Présentation

Modernités russes est une revue scientifique annuelle, bilingue français et russe, à comité de lecture international. Elle est éditée par l'université Jean Moulin Lyon 3 et soutenue par le Centre d’études linguistiques — Discours, corpus, sociétés. Les articles sont évalués selon la procédure du "double aveuge". Spécialisée principalement dans le domaine de la littérature russe, la revue accueille les articles consacrés à la littérature comparée, à la traduction, à la linguistique, au discours littéraire, à la périodisation culturelle et aux beaux-arts russes.

23 | 2024Profils et types des arrière-gardes dans la littérature russe

Avec une préface de Leonid Heller
  • Арьергарды в русской литературе
  • Rearguards in Russian literature

DOI : 10.35562/modernites-russes.863

Le premier numéro des Modernités russes a paru il y a 25 ans, à la toute fin du vingtième siècle dont le début entérinait la recherche mesurée ou démesurée de l’inédit dans les arts. Et les études de l’art russe du vingtième siècle favorisèrent avant tout les avant-gardes et les innovations formelles. Le numéro 1|1999 des Modernités russes mettait côte à côte deux notions rivales nourries de leur perpétuelle liaison : l’archaïsme et la modernité. Les arts figuratifs, la musique et les lettres sont impensables sans l’imitation de l’ancien ou des Anciens. La société et l’art contemporains éprouvent toujours une vive curiosité pour les vieilleries, la patine, la vieille école, les façons rétro. Le vingtième siècle (celui des avant-gardes), devenu lui-même vintage, attire précisément en raison du style surannée des décennies successives : les années cinquante, les années soixante, etc. Le terme grec d’ἀρχή signifiait aussi : commencement, principe, origine, point de départ, commandement, pouvoir. Ce riche passé du mot nous fait nous pencher sur l’autorité artistique, le legs, la routine, le conservatisme, ces choses et entités vieillies ou règlementaires qu’on revendique et s’approprie non seulement pour le charme du vieux jeu, mais pour « retrouver la figure de l’arkhè, c’est-à-dire le principe même de l’art » (J.-C. Lanne).

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