Depuis bientôt dix ans j’assure la gestion des stages de maîtrise dans le cadre des T.D. d’analyse de la pratique. Cette position institutionnelle met en évidence plusieurs configurations de la conflictualité psychique en jeu dans ces stages de maîtrise. Ce sont ces enjeux que je voudrais tenter de cerner aujourd’hui.
Problématique du stage de maîtrise
On peut considérer que le stage en maîtrise se trouve à la croisée de deux tensions conflictuelles, d’une part, une tension qui tend vers la formation du psychologue clinicien avec ce que cela suppose de sensibilisation aux enjeux psychiques intersubjectifs conscients et inconscients et, d’autre part, une initiation à la recherche clinique. Cette double vectorisation représente le choix qui s’imposera aux étudiants l’année suivante entre une démarche professionnalisante via le DESS ou un engagement dans une optique de recherche via le DEA et la poursuite éventuelle dans un travail de thèse. L’étudiant se trouve en situation d’indétermination potentielle même si beaucoup d’entre eux s’inscrivent dans ce stage dans une optique professionnalisante. Il n’est pas rare que le stage et la relation qu’ils vont entretenir avec l’objet de recherche dans la rencontre clinique soient de nature à modifier leur décision d’orientation.
Les enjeux psychiques mobilisés par le stage de maîtrise
Je serai contraint à mon grand regret de me limiter à la situation la plus fréquente, celle d’un étudiant qui s’oriente clairement vers une situation professionnalisante. L’espace psychique du stage se trouve alors vectorisé par une représentation-but à visée de formation personnelle. Même si le stage d’observation en licence a réduit pour une part les effets d’étrangeté radicale ils resurgissent très rapidement du fait de la longueur du stage (75 demi-journées) mais surtout du fait de l’exigence de l’engagement clinique de l’étudiant auprès du patient. C’est une tout autre chose que d’observer et que de se trouver dans un échange intersubjectif prolongé avec un patient même si c’est sous le contrôle d’un professionnel. L’exigence de travail psychique imposée à l’étudiant par le contact avec la diffraction de la conflictualité ou de la souffrance psychique dans l’espace institutionnel où se déroule son stage se trouve liée et mise en sens par son projet professionnel. Le jeu des identifications va se répartir selon trois pôles : le directeur de recherche, l’enseignant de T.D. 2, et le référent du stage dans le cadre de l’institution où se déroule le stage. À ces trois pôles clairement identifiables il convient d’ajouter la relation identificatoire avec le ou les patients ou usagers que l’étudiant rencontre. Cette dernière identification est souvent menaçante et peut parfois devenir traumatisante lorsqu’un effet de proximité avec le patient vient « chauffer » cette relation identificatoire.
L’identification au patient
Cette identification nécessaire touche d’une certaine façon à un tabou qui, parfois sous forme dénégatrice, perdure au moins jusqu’à l’invention freudienne et est toujours prompt à resurgir : il y a incompatibilité entre un individu psychiquement sain et un malade mental. Même si les stages qui se déroulent en milieu psychiatrique sont très nettement minoritaires, il n’en demeure pas que tout contact avec une forme de souffrance ou d’intense conflictualité psychique renvoie à cette forme identificatoire proche de l’identification originaire. Elle renvoie à une situation d’inquiétante étrangeté que l’on pourrait ici traduire par étrange familiarité où l’on retrouve l’étranger en soi et soi-même dans l’étranger. Il n’est pas difficile de reconnaître ici une forme de travail de l’originaire et comment cette situation d’étrange familiarité renvoie à l’alternative : pictogramme de liaison où l’image étrangère vient se lier à un ressenti ou bien pictogramme de rejet où une partie du ressenti intime persiste dans l’autre malgré la tentative d’exclusion hors de l’espace psychique propre. Cette situation est masquée derrière les idéaux identificatoires, référent du stage, enseignant de T.D. 2 et directeur de recherche. L’étudiant peut alors conclure à son insu un pacte dénégatif et/ou un pacte narcissique avec au moins un des porteurs d’idéal. Cette situation, avec ce qu’elle suppose de charge narcissique déposée sur au moins un de ces porteurs d’idéaux, est destinée à masquer l’urgence à s’identifier dans une situation de perte de référence identificatoire dans le rapport au sujet en souffrance.
