L’Université Lyon I – Claude-Bernard est l’une des toutes premières universités scientifiques et médicales de France avec ses 2 500 enseignants-chercheurs et ses 27 000 étudiants. Elle joue un rôle très actif dans la recherche en particulier dans les domaines de la chimie et de la pharmacie s’appuyant sur un tissu industriel particulièrement dynamique marqué par la présence de grandes entreprises et de puissants laboratoires : Mérieux, Aventis, etc. Cet environnement industriel situe la Région Rhône‑Alpes au deuxième rang pour la filière médicament, après l’Île‑de‑France et à égalité avec la Région Centre, ainsi que pour les dispositifs médicaux.
La bibliothèque de l’Université Lyon I, devenue service commun de la documentation en 1990 comprend deux sites majeurs : la bibliothèque de sciences implantée sur le campus de la Doua et la bibliothèque de santé sise sur le domaine Rockefeller, avec trois autres bibliothèques de proximité situées sur différents sites médicaux. La bibliothèque est aussi CADIST de chimie-pharmacie, depuis 1980 pour la chimie et 1982 pour la pharmacie, et pôle associé de la BNF pour ces disciplines depuis 1994.
L’apothicaire fabriquant sa thériaque. Sculpture sur bois du XVIIe siècle. Hôpital de la Charité. Musée des Hospices civils de Lyon.
Du 1er titre d’apothicaire à l’ISPB. Lyon, ville de foires et d’imprimeries joue depuis longtemps un rôle important dans la distribution des drogues, leur contrôle et l’enseignement de leur usage. En témoigne l’apparition, en 1574, du premier titre d’apothicaire à Lyon. L’apprentissage s’effectue alors auprès de maîtres apothicaires au cours de périodes de compagnonnage. Il est surtout pratique et s’appuie sur le commentaire d’ouvrages anciens comme ceux de Galien ou de pharmacopées plus récentes rédigées en latin puis en français comme la Pharmacopée de Lyon de Vitet, édité en 1778. On retrouve nombre de ces ouvrages dans les fonds des bibliothèques municipales et universitaires de Lyon. Cette tradition d’enseignement associé à la médecine se poursuit mais seules trois villes, Paris, Montpellier et Strasbourg ont, à l’époque, une faculté de médecine et les édiles de Lyon réclament une telle création. Enfin en 1877 est créée la faculté mixte de médecine et pharmacie de Lyon. Actuellement, l’UFR de pharmacie de Lyon est la plus importante de province par le nombre d’étudiants formés, avec un flux annuel de 165 sur un total national de 2 250. Elle s’appuie sur les Hospices civils de Lyon qui constituent le premier CHU de province. C’est l’un des rares avec Paris et Rennes à disposer d’un centre de documentation à la pharmacie centrale. Outre les filières classiques (officine, biologie, industrie), il existe à Lyon deux filières spécifiques, celle de pharmacien militaire dont l’école de santé des armées a l’exclusivité et celle de pharmacien‑ingénieur qui correspond à un double cursus de pharmacien et d’ingénieur en partenariat avec des écoles d’ingénieurs situées en Rhône‑Alpes et à Montréal. La formation de base permet peu de spécificités locales ; sont à noter, cependant, la première simulation d’officine qui a la particularité d’être commune aux formations des pharmaciens, médecins et dentistes et constitue un lieu de rencontre et de collaboration entre futurs praticiens de santé, et une politique volontariste de formation à l’étranger avec l’envoi d’une trentaine d’étudiants chaque année à l’extérieur de la France.
En tant qu’Institut des sciences pharmaceutiques et biologiques (ISPB), l’UFR de pharmacie de Lyon possède un statut particulier avec une représentation importante de la profession au sein de son conseil d’administration.
Sa recherche s’effectue principalement dans quatre laboratoires affiliés au CNRS ou à l’INSERM et spécialisés en pharmacologie cardio-vasculaire, neuropharmacologie, cancérologie et molécules bioactives. Le développement du potentiel recherche est inscrit au prochain contrat quadriennal. L’Institut accorde beaucoup d’importance à l’information et à la documentation. Il dispose d’un centre de documentation pharmaceutique et a mis en ligne un site internet très développé qui fait référence dans la profession. Le directeur de l’UFR, M. F. LOCHER considère l’information comme un enjeu capital de l’activité professionnelle du pharmacien, compte tenu du rôle croissant d’interface que celui-ci doit jouer entre le patient et le système de santé.
L’activité documentaire et les collections de pharmacie
Le CADIST Chimie-Pharmacie a longtemps été de toutes les expériences novatrices visant à développer les accès en ligne aux catalogues de périodiques puis la transmission électronique de documents : création du service Videotex Lyon Santé en 1984 puis participation aux projets FOUDRE, ION et EDIL.
L’intégration dans le Sudoc
Le SCD de Lyon I, anciennement membre du réseau OCLC, a réalisé le basculement de ses collections dans le Sudoc en décembre 2001. 115 305 notices bibliographiques y sont localisées à ce jour.
Depuis janvier 2002, tous les documents acquis par le SCD sont signalés directement dans le Sudoc et leurs notices bibliographiques alimentent quotidiennement le catalogue informatisé local.
La nécessité de créer des notices d’autorité ou de collections est cependant toujours vécue comme une activité lourde tant pour les catalogueurs des thèses, dont la charge de travail s’est accrue, que pour les catalogueurs traitant les ouvrages étrangers qui ont vu augmenter le nombre de notices à créer, en particulier les notices d’autorité.
En ce qui concerne les périodiques, la mise à jour des états de collection s’avère une tâche de longue haleine.
Par ailleurs, la technicité accrue du catalogage induit une grande vigilance dans le travail, de nouveaux besoins de formation et pose un réel problème pour les bibliothèques associées qui ne traitent pas suffisamment d’ouvrages pour acquérir le niveau de compétence requis.
C’est donc à une nouvelle organisation du travail que nous invite ce changement majeur dans nos pratiques.
Flambée… financière et documentaire
Les difficultés auxquelles nous sommes confrontées en tant que bibliothèque de santé sont les mêmes que celles que connaissent toutes les bibliothèques scientifiques et médicales, principalement le renchérissement exponentiel du coût des abonnements et de la documentation ; en dix ans, le coût moyen du périodique de pharmacie de notre collection a plus que triplé. Cette situation est à la fois améliorée et compliquée par l’explosion de la documentation électronique : véritable aubaine pour les chercheurs qui disposent ainsi d’une très grande variété de titres en ligne directement accessibles depuis leur ordinateur, cette offre nouvelle et élargie contraint les CADIST à se repositionner dans le dispositif d’accès à l’information et de son échange. Parfaitement adaptés au modèle classique d’échange du support papier, les CADIST sont bousculés par la généralisation de l’offre électronique mise à disposition par la quasi‑totalité des SCD comme en témoigne la baisse sensible de l’activité du PEB.
Pour l’avenir, nous pouvons entrevoir, au travers des questions que nous pose aujourd’hui le développement de la documentation électronique, quelques pistes de réflexion susceptibles d’orienter notre action. La nécessité de l’archivage nous invite à nous positionner dans un réseau d’archivage distribué. L’évolution du mode d’échange d’information sous forme électronique implique la modernisation de nos outils de fourniture de documents à distance. Enfin, la création de services à valeur ajoutée, notamment via la constitution d’un portail documentaire, est un enjeu majeur du service que nous rendons à la collectivité de nos usagers au niveau local comme au niveau national.