Mélanges pour le centenaire de la slavistique lyonnaise, 1920-2020

  • Юбилейный сборник к столетию лионской славистики, 1920-2020
  • Anniversary collection for the centenary of Lyon Slavic Studies, 1920-2020

DOI : 10.35562/modernites-russes.615

Plan

Texte

Introduction

Dans cette introduction, je me propose d’évoquer les débuts de l’enseignement du russe au sein de l’université lyonnaise avant la création de la chaire de professeur inaugurée au 1er septembre 1920. L’histoire du russe à Lyon met en lumière le rôle des commerçants lyonnais et de l’École coloniale de la Chambre de commerce de Lyon. « Le 20 novembre 1899, l’École coloniale de Lyon inaugure ses cours dans la salle des réunions industrielles du Palais du Commerce. Qui se souvient, un siècle après, de cette institution disparue silencieusement en 1947 ? » [Klein, 2006 : 148].

Les premières chaires universitaires de russe se mettent en place à partir des années 1891-1893, c’est-à-dire à la suite des déclarations politiques et rencontres gouvernementales franco-russes, des visites diplomatiques et défilés militaires, des fraternisations des marins, à Cronstadt et Saint-Pétersbourg (1891), à Toulon, Marseille et Paris (1893), célébrant l’amitié et l’alliance militaire entre la France et la Russie. En 1893, les marins russes débarquent à Toulon et, en se rendant à Paris, s’arrêtent à Lyon.

      Les Français d’aujourd’hui ne sauraient se représenter le plaisir que l’on avait alors à voir des Russes. On n’en avait jamais vu ; on avait peur de ne point les voir assez. Depuis huit jours, les fenêtres étaient louées. […] Il y eut congé dans toutes les écoles. […]
      Tout, en un clin d’œil, était devenu franco-russe : la parfumerie, la limonade, les bretelles. [Béraud, 1992 : 121-122]

Lors de la réception des officiers de l’escadre russe du 25 octobre 1893, la Chambre de commerce de Lyon « offrit à chacun des marins russes un foulard portant en impression des emblèmes symboliques » et transmit à l’impératrice russe « une corbeille de robes de soie choisis parmi les plus beaux tissus de la fabrique lyonnaise », comme nous le rapportent des extraits des Registres des délibérations de la Chambre en automne 1893 [AD, CCI 1 ETP 2177]. Ces registres se trouvent aux Archives départementales du Rhône, comme deux lettres, datées du 11 et du 20 novembre 1893, de l’ambassadeur de Russie le baron de Mohrenheim à Édouard Aynard, président de la Chambre de Commerce de Lyon, confirmant que la caisse de tissus et la corbeille de robes de soies, remise à l’amiral Avelan, étaient transmises à l’impératrice-mère au château de Gatchina. À cette époque-là l’université lyonnaise, en tant que groupement institutionnel de Facultés1, n’existait pas encore. Après la naissance de cette université en 1896, les chaires de langues vivantes se mettaient progressivement en place à la Faculté des lettres2.

Dans la section de langues vivantes et de littératures étrangères une chaire unique où brillèrent Edgard Quinet, Eichhoff, Heinrich, Firmery, se ramifia dans la suite. En 1896 étaient créées une chaire de langue et littérature anglaises de M. Legouis […], <e>n 1903 […] de langue et littérature allemandes […]. M. Courant prenait possession d’une chaire de chinois créée par la Chambre de Commerce. Enfin en 1918 une chaire de littérature anglo-américaine, où fut installé M. Douady, naquit… [Ehrhard, 1919 : 184-185]

Que nous disent les annuaires de l’université de Lyon sur les épreuves de russe avant 1920 ? À partir de 1904, au concours ouvrant l’accès aux bourses de licence, les étudiants en lettres pouvaient opter pour une épreuve spéciale B et faire une explication d’un texte allemand, anglais, espagnol, italien ou russe [Annuaire, 1904-1905 : 162 ; 1905-1906 : 1733]. En 1918-1919, « la Faculté des Lettres de l’Université de Lyon est autorisée à faire subir les épreuves pour les licences d’allemand, d’anglais, d’italien et de russe » [Annuaire, 1918-1919 : 149]. Pourquoi cette date ? « Pendant la guerre le Conseil municipal de Lyon votait la création d’un enseignement de langue et littérature russes qui est donné par M. Lewtow, suppléant de M. Pascal, en mission »4 [Ehrhard, 1919 : 184]. Les archives de la ville de Lyon nous révèlent la date et le motif de la résolution à laquelle fait allusion le professeur d’allemand Augustin Ehrhard5. La prescription municipale aboutit à l’ouverture les cours de russe à la Chambre de commerce. Le procès-verbal de la séance du 19 avril 1915 du Conseil municipal consigne la nécessité d’un cours public de langue russe :