Cette problématique va se compliquer et devenir pré-traumatique lorsqu’un des référents vient soit à défaillir, soit à saturer cette place idéalisante en restituant cette charge narcissique sous forme d’idéalisation positive ou d’idéalisation négative de l’étudiant. Ce contrat narcissique se construit sur fond de pacte dénégatif : celui du déni du fond identificatoire originaire commun avec l’autre en souffrance lorsque cet autre en souffrance produit de l’étrangeté au sein du sujet. Ce vécu d’étrange familiarité non reconnu va alors connaître différents destins, dans la relation aux pôles identificatoires des deux institutions : l’Université et le terrain de stage dans l’institution d’accueil, par différents effets d’idéalisation et de rejet de l’étudiant et enfin dans les productions universitaires. Si le mémoire de T.D. 2 échappe relativement à cet effet car il est explicitement désigné comme trace du traitement de cette familière étrangeté dans sa consigne même, en revanche cette problématique non élaborée va ressortir dans le mémoire de recherche, en particulier dans la relation à l’objet de recherche et dans sa construction.
Cette problématique va se développer sous la forme qui instancie dans la vie psychique la trace du lien originaire à l’autre : celui de l’intrus, c’est-à-dire ce reste de l’étrange au cœur du lien ou des liens familiers. Étant donnée la configuration même de l’année universitaire et son déroulement c’est généralement sur le terrain de stage que les effets d’étrangeté et d’intrusion vont dans un premier temps se développer.
La rencontre avec les membres de l’équipe
Le stagiaire en psychologie par l’expérience qu’il est en train de vivre réactualise pour l’ensemble de l’équipe d’accueil cette rencontre inquiétante avec la souffrance de l’autre. Cette rencontre avec le stagiaire réactualise pour chacun des intervenants la première confrontation à l’étrangeté du patient. Pour le professionnel, ce rappel vient intruser le lien de familiarité suffisante qu’il entretient désormais avec ce patient. Ceci fait nécessairement resurgir le paradigme originaire de la rencontre avec l’autre : la pulsion dans son rapport originaire se constitue actuellement dans le rapport à l’autre comme désir de mort. C’est sur ce fond originaire de destructivité que la haine crée l’objet primaire, objet intermédiaire dans le rapport au désir de l’Autre. C’est une des raisons qui poussent les membres de l’équipe à indiquer au stagiaire que cette expérience d’étrangeté, qui peut parfois croître jusqu’à constituer une expérience dissociatrice, ils y ont été confrontés et que peu à peu familiarisés avec ce contact étrange ils s’y sont habitués. Ces paroles paraissent souvent insolites à l’étudiant qui y voit souvent la preuve qu’ils se désintéressent des patients.
