À l’aube de leur entrée dans le réseau, un avenir riche de promesses pour ces bibliothèques…
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Intégrer le réseau Sudoc aujourd’hui, c’est garantir à ses collections une visibilité internationale puisque, bien que déjà en libre accès sur l’internet, les notices du catalogue seront bientôt indexées dans Google Scholar. C’est aussi faciliter l’accès à ces mêmes collections en participant à un réseau de prêt entre bibliothèques structuré. C’est enfin, pour les catalogueurs en charge de la description bibliographique des documents, bénéficier d’une formation adaptée et qualifiante, puis de l’aide et de l’expertise d’un réseau de professionnels.
Nul doute que les établissements qui ont proposé leur candidature l’année dernière pour faire partie des nouveaux établissements déployés en 2007 poursuivaient ces objectifs. Ils seront bientôt exaucés, puisque, au terme de la phase de lancement au cours de laquelle le service « Réseau et déploiement » de l’ABES a assuré les formations, puis le déploiement technique et logistique, ces six établissements commenceront à signaler leurs collections le 10 avril 2007.
Semblable et pourtant unique…
À l’ABES, pour des raisons pratiques, et avouons-le un peu symboliques, on parle de « vague » pour qualifier le processus d’intégration de nouvelles bibliothèques. Il s’agit d’évoquer par une image la régularité d’un enchaînement d’opérations, mais aussi la nouveauté et la force qui viennent alimenter un réseau dynamique et puissant. La métaphore se justifie encore cette année, surtout si on part du principe, plutôt poétique que scientifique, que chaque vague qui s’échoue sur le rivage est identique à la précédente, tout en étant unique.
La sixième vague des établissements déployés ressemble en effet à la cinquième : une vingtaine de bibliothèques, de tailles variées, autant provinciales que parisiennes.
Elle est pourtant différente : alors que l’année dernière, les sciences humaines constituaient le champ disciplinaire le plus largement représenté, cette année ce sont les sciences exactes, les sciences naturelles et les sciences politiques qui seront à l’honneur. La sixième vague propose également un équilibre inédit, puisqu’elle réunit une université catholique et une autre laïque.
Vague nouvelle, originale, enrichissante : que le réseau Sudoc soit vivifié par l’arrivée de ces bibliothèques !
Maths et sciences nat’
La bibliothèque Jacques-Hadamard est une bibliothèque de recherche, réservée aux étudiants de 3° cycle, aux enseignants et aux chercheurs en mathématiques de l’université Paris‑XI (Université Paris-Sud), de l’Institut des hautes études scientifiques avec qui elle forme l’unité mixte de service 1786 du CNRS. Elle partage avec la bibliothèque de l’Université Paris-Sud (section sciences) la fonction de CADIST1 pour les mathématiques. C’est une bibliothèque qui a déjà une forte expérience du travail en réseau, puisqu’elle appartient, avec 40 autres bibliothèques spécialisées, au Réseau national des bibliothèques de mathématiques (RNBM). Il s’agit d’un réseau particulièrement actif depuis une trentaine d’années, même si ce n’est qu’en 2004 qu’il se dote d’une structure officielle en devenant un groupement de service du CNRS. Il conduit de nombreux projets de numérisation, et a beaucoup contribué, d’abord seul puis en liaison avec le consortium COUPERIN2, à la signature d’accord avec des éditeurs (tel Springer) pour faciliter l’accès des chercheurs aux documents électroniques. La bibliothèque centrale du service de santé des armées est rattachée à l’École du Val-de-Grâce. Placée sous la tutelle du ministère de la défense, elle offre aux élèves officiers ainsi qu’aux médecins, pharmaciens chimistes, vétérinaires biologistes et chirurgiens-dentistes des armées l’accès à plus de 20 000 documents scientifiques.
Politique et pédagogie
L’Institut d’études politiques de Rennes est, avec Lille, le plus récent des IEP du réseau « Sciences Po », aux côtés d’Aix-en-Provence, Bordeaux, Grenoble, Lyon, Paris, Strasbourg et Toulouse. Sa bibliothèque a été créée en même temps que l’institut, en 1991, et reçut en don près de 4 000 ouvrages de la part de Jacques Fauvet. On la baptisa alors du nom de cet ancien directeur du journal Le Monde, qui dirigeait à l’époque la CNIL3. Aujourd’hui, le centre de documentation Jacques-Fauvet propose les ressources documentaires nécessaires à la scolarité des étudiants de l’IEP, mais assure aussi sa fonction de bibliothèque de recherche pour le 3° cycle et le laboratoire de sciences sociales CRAPE (Centre de recherche sur l’action politique en Europe, UMR 65051).
Les instituts universitaires de formation des maîtres des régions Aquitaine et Nord-Pas-de-Calais viendront s’ajouter aux neuf autres IUFM déjà présents dans le réseau : ce sont ainsi 14 centres de ressources documentaires ou médiathèques qui alimenteront de leurs collections (plus de 120 000 documents) la part des documents en sciences de l’éducation déjà accessibles.
Au côté de ces bibliothèques à forte dominante disciplinaire, l’Université catholique de l’Ouest, basée à Angers, rétablira l’équilibre en déployant ses bibliothèques pluridisciplinaires : la section « lettres, sciences humaines et sciences religieuses » et la section « sciences » permettront ainsi, en versant plus de 100 000 notices, que toutes les disciplines soient représentées dans cette nouvelle vague.
Une belle promesse
L’apport de ces bibliothèques est, pour le réseau, très important. La spécialisation de certaines collections renforcera la diversité de la base (on récupèrera par exemple des notices indexées en langage fmesh). La rareté des fonds (certains de l’Université catholique de l’Ouest sont antérieurs à 1850) confirmera le caractère précieux et incontournable du catalogue, et sa place d’outil de recherche le plus apprécié de la communauté scientifique. Une plus grande visibilité sera accordée à la littérature grise, avec les mémoires de fin d’études des étudiants de « Sciences Po » et les mémoires professionnels des futurs enseignants. Ces travaux, d’ailleurs consultables en libre accès et en texte intégral sur les sites de l’IEP et de l’IUFM d’Aquitaine, profiteront à l’ensemble de la communauté étudiante.
C’est la promesse d’un déploiement de qualité que viendra déposer sur les rivages du Sudoc cette nouvelle vague, la sixième.