Vu le rapport, en date du 9 avril 1915, par lequel M. le Maire expose que le plus grand obstacle qui se soit opposé jusqu’à maintenant à l’extension des relations franco-russes est l’ignorance où sont les Français de la langue de ce pays et propose la création d’un cours public de langue russe ;
          Sa Commission générale entendue
          Délibère :
Une somme de 3.000 Frs sera mise à la disposition de l’Administration municipale pour organiser au cours de l’année 1915, un enseignement de la langue russe à l’usage des jeunes gens des deux sexes.
La dépense fera l’objet d’un crédit spécial qui sera inscrit au budget supplémentaire de l’exercice courant. [AM, 1217 WP 176 : 158]

La municipalité de Lyon répond ainsi à la nécessité, pointée par les commerçants, de développer les exportations vers la Russie. Le fonds de la Chambre de commerce de Lyon aux Archives départementales du Rhône contient un rapport sur l’expansion du commerce français d’exportation. Ce rapport, rédigé par Ennemond Morel, vice-président de la Chambre, et extrait de la séance du 7 janvier 1915, juxtaposait l’exportation de l’Allemagne et de la France dans quelques pays d’Europe dont la Russie, en constatant que l’Allemagne exportait en 1912 dans la Russie onze fois plus que la France en termes de valeur en francs.

      C’est une banalité de dire que l’industrie et le commerce allemands ont, depuis un demi-siècle, conquis la plus grande partie de la clientèle du monde civilisé. […] Aujourd’hui, par suite d’un événement comme il ne s’en produit pas, Dieu merci ! un par siècle, l’Allemagne voit tout d’un coup son exportation arrêtée, ses ports fermés, ses navires n’osant plus prendre la mer et la majeure partie de son commerce terrestre supprimé par la guerre.
       La concurrence de l’Allemagne sur le marché mondial est donc, pour le moment, paralysée, et, en même temps, sa clientèle ne peut plus s’approvisionner chez ses fournisseurs habituels. […] La clientèle de l’Allemagne n’est donc plus inaccessible comme elle l’était devenue, elle est, au contraire, désemparée, prête à venir, obligée de venir à celui qui lui offrira les articles qu’elle ne peut plus tirer d’Allemagne.
      S. E. M. Basil de Timiriazeff, président de la Chambre de commerce russo-anglaise à Pétrograd, écrivait en septembre dernier :
      Il est impossible à ceux qui ne le voit pas de près, de se figurer l’énormité du vide créé dans la consommation russe par le retrait presque total des produits allemands. […]
      Et M. Sazonoff, ministre des Affaires étrangères de Russie, disait le mois dernier (The Times, 16 septembre 1914) : « Pendant des années l’Allemagne a continuellement et vigoureusement développé ses affaires dans toutes les parties de l’empire de Russie ; elle y vend pour fr. 1.500.000.000 de marchandises par année. Les relations avec l’Allemagne sont maintenant rompues et nos énormes marchés pour les machines, les outils, les produits chimiques et toutes sortes de produits manufacturés sont soudainement privés des sources qui les approvisionnaient. Il y a là une occasion comme il ne s’en est jamais présenté dans le domaine économique pour l’Angleterre, pour les États-Unis et pour la France ».
      L’occasion de prendre notre place sur les marchés étrangers est donc unique… [AD, 1 ETP 3018 : 1-3]

Afin de réussir dans les exportations internationales, le rapporteur proposait de prendre la méthode allemande et résumait l’effort à faire en huit points dont :

1° Apprendre à connaître la clientèle étrangère que nous ignorons singulièrement ; 2° La faire visiter par des voyageurs parlant sa langue, fréquemment d’abord, régulièrement ensuite ; 3° Fabriquer les produits qu’elle demande, au lieu de vouloir lui imposer les nôtres… [AD 1 ETP 3018 : 4]

La CCI de Lyon a ainsi proposé des cours de russe deux ans avant l’université. Le 6 novembre 1916, la presse locale annonçait l’ouverture de l’enseignement de la langue russe à l’École coloniale de la Chambre de commerce de Lyon assuré par Monsieur Nierovetzky [Le Salut public, 1916 : 2]. En 1917 les petites annonces de la Chambre faisaient connaître les horaires des cours de russe de première et deuxième année [Le Salut public, 1917 : 2] ; en 1918, s’y ajoutaient les cours de conversation [Le Salut public, 1918 : 2] et, plus tard, de lecture d’auteurs russes [Le Salut public, 1919 : 2]. Ces cours sont « abandonnés après la bourrasque rouge d’octobre 1917 et la faillite des emprunts russes » [Klein, 2007 : 50]. En effet, les derniers cours et leur clôture sont annoncés dans la presse en 1923 [Les Salut public, 1923 : 3].

