Pleins feux sur… la naissance d’une bibliothèque universitaire à Nouméa

Comment dynamiser un campus à l’occasion d’un programme de construction financé par les collectivités locales et l’État

DOI : 10.35562/arabesques.2448

p. 14-15

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L’université de Nouvelle-Calédonie (UNC), créée en 1999, doit son acte de naissance à la scission de l’université française du Pacifique qui regroupait, depuis sa propre fondation en 1987, deux centres universitaires, l’un en Polynésie française, l’autre en Nouvelle-Calédonie, avec une présidence unique installée à Papeete. Dix ans plus tard, la volonté de l’État fut de créer deux universités distinctes : l’université de la Polynésie française et l’université de Nouvelle-Calédonie. L’UNC compte aujourd’hui 2 650 étudiants, 80 enseignants et enseignants-chercheurs, plus de 50 personnels BIATOS. Elle se répartit sur deux sites nouméens distants d’une douzaine de kilomètres, Nouville et Magenta. Le service commun de la documentation est présent sur les deux sites pour répondre aux besoins de l’ensemble de la communauté universitaire.

À Magenta, une bibliothèque de 400 km2 et de 72 places assises est dédiée aux 20 000 ouvrages des collections littéraires et de sciences humaines et sociales.

À Nouville, l’ancienne bibliothèque qui offrait 80 places sur 350 km2 a fermé ses portes.

À l’issue du concours d’architecture lancé en 2003, c’est le cabinet Philippe‑Flagel qui vit son projet retenu pour la construction de trois nouveaux équipements.

Les travaux de terrassement et de construction ont débuté le 1er août 2005 pour s’achever en février 2007 juste avant la rentrée universitaire qui, en Nouvelle-Calédonie, suit le calendrier austral.

Cette première tranche d’extension de l’UNC a bénéficié du concours intégral de l’État, grâce à son inscription dans le plan Université du troisième millénaire (U3M) pour un coût de 1 milliard CFP (8 380 000 €).

Un nouveau site

Sur une superbe agora paysagée prennent place désormais trois nouveaux bâtiments :

  • un amphithéâtre multimédia de 400 places, permettant projections et visio-conférences ;
  • un restaurant universitaire doté d’une capacité de 120 places ;
  • une bibliothèque universitaire qui accueille les collections en « droit - économie - gestion » et en « sciences et techniques », sur une superficie de près de 2 000 km2.

Devant la bibliothèque, une esplanade de 400 km2 domine le lagon calédonien.

La nouvelle BU de Nouville a ouvert ses portes dans des conditions de fin de chantier. Mais il n’y a pas eu de rupture en matière d’offre documentaire : les collections imprimées représentent 25 000 volumes et 105 titres de périodiques. Les postes informatiques permettent l’accès au catalogue informatisé du SCD, à des bouquets de ressources en ligne : Science Direct, Wiley Interscience, Lexis Nexis, Dalloz, à une vingtaine de titres de cédéroms, ainsi qu’au réseau Internet pour toute démarche de recherche documentaire.

En 2008, un espace audiovisuel complètera l’offre documentaire grâce à deux téléviseurs permettant, d’une part, l’accès à des chaînes françaises et étrangères thématiques et d’information en continu et, d’autre part, la possibilité de visionner la collection de DVD documentaires et de fiction en cours de constitution.

Un nouveau souffle

La BU innove, en créant de nouveaux services : mise à disposition de quatre salles de travail en groupes, déjà fort appréciées, d’un espace informatique et d’une salle de formation et multimédia. Cette dernière accueille notamment le tutorat documentaire et les travaux dirigés de méthodologie documentaire inscrits dans le programme de rentrée des étudiants de première année. En outre, les usagers peuvent utiliser librement les postes à des fins bureautiques.

Une offre en matière culturelle a également été lancée dès le début de l’année 2007 avec l’organisation d’expositions, de conférences, de pièces de théâtre, de concerts de musique, de projections cinéma…

Globalement, les réactions ont été très positives de la part de tous. Les locaux sont appréciés pour leur taille, les espaces publics pour leur luminosité. L’aspect des bâtiments et la vue dégagée sur la mer, si proche, comblent les usagers. La fréquentation est d’ailleurs très importante.

Au-delà de la communauté étudiante, les enseignants, les chercheurs et le personnel administratif ont noté la contribution de la bibliothèque au nouvel élan qui souffle sur le campus. Le nouveau dispositif pédagogique multimédia, par exemple, a permis le lancement d’un programme de formation à l'utilisation du bureau virtuel pour le personnel administratif, à la plateforme de dépôt des cours en ligne pour les enseignants et les thésards, plaçant ainsi les acteurs de la communauté éducative en phase avec les outils et les pratiques d’un étudiant du XXIe siècle. Des liens avec l'extérieur ont pu être noués car la salle a été utilisée également dans le cadre de la préparation au certificat d'aptitude au métier de bibliothécaire, équivalent local du diplôme de l'Association des bibliothécaires de France (ABF). L'amphithéâtre multimédia a été le lieu de manifestations comme les « doctoriales » (où les docteurs fraîchement diplômés présentent leur parcours), de journées d'information pour les lycéens...

Un nouveau visage

Par sa volonté d’ouverture sur le campus et son dynamisme, le SCD a posé une des pierres qui forgent désormais la nouvelle identité du lieu. « L'année où l'université a changé de visage » titraient d’ailleurs les Nouvelles Calédoniennes dans un article, en octobre dernier.

Et ce visage évoluera ; une deuxième tranche d’extension est prévue à l’horizon 2011, financée par l’État et les collectivités locales.

D’autres bâtiments vont se construire : une salle omnisports, des résidences universitaires et trois grands bâtiments d’enseignement et de recherche pour accueillir le département « Lettres et sciences humaines » et les services administratifs encore à Magenta.

L’esplanade, devant la bibliothèque universitaire de Nouméa, domine le lagon calédonien…

L’esplanade, devant la bibliothèque universitaire de Nouméa, domine le lagon calédonien…

De nouvelles collections viendront, à cette occasion, enrichir les rayonnages de la bibliothèque et de nouveaux usagers les consulteront : une réflexion sur l’extension du bâtiment et sur la proposition de nouveaux services est déjà en cours.

Cette deuxième tranche est possible grâce à l’organisation des XIVes Jeux du Pacifique, qui se dérouleront en Nouvelle-Calédonie en 2011, et pour lesquels l’UNC hébergera le village olympique. Voilà donc un SCD à l’aube de sa vie, mais à jamais placé sous le signe du dynamisme, du défi et du succès.

Illustrations

Citer cet article

Référence papier

Christophe Bouton et Laurent Piquemal, « Pleins feux sur… la naissance d’une bibliothèque universitaire à Nouméa », Arabesques, 50 | 2008, 14-15.

Référence électronique

Christophe Bouton et Laurent Piquemal, « Pleins feux sur… la naissance d’une bibliothèque universitaire à Nouméa », Arabesques [En ligne], 50 | 2008, mis en ligne le 29 mars 2021, consulté le 21 juillet 2025. URL : https://publications-prairial.fr/arabesques/index.php?id=2448

Auteurs

Christophe Bouton

Ancien responsable de la bibliothèque de Nouville, Christophe Bouton a été chargé de l’action culturelle de l’UNC ; actuellement, il est en poste au SCD de l’université de Brest.

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