Cet échange très fréquent sur les lieux de stage contient un certain nombre d’éléments tout à fait fondateurs par rapport à la compréhension de ce qui est en train de s’y jouer. Prenons d’abord le premier temps : confronté à l’étrangeté de l’autre le stagiaire se tourne vers celui qui est supposé savoir généralement, mais pas toujours1, le référent du stage. Le référent peut dans une position initiatrice tenir un discours comme celui que je mentionnais ci-dessus. La valeur symbolique d’un tel discours ne doit pas nous échapper il s’agit d’un énoncé qui, face à une situation d’inquiétante étrangeté, a une double fonction : une fonction que l’on pourrait rapprocher de l’interprétation originaire avec son effet de violence (P. Aulagnier, « La violence de l’interprétation ») mais c’est aussi l’indicateur de la gestion ultérieure de cette première rencontre : la répétition de l’habitude rend cette étrangeté supportable, elle n’a plus besoin d’être contre-investie massivement ; la répétition de l’habitude la rend suffisamment familière. L’écart entre le vécu actuel de l’étudiant, vécu pulsionnel intense lié au rapport à l’étrange dans l’autre, fait conflit du côté de l’étudiant qui assimile, comme je le disais, cette gestion à un désintérêt du référent pour le patient. Ceci va faire conflit du côté du référent également dans la mesure où celui-ci peut quasiment se trouver confronté à nouveau à ce dont il pensait s’être radicalement dégagé. Le lien identificatoire avec l’étudiant réveille l’intensité pulsionnelle du lien au patient et vient prendre à rebours la gestion du familier par les habitudes, c’est-à-dire par la compulsion de répétition liant des quantités suffisamment faibles d’énergie psychique. C’est le moment où potentiellement, l’étudiant stagiaire peut se trouver assigné dans la place de l’intrus c’est-à-dire celui qui vient effracter un lien habituel avec le patient. Cette place de l’intrus peut devenir particulièrement critique si les liens entre le référent et le reste de l’équipe viennent à se tendre car le stagiaire se trouve alors dans une place de bouc émissaire : il fait partie de l’équipe actuelle sans en posséder les codes et habitudes, il rappelle au contraire la dimension traumatique de la rencontre avec l’autre en souffrance. Si la fonction métaphorique ou métabolique du référent par rapport à l’équipe n’opère pas, l’étudiant peut se trouver en situation de victime émissaire intrus « pathophore » au sein de l’appareillage psychique de l’équipe institutionnelle.
Cette position d’intrus va se trouver radicalisée et utilisée lorsque, dans l’urgence, après une rencontre traumatique avec un patient, l’étudiant va déposer son angoisse auprès de la première personne venue. L’intensité de l’angoisse va souvent se trouver détournée par le dépositaire lui-même souvent surpris par l’intensité de l’angoisse. Le détournement de cette angoisse se fait souvent dans une identification à l’angoisse de l’étudiant qui se transforme en agressivité à l’égard de ceux qui l’ont mis dans une situation aussi difficile, c’est-à-dire soit le maître de stage, soit certains collègues, soit enfin l’enseignant qui a accepté un tel stage. Les effets de contamination psychique entraînent alors le fait que l’étudiant, à son insu, déclenche nombre de problèmes institutionnels. Notamment ressortent à cette occasion toutes les conflictualités qui étaient tombées sous les enjeux du corefoulement institutionnel et qui étaient maintenues dans le silence du cadre. Elles vont souvent ressortir de façon erratique actualisant ce que le cadre doit à la compulsion de répétition et à son cortège de destructivité à la recherche d’une victime sacrificielle potentielle qui en donnant corps à la menace viendrait en protéger tous les autres. En fonction de l’organisation psychique institutionnelle, on verra que cette destructivité se destinera vers l’étudiant qui vient menacer les corefoulements, vers le référent « incapable » de les transformer, ou vers l’enseignant qui met l’institution en danger en introduisant des étudiants aussi « mal formés ». On voit comment l’étrangeté produit son cortège d’adresses potentiellement mortifères tentant de se lier sur un des éléments du cadre. Si l’effet d’exposition de la situation produit nécessairement une radicalisation de conflits qui demeurent le plus souvent en demi-teintes, bien peu de stagiaires échappent à de telles expériences. Peut-être même de telles expériences sont-elles nécessaires à la formation de l’étudiant en psychologie mais aussi, au nécessaire renouvellement des formes du cadre. Cette situation serait alors une actualisation du conflit lié à l’ajustement entre les propriétés formelles du cadre, la topique du cadre, sa confrontation dynamique aux variations de l’environnement et des souffrances et sa fonction économique d’intrication de la compulsion de répétition, voire de la pulsion de mort, dans les enjeux intersubjectifs.
Les fonctions métatransformationnelles
Ce paradoxe apparent du stage est que les référents qui composent le cadre du parcours du stagiaire appartiennent à des champs qui sont au moins en partie hétérogènes, hétéromorphes et hétérodoxes. Ce cadre est un dispositif de conflictualisation des enjeux psychiques que traverse l’étudiant en tension entre la rencontre avec l’autre dans une dynamique praticienne clinique et la construction de son objet de recherche.
