Alors que le projet Bacon (BAse de COnnaissance Nationale) est désormais dans les starting-blocks, rappel des grands principes régissant sa mise en œuvre.
Andy - Andrew Fogg / Flickr (CC BY 2.0)
Au sein de la documentation électronique, les éditeurs occupent une place fondamentale puisqu’ils disposent des métadonnées nécessaires à la gestion des accès aux documents par les usagers. Le projet Bacon a été conçu pour favoriser le partage de ces métadonnées avec les acteurs du système qui en ont le besoin.
Le socle : les bases de connaissance
Les bases de connaissances ont des dépôts de métadonnées permettant la gestion de l’accès aux documents électroniques. Associées à un résolveur de lien, elles sont utilisées par les bibliothèques afin de permettre à l’usager de disposer, selon ses droits, du document qu’il cherche à consulter.
Il existe deux types de bases de connaissance : les bases de connaissance commerciales (ExLibris, Proquest…), qui fournissent à la fois un certain nombre de métadonnées et les outils qui permettent de les exploiter ; les bases de connaissance nationales (KB+, Bacon…) qui ont pour vocation non pas de remplacer les bases commerciales, mais d’améliorer la qualité des métadonnées qu’elles contiennent.
En effet, les bases de connaissance commerciales actuelles n’intègrent pas ou mal (couverture, exactitude) les données correspondant aux ressources en langue française. Il ne s’agit pas ici de leur faire porter la responsabilité de cet état de fait : celui-ci résulte d’un manque de cohésion des informations partagées par les acteurs du circuit de la documentation électronique en raison de l’absence de norme venant organiser ces échanges de métadonnées.
Une recommandation : KBART
Or, depuis 2010, une recommandation a été élaborée. Elle porte le nom de » Knowledge Bases And Related Tools » (KBART, bases de connaissance et outils associés)1. KBART préconise un format dans lequel les éditeurs pourront décrire, puis mettre à disposition les métadonnées nécessaires à la gestion des accès aux ressources. Elle a avant tout été conçue pour les métadonnées de périodiques, mais une seconde version (2014) a permis de l’élargir aux livres électroniques. Concrètement, il s’agit pour l’éditeur de produire des fichiers tabulés, contenant l’ensemble des ressources disponibles sur sa plateforme, et autant de fichiers qu’il a d’offres commerciales. L’enjeu, pour la bibliothèque ayant souscrit à l’une de ces offres, est de pouvoir alimenter directement les outils dont elle dispose avec les métadonnées dont elle a besoin.
Un service : Bacon
Ainsi, Bacon peut être défini comme un entrepôt contenant des métadonnées de référence, exposées sous licence CC0 (transfert dans le domaine public) et permettant d’améliorer, d’un point de vue qualitatif et quantitatif, le signalement de la documentation électronique pour l’enseignement supérieur et la recherche en France. Cependant, cette définition ne considère que la partie émergée de l’iceberg.
En amont du service, la démarche Bacon permet de sensibiliser les éditeurs aux avantages apportés par la recommandation KBART. Produire de tels fichiers augmente la visibilité de leur production éditoriale auprès de l’ensemble des acteurs susceptibles de souscrire aux offres commerciales qu’ils proposent. Par ailleurs, parce qu’ils disposent des métadonnées nécessaires à la réalisation des fichiers KBART, qui sont les mêmes que celles utilisées pour la réalisation de leurs plateformes, nous avons fait le choix de les inciter à produire ces fichiers en leur proposant notre expertise dans le domaine. À ce jour, neuf éditeurs2 ont accepté de s’engager dans la démarche et 16 fichiers ont été intégrés à la base de données.
Par le projet Bacon, l’Abes poursuit sa mission de signalement de la documentation en facilitant l’accès aux ressources électroniques et en favorisant la valorisation des publications académiques francophones. Le travail mené jusqu’à présent doit être poursuivi, avec pour objectif d’impliquer toujours plus d’éditeurs dans le projet, y compris les éditeurs étrangers dont les ressources sont acquises par les bibliothèques de l’enseignement supérieur et de la recherche français.
Arabesques : la roue tourne !
Après 15 numéros d’Arabesques réalisés avec brio, Béatrice Pedot, notre prestataire pour le suivi éditorial et le secrétariat de rédaction de la revue, prend une retraite bien méritée. L'Abes ayant décidé d'internaliser à nouveau ces fonctions, le relais est transmis à compter du prochain numéro (n° 80) à Marion Grand-Démery.
Contact : grand-demery@abes.fr