Le champ gérontologique, comme tout champ traversé par des problématiques de changement, est potentiellement riche pour la recherche en psychologie sociale. Avant de repérer quels pourraient être les grands axes de recherche pour cette discipline, il convient de souligner que les recherches structurées de grande envergure dans cette sous-discipline sont des plus rares. En effet, nombre des travaux qui portent sur la dimension, pourtant ô combien prometteuse, des représentations sociales de la vieillesse ne sont que très rarement argumentées à partir d’un véritable travail de terrain, d’enquête, d’observation ou encore ils demeurent fragmentaires (cf. par exemple les publications par ailleurs intéressantes et utiles de Gérontologie et société).
En appui et sur les publications existantes et sur les travaux des étudiants de psychologie sociale qui travaillent dans ce champ en licence ou en maîtrise, il est possible de dégager quelques grandes orientations thématiques, théoriques et méthodologiques.
Les représentations sociales : trois grands axes peuvent être repérés, en fonction des producteurs d’une part (les adultes, les professionnels soignants en gérontologie, les âgés) et de l’objet de la représentation d’autre part (la retraite, les vieux, la vieillesse, l’institution, la démence…) ; de surcroît, il s’avère que pour l’étude de ces représentations l’observation est tout particulièrement féconde, surtout dans les lieux de prise en charge ou de vie des âgés : elle permet de percevoir ce qui ne se dit jamais, ou du moins jamais spontanément. D. Jodelet (Folie et représentations sociales) ou J.-C. Abric (Pratiques sociales et représentations) ont montré que le registre langagier permet d’aborder les niveaux périphériques ou superficiels des représentations sociales alors que l’observation permet de repérer le noyau central ou partie profonde (inconsciente) de la représentation. Ainsi, à côté des enquêtes et entretiens, l’observation peut avoir une place de choix et être favorisée par une observation participante s’inscrivant dans le cadre d’une recherche-action.
Les rôles, les statuts et la question de l’identité : le processus de vieillissement remet en question l’identité car il s’accompagne de changements pour le sujet dans son corps, dans ses liens sociaux, dans ses statuts et dans ses rôles, professionnels mais aussi familiaux. Des membres de l’équipe toulousaine rassemblée autour de P. Tap ont fait des propositions dans ce registre, en particulier quant à ce qui se passe au moment de l’entrée en institution dans la mesure où des statuts et des rôles sont perdus et où ceux qui sont acquis sont beaucoup plus contraignants et passifs.
L’institution : il s’agit là d’un champ qui demeure fécond dans l’articulation des approches sociales et cliniques, les publications sont rares dans ce domaine aussi mais des approches telles que celles proposées par E. Enriquez, J. Barus-Michel ou encore I. Goffman sont éclairantes et trouvent aussi à s’enrichir dans la rencontre avec ce nouveau terrain (nouveau quant à la recherche, car la pratique, elle, est ancienne). La relecture d’Asiles de I. Goffman, ouvrage articulé autour du concept d’institution totalitaire, s’avère féconde pour repérer et analyser bien des pratiques en institution gériatrique.
N’oublions pas qu’en psychologie sociale la gérontologie est en train de se constituer en tant que véritable corpus : la recherche de terrain, par l’observation participante auprès des âgés et/ou auprès des professionnels, se révèle très riche et permet d’affiner, voire de démentir, les généralités peu étayées qui fonctionnent comme stéréotypes et peuvent s’inscrire dans une idéologie, certes souvent pleine de bonne volonté… ce qui ne suffit pas à une véritable recherche.
Formations de 3e cycle (suite)
Les DEA et DESS à orientation spécifique en psychologie sociale peuvent accueillir les étudiants titulaires d’une maîtrise en psychologie et plus particulièrement en psychologie sociale.
DESS
Les DESS sont répartis d’une manière globale en fonction des secteurs d’utilisation : « développement social », « santé », « travail ». Ils permettent d’accéder au titre de psychologue ; mais certains posent problème en raison de la non-application des modalités d’accès au titre.
Conditions d’admission : les sélections s’appuient sur l’étude de dossier et parfois un entretien ; elles ont lieu en juillet ou en septembre de chaque année.
Contenus de formation : le volume des enseignements varie de 250 à 500 heures. Celui des stages s’étale sur 3 mois environ. La formation dure une année, sauf par dérogation mentionnée dans les textes réglementant l’habilitation du DESS et destinée à des étudiants exerçant une activité professionnelle.
Liste des DESS
Cette liste ne reprend que certains DESS comportant l’intitulé de psychologie sociale.
D’autres DESS peuvent accueillir des étudiants ayant obtenu une maîtrise avec Option en Psychologie Sociale.
• Université de Nice : « Psychologie clinique de la famille et des groupes en situation de crise » (approches systémique et psychanalytique).
• Université de Bordeaux : « Psychologie sociale : conseil et études appliquées ».
• Université Paris VII et paris XIII : « Psychologie sociale : études appliquées et consultations psychosociologiques ».
• Université Paris X : « Chargés d’études, consultants et formateurs en psychologie sociale ».
• Université de Toulouse : « Psychologie interculturelle et pratiques éducatives ».
• Université de Nancy : « Psychologie des actions interculturelles ».