La fonction perlaborative du T.D. 2
Le point articulaire, d’un point de vue universitaire, est sans aucun doute le T.D. 2 qui constitue pour l’étudiant la seconde fonction pare-excitatrice face à la rencontre avec l’étrangeté de l’autre. La fonction du référent de stage sur le terrain est une fonction de métabolisation immédiate de la situation, le fonctionnement même des T.D. 2 implique un fonctionnement dans l’après-coup, du fait du délai, mais aussi et surtout du fait des contraintes qu’impose le mode de l’exposé. Les T.D. 2 vont avoir une double fonction d’après-coup celle de l’exposition mais aussi celle du retournement vers l’étudiant qui expose des autres interprétations possibles d’une même situation tant de la part de ses pairs que de la part de l’enseignant. Une telle situation va diffracter et relativiser les effets d’aliénation imaginaire que peut induire la relation au patient en souffrance mais aussi à une institution elle-même prise dans cette captation imaginaire que produit le contact quotidien avec le patient en souffrance. Cette diffraction et ce retournement vont permettre souvent à l’étudiant de s’approprier une situation qui ne pouvait que nécessairement lui échapper. La diffraction, la relativisation et la mise en complexité des enjeux intersubjectifs, qui opère le plus souvent dans le cadre de ces T.D. 2, constituent un filtre pare-excitant qui permet aux étudiants d’élaborer leur objet de recherche à partir de quanta d’affect suffisamment bas pour qu’ils ne subvertissent pas la secondarisation nécessaire à tout processus de pensée réflexive. Ce T.D. 2, lorsque l’étudiant ne rencontre pas de psychologue référent sur son terrain de stage, constitue pour lui la garantie de pouvoir se confronter à un pôle identificatoire suffisant qui mette en sens les enjeux psychiques rencontrés sur le terrain de stage d’un point de vue de psychologue praticien. J’ai pu remarquer que, lorsque les étudiants de T.D. 2 sont informés de l’absence de référent psychologue sur le terrain, ils se sentent parfois investis d’une fonction de contrôle à l’égard de l’exposant et comment celui-ci se trouve plus bousculé, ne pouvant s’appuyer (positivement ou négativement) sur la fonction interprétante ou préinterprétante du maître de stage.
Le dossier de T.D. 2 constitue la trace de cette élaboration ordonnée selon les principes d’une exposition régie par les lois du discours et de l’écriture. Il constitue donc une première contrainte élaborative, mettant l’étudiant face aux effets imaginaires et symboliques qu’engendre son positionnement. C’est à travers cette seconde contrainte succédant à celle de l’exposition orale qu’il va perlaborer, élaborer et transformer, dans un discours à destination de l’autre, l’expérience personnelle à laquelle il a été confronté. Nous sommes là dans le temps transformationnel qui métabolise et métaphorise les enjeux affectuels selon l’ordre symbolique. Il s’agit bien d’exposer sa propre élaboration psychique en présence d’un autre supposé savoir et se confronter à l’évaluation de la pertinence suffisante de cette élaboration.
La fonction élaborative du séminaire de recherche
Dans le T.D. 1 le directeur de recherche constitue le pôle clairement identifié de la recherche et des modes de la théorisation en psychologie clinique ? Le mémoire de recherche constitue le troisième temps transformationnel, il s’agit cette fois non seulement de se contraindre à élaborer en présence de l’autre, mais de confronter cette élaboration aux critères de validité qui rendent acceptables l’autothéorisation nécessaire à toute praxis clinique comme modèle théorique partageable par la communauté scientifique. Ceci confronte en particulier à la problématique des modes spécifiques de l’abstraction dans la théorisation en psychologie clinique. Quels sont les critères de pertinence qui permettent de conclure à la validité d’un modèle théorique en psychologie clinique. Étant donné que la psychologie clinique se construit sur la reconnaissance de la conflictualité psychique la démarche théorisante se situera nécessairement entre le charybde de la littéralité et le scylla de l’objectivisme scientiste.