L’enseignement du russe à la Chambre du commerce marchait au coude-à-coude avec le russe à l’université de Lyon où les premiers cursus furent confiés, à la rentrée 1918, au chargé de cours Lewtow et au lecteur de la CCI Nierovetzky [Annuaire, 1918-1919 : xx]6. Les premiers cours universitaires sont donc liés à des noms tombés dans l’oubli ; les portraits de ces obscurs lecteurs ou chargés de cours n’orneront jamais les murs des institutions.

Pour le moment, mes renseignements sur Nierovetzky se limitent à son adresse en 1918 : villa Vitton, chemin du Bois Roux, Caluire [Annuaire, 1918-1919 : xx]. Dans les ouvrages utilitaires, ses initiales, si elles sont indiquées, varient : J ou I, qui peuvent se comprendre comme Jean et Ivan, mais nous trouvons aussi N [Index, 1921 : 105] qui ressemble à une faute de frappe, les touches N et M (de Monsieur) se trouvant à côté.

En revanche, le chargé de cours Benjamin Leiser Lewtow est bien identifiable grâce à son dossier de naturalisation [AD, 6 M 1141]. Arrivé à Lyon en 1903, Benjamin Leiser Lewtow est admis à domicile en date du 1er octobre 1905. Le 4 juin 1907 il demande la nationalité française et l’obtient le 8 septembre 1907. Selon le formulaire de la préfecture du Rhône, le postulant est né à Varsovie le 13 juin 1880, et avant de venir en France le 21 juillet 1903, il a vécu pendant treize ans en Allemagne. Selon le Bulletin de correspondance de la Préfecture du Rhône du 28 septembre 1906 :

Parti tout jeune de son pays d’origine, Lewtow est réfractaire à la loi militaire. Il a comme ressources, une pension de sa famille, son salaire de précepteur chez M. Pensa, et le produit de quelques leçons données en ville, sont environ 300 francs par mois.
Lewtow aurait l’intention de terminer à Lyon ses études de droit, puis de se fixer définitivement en France pour y exercer comme avocat. [AD 6 M 1141]

Le Commissaire de police et chef de la sûreté répondent à la préfecture :

En retournant la pièce ci-jointe, j’ai l’honneur de faire connaître que le Sr Lewtow Benjamin Leiser, âge de 26 ans, célibataire, qui était lecteur à la Faculté de Lettres de Lyon, a fait sa 2ème année de droit et, depuis le 15 avril dernier, il est précepteur chez M. Pensa, avoué, Place de la République 44, où il gagne 125 francs par mois, et est en outre logé et nourri. Il doit quitter M. Pensa le 1er octobre prochain, pour donner des leçons particulières de droit et de langue allemande.

Une notice datée du 18 novembre 1903 renseigne ainsi les deux paragraphes réservés à la profession et à la situation de fortune des demandeurs de nationalité française : « Étudiant en droit […] il donne, au cachet, des leçons d’allemand et de russe, ce qui lui rapporte environ 40 francs par mois ; n’a pas de charges, loge en garni, en payant mensuellement 25 francs… ». Avant de devenir lecteur de russe, Benjamin Lewtow exerça donc comme lecteur d’allemand [Annuaire 1904-1905 : 138 ; 1905-1906 : 144]. J’ignore s’il est devenu avocat. D’après sa matricule militaire, en 1909, il enseigne dans des collèges d’Arras (Rhône), de Sisteron et de Bruyères (Vosges), en 1917, il est professeur de russe au lycée Ampère à Lyon. En 1920 cette même matricule enregistre une adresse à Prague et en 1926 à Poitiers [AD, 1 RP 1111].

