Alors que les « hors source », le dernier groupe1 de bibliothèques universitaires intègre le Sudoc - Système universitaire de documentation - qu’en est-il du site pilote de ce même groupe ? S’il fallait répondre en un mot : il résiste vaillamment, même s’il lui en coûte parfois. Il lui a fallu effectuer une véritable conversion pour participer à la phase initiale du Sudoc. Avec l’ouverture de celui‑ci, une nouvelle charge est apparue. Bien que ce fût prévisible, très vite, le service commun de la documentation de l’Université du Maine a été confronté à l’augmentation des demandes de prêts entre bibliothèques reçues d’autres bibliothèques, alors qu’il n’était pratiquement pas fournisseur auparavant.2 Au cours de l’année 2001 il fut procédé à un « relookage » des pages web du SCD. Un accueil plus actuel et un accès au catalogue avec des fonctionnalités améliorant la qualité des services sont proposés au lecteur. L’environnement de travail plus convivial et plus attractif de la nouvelle bibliothèque a aussi contribué à modifier le comportement des usagers. Ils disposent d’une offre plus diversifiée, plus proche de leurs besoins. Peu à peu une nouvelle image du SCD s’impose. Il est plus « visible ». Outre les services documentaires rénovés, le lecteur y trouve de nouveaux espaces pour une meilleure qualité de vie dans l’université : un fonds de romans, biographies, documentaires, beaux livres, de bandes dessinées dans l’espace « Lectures en liberté », ainsi qu’un embryon du futur « salon de presse », très prisé à l’heure du déjeuner.
Un chantier en chasse un autre
L’extension du nouveau bâtiment est programmée. Le bâtiment devrait atteindre quelques 7 000 m2 utiles et rassembler l’ensemble des collections de la bibliothèque universitaire proprement dite et celles de l’IUT du Mans. Sa mise en service est prévue pour 2004. Par conséquent nous préparons la planification d’une série de migrations matérielles et de déménagements pendant la phase intermédiaire des travaux, avant de préparer l’installation définitive dans les nouveaux espaces.
Autre grand changement : l’accès aux ressources électroniques
La première offre, fin 1999, fut celle des Current Contents, un peu en forme de test. Satisfaction des enseignants-chercheurs, même les réticents, mais aussi satisfaction du SCD de constater l’accroissement régulier du nombre d’interrogations. La suite logique a été l’accès à d’autres ressources : par Couperin ou l’ABES avec SciFinder Scholar, sans oublier Le Doctrinal, La Bibliothèques des lettres, dans un souci de couverture plus large que le domaine des sciences. Pour une petite université, qui possède des secteurs de recherche d’excellence car extrêmement pointus, cette offre documentaire représente une extraordinaire bouffée d’oxygène. Même si elle reste encore modeste, elle ouvre sur un univers en extension. Enfin les chercheurs peuvent espérer réaliser un rêve : avoir à disposition sur place l’ensemble de l’information et de la documentation. Les irréductibles du papier - bible en l’occurrence pour les chimistes - ont vite retourné leur veste. Ils ont conscience que désormais ils ne peuvent plus faire l’impasse de la recherche en ligne. Et lorsque l’on y a goûté une fois, on ne peut plus s’en passer ! Peut-être ce public fréquente-t-il moins nos locaux, toutefois les contacts personnels, téléphoniques ou électroniques, subsistent. D’une certaine manière on trouve normal que le SCD mette davantage de services à disposition. À côté de cette légitimité, une grande majorité de ce public lui reconnaît aussi sa spécificité. On considère qu’il est préférable de laisser aux professionnels de la documentation la gestion de l’offre électronique qui évolue sans cesse, voire trop rapidement.
Actuellement à l’université, se fait jour une réflexion plus ample, qui réjouit forcément tout bibliothécaire : ce nouveau mode de diffusion conduit à une demande des enseignants‑chercheurs pour une rationalisation de la documentation. Les doublons semblent désormais une absurdité puisque l’accès se fait de n’importe quel poste dans l’université. Cette réflexion s’accompagne d’une prise de conscience des coûts et l’idée d’une certaine forme de mutualisation des moyens perce.
Un dialogue s’instaure, il est nécessaire de l’enrichir, de le rendre fructueux pour le bien de la communauté. Notre souhait est de transformer cette invitation à réfléchir sur notre organisation en une nouvelle définition de la politique documentaire qui participe au rayonnement de l’université.