université. Elle offre aussi un accès à JSTOR, Videomuseum et, prochainement, à la base de données constituée par la SFPE qui a déposé au LAM les œuvres qu’elle conserve. La bibliothèque a par ailleurs un partenariat avec l’École des Beaux-arts de Tourcoing, centré sur l’échange des publics. Elle rejoindra à l’automne le Bulletin signalétique des arts auquel elle participera par le dépouillement de deux revues.

Concernant l’art brut, elle a établi un partenariat avec l’Institut national d’histoire de l’art (INHA). Elle inventorie notamment les archives sur l’art brut dans la base Guide en ligne des archives d’artistes, de galeries et de collectionneurs (GAEEL). Les fonds L’Aracine, Claude et Clovis Prévost et Louise Tournay y seront très prochainement accessibles.

Le Sudoc, enfin

La participation au Sudoc s’inscrit dans cette volonté de mieux faire connaître ses richesses et de les rendre accessibles aux chercheurs. Fermée entre 2001 et 2010, faute de place puis en raison des travaux d’extension du musée (2006-2010), la bibliothèque doit encore se faire connaître des étudiants et des chercheurs. L’intégration de son catalogue dans le Sudoc permettra de rendre visibles ses fonds, mais aussi d’enrichir le catalogue collectif en particulier sur l’art brut.

Pour en savoir plus

Retrouvez les pages consacrées à la bibliothèque sur le site du LAM :
https://musee-lam.fr/fr/la-bibliotheque

Image

© Max Lerouge / CUDL

Illustrations

La salle de consultation de la bibliothèque

La salle de consultation de la bibliothèque

© LaM

La salle du musée consacrée à l’art brut

La salle du musée consacrée à l’art brut

© Philip Bernard

Une des pièces de la série des Barbus Müller

Une des pièces de la série des Barbus Müller

Velvet / Wikimedia Commons (CC BY-SA 3.0)

© Max Lerouge / CUDL

Citer cet article

Référence papier

Corinne Barbant, « La bibliothèque du LAM, au fil de ses collections », Arabesques, 75 | 2014, 24-25.

Référence électronique

Corinne Barbant, « La bibliothèque du LAM, au fil de ses collections », Arabesques [En ligne], 75 | 2014, mis en ligne le 07 janvier 2020, consulté le 19 avril 2024. URL : https://publications-prairial.fr/arabesques/index.php?id=924

Auteur

Corinne Barbant

Responsable de la Bibliothèque Dominique Bozo

cbarbant@musee-lam.fr

Autres ressources du même auteur

Droits d'auteur

CC BY-ND 2.0