9 | 1994Psychologie et soin

La psychothérapie, zone d’intersection

DOI : 10.35562/canalpsy.2349

Sommaire

  • Jacques Gaucher

    Édito

  • Dossier. Psychologie et soin

    La psychothérapie, zone d'intersection

    Poser la question de la psychothérapie, c’est poser la question de la limite de la psychologie. D’une de ses limites, d’un de ses bords. Par ce bord-là elle touche à la question du soin. Du soin et de sa référence médicale écrasante, bien que non exclusive comme le rappelle justement… la psychologie. Avant de signifier « s’occuper de rétablir la santé de quelqu’un », soigner c’est aussi prendre soin, s’occuper de, être préoccupé de, veiller à… c’est-à-dire être dans un certain mode de relation à l’autre, complexe en tout état de cause. La psychologie – la psychanalyse dès ses débuts – n’a eu de cesse de marquer l’écart entre médical et thérapeutique, et ce non seulement pour faire admettre la pratique de la psychothérapie par les non-médecins, mais pour donner place au travail psychique : en œuvre et pour le sujet, plus seulement objet de soin, et pour la science psychologique même. Là-dessus, je ne pourrais que renvoyer le lecteur au texte de Fʀᴇᴜᴅ de la Question de l’analyse profane (1926), pour les questions qu’il ouvre des relations entre la science et la thérapeutique.

    La psychologie complexifie un débat que d’aucuns – et parfois même les psychologues, prenant la psychothérapie comme un « allant-de-soi » – voudraient simple : et si la psychothérapie c’était dé-soigner ? Loin d’ignorer la question du soin, y introduire la subjectivation. Si en tout cas la psychologie avait à penser les zones frontières : entre corps et psyché, entre désir et besoin (tiens, c’est la même racine que soin…). À penser ses propres zones limitrophes : entre formation et thérapie, avec le champ éducatif, etc.

    Et pour ouvrir ce dossier, comme c’est souvent le désigné pathologique qui appelle le thérapeutique, il sera repris ce qu’il en est de la psychopathologie. Sans perdre de vue que le grec pathos signifie « ce qui arrive », « expérience subie, bonne ou mauvaise, malheur, émotion de l’âme » (Dictionnaire historique de la Langue française, Le Robert, Paris, 1992). Bref, le pathos, c’est la vie même… à ne pas trop pathologiser…

    S. G.-V.

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