Partant en retraite, Marie-Agnès Cathiard quitte le centre ISA (Imaginaire et Socio-Anthropologie) du laboratoire Litt&Arts de l’Université Grenoble Alpes (UMR 5316). Le numéro 44 d’Iris rend hommage à ses travaux qui ont marqué par leur approche originale et ont singulièrement favorisé l’interdisciplinarité. Véronique Costa a dirigé les deux premières parties de la revue en son honneur, en récapitulant son itinéraire dans une introduction très riche qui rend compte de l’étendue de ses recherches, comme en témoigne la liste des publications qui suit. Isabelle Krzywkowski, quant à elle, met l’accent sur le travail de Marie-Agnès Cathiard en lien avec la création artistique et sur le projet « Tech’sens », en collaboration avec Patrick Pajon, malheureusement décédé bien trop tôt (voir Iris, n^o 40, 2020, en ligne). La section « Mythodologies » se termine avec quelques notes de Jean-Jacques Wunenburger sur une anthropologie de l’imagination et avec l’article de Philippe Walter qui revient sur un postulat méthodologique de Gilbert Durand, en le mettant en perspective avec les travaux de Marie-Agnès Cathiard dans le cadre de la neurophysiologie. La partie « Topiques » aborde des thématiques diverses en lien avec les recherches de Marie-Agnès Cathiard.

Pour ma part, je voudrais saluer le travail de Marie-Agnès Cathiard comme directrice de la revue Iris de 2014 à septembre 2016. Durant cette période, elle a accompagné et supervisé la publication du numéro 36 de 2015, Les imaginaires du cerveau (deux), et du numéro 37 de 2016, L’entre-deux et l’imaginaire. À l’époque, les volumes étaient imprimés et on les trouve maintenant également en ligne, en accès libre, sur le site de la revue : <https://publications-prairial.fr/iris/>. Ces deux numéros mettent en lumière le rôle central de Marie-Agnès Cathiard pour les recherches sur l’imaginaire. En effet, depuis le lancement d’Iris en 1986, le numéro 36 est le premier à faire place au cerveau. En 2024, il est devenu évident de s’y intéresser, mais il revient à Marie-Agnès Cathiard, en collaboration avec Patrick Pajon pour ce numéro 36, d’avoir ouvert la voie à une réflexion fondamentale qui a aussi produit d’autres fruits. En effet, Hervé-Pierre Lambert avait participé à ce numéro avec un article sur la synesthésie et, en 2019, il a proposé un prolongement en coordonnant la partie « Topiques » du numéro 39 sous le titre : « Synesthésies visuelles et visions entoptiques » (en ligne). Alors que j’écris cet éditorial en période de fêtes de fin d’année, je souhaite à Iris d’accueillir d’autres coordinateurs autour de ces questions ! Quant au numéro 37, L’entre-deux et l’imaginaire, il a l’immense mérite de proposer à la réflexion le concept de l’entre, plutôt que celui de différence ou celui de l’inter, qui permet notamment de chercher à comprendre plus finement l’identité, autre notion cruciale de nos jours, au cœur de l’évolution des sociétés. Ces deux numéros, volumineux, mais surtout extrêmement riches, se signalent comme deux grands opus de la revue Iris.

Pour conclure et revenir au présent numéro 44, après les deux sections en hommage aux travaux de Marie-Agnès Cathiard, le lecteur trouvera, comme à l’ordinaire, la section « Facettes » qui présente d’abord deux articles, l’un sur l’arbre biblique de la connaissance du bien et du mal et l’autre sur le film Ghost in the Shell, puis deux autres articles analysant les résultats d’enquêtes ou projets de recherche, le premier sur les objets médiévalisants, le second sur les usages de drogues, compléments alimentaires et produits cosmétiques chez les prostituées d’Abidjan. Les recensions viennent clore le tout : à propos d’un volume d’articles de Claude Lecouteux, d’un ouvrage collectif portant sur Gabriele D’Annunzio et d’un livre traitant de l’œuvre de Pierre Sansot.

Bonne lecture !

Remerciements

Les relecteurs sont restés dans l’anonymat tout le temps de la préparation de ce numéro, conformément à la politique scientifique de la revue qui évalue les contributions en double aveugle (avec auteurs et évaluateurs anonymes durant le processus de relecture), mais au moment de la publication, il devient possible de les remercier. Outre les membres du comité de lecture, mes remerciements vont à :

• Fabio Armand (Université catholique de Lyon),

• Carlos F. Clamote Carreto (Université nouvelle de Lisbonne),

• Florent Gaudez (Université Grenoble Alpes),

• Philippe Mselatti,

• Isabelle Olivier (Université d’Artois),

• Laurence Rivière Ciavaldini (Université Grenoble Alpes),

• Joël Thomas (Université de Perpignan Via Domitia),

• Philippe Walter (CRI2i).