Cette difficulté de positionnement ne se rencontre pas nécessairement dans les difficultés à proposer et construire des hypothèses qui, très fréquemment, émergent « intuitivement » dans la dynamique psychique de la situation clinique notamment parfois sous la forme d’une urgence à théoriser. Les hypothèses, en donnant un contenant de pensée, leur permettent de se dégager des dissociations qu’induit la situation de rencontre avec l’étrangeté de l’autre.
Les traces de la difficulté du positionnement se rencontrent dans la problématique. La fonction essentielle de la problématique est de rendre compte de la démarche d’élaboration qui transforme les données immédiates de la situation en une complexité suffisamment différenciée pour pouvoir être ordonnée selon un modèle théorique ou pour établir comment cette complexité ne peut être ordonnée selon les modèles théoriques connus. Dans ce dernier cas c’est grâce à la problématique que les hypothèses pourront être remaniées, voire, éventuellement, que l’étudiant sera conduit à construire des notions dans lesquelles cette complexité trouve une consistance.
La construction de la problématique est particulièrement délicate en psychologie clinique car nos problématiques se trouvent confrontées au fait que le principe majeur qui garantit la consistance d’un système est la non-contradiction. Dans la clinique, la non-contradiction du modèle ne se gère pas par l’exclusion d’un ou plusieurs des termes de la contradiction mais consiste souvent à rendre compte dans la complexité induite par la conflictualité psychique du travail de la ou des contradictions entre les termes contradictoires. La pensée clinique, et plus intensément encore celle issue de la métapsychologie freudienne, tire son heuristique de la rupture et du dépassement du principe le plus fréquemment reconnu de gestion de la contradiction à savoir que les pôles contraires ou contradictoires s’excluent. Nous savons que dans les enjeux de la complexité psychique les pôles contraires sont des opposés. S’ils se contredisent, en revanche ils ne s’excluent pas. Ceci contraint à rendre compte des modes par lesquels ils s’opposent et comment se gère psychiquement cette opposition ou cet antagonisme (par exemple sous forme de paradoxalité ou de symbolisation).
Dans la mesure où le principe d’exclusion des contraires n’est plus valide, le travail d’élaboration fait ressortir dans la théorie l’inquiétante étrangeté. Ceci se traduit par un vécu d’impossibilité à formaliser suffisamment le mémoire de recherche et fait ressortir de façon particulièrement aiguë comment l’origine du choix de l’objet épistémologique est fonction de l’empiétement psychique de cet objet dans la pensée de l’étudiant en position d’apprenti chercheur. L’effet de coproduction de modèles théoriques dans le séminaire, ordonné par l’intervention du directeur de recherche, est ce qui permet à l’étudiant de se dégager de cette impasse nécessaire à la transformation des éléments cliniques bruts en une complexité suffisamment ordonnée pour être partageable par d’autres cliniciens.
En conclusion
La transformation des enjeux psychiques vectorisés par la représentation-but du devenir psychologue s’opère dans une oscillation entre rencontre traumatique avec l’autre en position d’être constitué comme objet de recherche, avec ce que cela implique d’émergence des vécus de trahison et de déloyauté à son égard, et métaphorisation de cette rencontre à travers des dispositifs qui exigent de l’étudiant un travail d’élaboration psychique et théorique en présence de l’autre et au risque de l’Autre. Cette transformation s’effectue dans une autre oscillation. D’un côté, nous allons observer la diffraction et le partage dans le groupe des pairs des angoisses et incertitudes. Sur la base du coétayage qui se vit dans le partage de l’angoisse, va se construire dans un sentiment d’appartenance et par là même les conditions de possibilités de l’appropriation de l’objet. D’un autre côté, à travers les figures référentes, l’étudiant va organiser en une complexité suffisamment ordonnée son vécu pour que l’insensé, l’étrange, puisse s’inscrire au-delà de l’intimité du lien à l’objet épistémique dans un consensus théorique et référentiel qui permette son partage avec la communauté des psychologues cliniciens.