La psychologie interculturelle se situe au cœur de l’éclaircissement des concepts et des théories confrontées aux diversités. Parmi ces diversités, nous retiendrons celle des histoires humaines dans leurs aboutissements, c’est-à-dire dans les cultures que les sociétés humaines construisent, dans lesquelles elles vivent, s’expriment, opèrent et agissent.
Au sortir de l’unité de l’espèce humaine, la première diversité qui interpelle le chercheur est la diversité culturelle ou la diversité des cultures. On se pose la question de savoir si la diversité des cultures elles-mêmes et des productions induites par ces cultures recouvre des invariants communs aux cultures et des invariants communs à leurs productions. Ou plus clairement, dans la diversité culturelle humaine, existe-t-il des invariants, lesquels et à quel niveau se situent-ils pour pouvoir les analyser et les interpréter ?
Pour la psychologie interculturelle, la culture est un ensemble de systèmes de significations propres à un groupe ; c’est ce qui a du sens pour un groupe donné, qui est assimilé, dans un groupe, par l’individu qui l’actualise dans les différents contextes et lui sert de médiateur entre lui et les objets, entre lui et les autres et plus généralement entre lui et le contexte.
Deux démarches seront utilisées pour parvenir à l’élaboration d’un « savoir global » : d’une part, celle qui s’intéresse aux contacts de cultures et, d’autre part, celle qui s’appuie sur la comparaison de cultures. Toutes deux visent à transcender le spécifique pour penser l’universel en dégageant « des catégories analytiques universelles » capables d’expliquer à la fois la diversité des groupes humains et l’unité de l’humain.
Il faudra, pour cela, rechercher, dans une culture, une cohérence et une intelligibilité en saisissant les éléments qui ont un sens, en comprenant la signification culturelle des éléments repérés pour élaborer par la suite des concepts généraux qui transcenderont les réalisations culturelles particulières, sans pour autant annuler l’existence de modalités spécifiques.
Tous les membres de l’espèce humaine sont au départ dotés d’un équipement psychique commun et donc potentiellement capables de réaliser les mêmes opérations psychiques ; mais tous les individus ne feront pas nécessairement le même usage de l’appareil psychique dont ils disposent. C’est là que se situent les tensions entre l’universel et le spécifique ; tensions qu’il n’est pas facile de régler. Ainsi la question de l’interculturalité touche le sujet humain en ses racines les plus profondes. Des espaces intermédiaires naissent dans les quartiers urbains, des groupes se constituent formels ou informels, éphémères ou durables. Dans ces lieux se négocient l’identité culturelle, l’appartenance sociale, les apprentissages relatifs à l’interculturalité. Il ne s’agit pas d’espaces thérapeutiques, mais d’espaces où se créent, se conflictualisent, se recréent indéfiniment des liens sociaux dans l’approche identitaire de l’autre et des autres à la fois semblables et différents.
Il appartient au psychologue de régler ces tensions. En tant que chercheur, il fera de l’universalité des processus psychologiques à la fois un postulat de départ et un objectif de recherche ; en tant que praticien, il saisira les faits dans leur totalité, une totalité faite de toutes les intériorisations successives qui accompagnent sa socialisation ou son enculturation avec ses configurations de significations spécifiques.
Les débouchés en psychologie sociale
Formations de 3e cycle
Les DEA et DESS à orientation spécifique en psychologie sociale peuvent accueillir les étudiants titulaires d’une maîtrise en Psychologie et plus particulièrement en Psychologie sociale.
DEA
Conditions d’admission : les sélections sont généralement faites sur dossier dans lequel il est recommandé l’accord d’un enseignant pour un projet de recherche.
Organisation de l’enseignement théorique : le volume des enseignements théoriques varie de 120 heures à 350 heures. Ces enseignements sont souvent répartis en un tronc commun et des options ; ils ne sont pas toujours centrés sur une spécialité précise de la psychologie, mais la tendance est à la spécialisation dans une discipline.
Formation à la recherche : l’objectif des DEA est la préparation d’un Doctorat pour l’accès aux activités d’enseignement et de recherche.
Liste des DEA
Nous avons listé, ici, uniquement les DEA dont l’intitulé introduit la spécialité de Psychologie sociale. Nombre de DEA ne font pas de sélection sur la base de l’option de Maîtrise obtenue.
• Université d’Amiens : « Savoirs, individus et société » ; il s’agit d’un DEA pluridisciplinaire : psychologie, sociologie et sciences de l’éducation.
• Université de Clermont-Ferrand et de Dijon : « Psychologie et Psychologie Sociale du Développement et des fonctions cognitives ».
• Université Paris X Nanterre : « Psychologie des comportements et des pratiques sociales ».
• Université Paris XIII : « Psychopathologie et psychanalyse : approches cliniques, sociale et culturelle ».
• Université de Strasbourg : « Psychologie humaine et psychopathologie : langage, culture et subjectivité ».
• Université de Toulouse : « Psychologie de la personnalisation et des changements sociaux ».