Après 1918, la section de russe est une des sections en lesquelles se subdivisent la formation de licence de la Faculté des lettres. La séance de l’Assemblée de la Faculté du 8 novembre 1920 stipule dans les questions relatives à la licence :

      Exécution de l’article 6 de l’Assemblée générale du 4-IX-20. La répartition des professeurs en sections est fixée par l’Assemblée de la manière suivante : […] Langues classiques […], Langues étrangères occidentales […] Langues et civilisations orientales — MM. Courant, Lacôte, Loret, Patouillet, Wiet7.
      Exécution de l’article 11 du décret général du 21-IX-20. La liste des langues vivantes qui pourront être prescrites pour l’épreuve commune à tous les candidats est établie par l’Assemblée de la manière suivante : allemand, anglais, italien, russe, arabe, turc, chinois, japonais, grec moderne. [AD, F2399 W 134 : 195-196]

Jules Patouillet8 (1862-1942), ancien directeur de l’Institut français de Pétrograd (1912-1918), devient le premier professeur de chaire à Lyon, en fonction du 19 novembre 1920 au 1er octobre 1932 [Faculté des Lettres, 1939 : 66]. Les enseignants de cette chaire ne dispensaient pas seulement des cours de langue et culture russes, mais aussi des cours de bulgare, hongrois, polonais, roumain9, serbo-croate, tchèque. À partir de la fin des années 1920, en quelques années, l’offre de langues slaves s’élargit en commençant par cette dernière langue citée : le premier lecteur de tchèque arrive en 1927 [Annuaire, 1927-1928 : 126-127].

Dans ces mémorables années, 1918-1920, l’université de Lyon comptait entre 2502 et 3073 étudiants, le recteur était Paul Joubin [Condette, 2006 : 228], le doyen de la Faculté des lettres — Léon Clédat [Bossuat, 1930], éminent chartiste et médiéviste [Index, 1919 : 97].

Bibliographie

Annuaire de l’Université de Lyon. Livret de l’étudiant publiée par les soins du Conseil général des Facultés, Lyon, imprimerie A. Rey, années scolaires de 1899 à 1960.

Beauchamp Arthur Marais de, 1909, Recueil des lois et règlements sur l’enseignement supérieur, Paris, A. Delalain, t. 6, 1898-1909, p. 751-752.

Béraud Henri, 1992, Lyon d’hier et de toujours. Chroniques lyonnaises. Textes réunis par Jean Butin et Jean Honoré, Christian de Bartillat éditeur.

Bossuat Robert, 1930, « Léon Clédat (1851-1930) », Bibliothèque de l’école des chartes, t. 91, p. 230-233.

Bouvier Jean, 1955, « Une dynastie d’affaires lyonnaise au XIXe siècle : les Bonnardel », Revue d’histoire moderne et contemporaine, t. 2, n° 3, juillet-septembre, p. 185-205.

Chambre de commerce et d’industrie de Lyon, 1702-2015, Archives départementales du Rhône, 1 ETP 2177 Russie, 1893-1902, Réception des officiers de l’escadre russe : extrait des registres des procès-verbaux de la chambre, correspondance (1893).

Chronique locale. Enseignement colonial et enseignement de la langue russe, Le Salut public, dimanche le 5 novembre 1916, n° 310.

Chronique locale. Chambre du commerce de Lyon, Le Salut public, dimanche le 30 décembre 1917, n° 364.

Chronique locale. Cours de la Chambre du commerce, Le Salut public, lundi le 11 février 1918, n° 42.

Chronique locale. Enseignement colonial et de la langue russe, Le Salut public, jeudi le 9 janvier 1919, n° 9.

Communications diverses. Enseignement colonial et enseignement de la langue russe, Le Salut public, dimanche 24-lundi 25 juin 1923, n° 175-176.

Condette Jean-François, 2006, « Joubin Paul Jules Marie », Les recteurs d’académie en France de 1808 à 1940, t. II, Dictionnaire biographique, Paris, Institut national de recherche pédagogique, p. 228.

Délibérations du conseil municipal de Lyon (1790-2000, 1217WP/1-208, 2018WP/1-68), Archives municipales, 1217 WP 176, 02/08/1914-26/12/1916, p. 158.

Dulac, s. d., « Rapport sur l’activité de l’université de Lyon pendant l’année 1936-1937 », Annales de l’université de Lyon en 1936-1937, Lyon, Société anonyme de l’imprimerie A. Rey, p. 23-34.

Ehrhard Auguste, 1919, L’université de Lyon. Lyon, A. Rey, imprimeur-éditeur de l’université.

Faculté (La) des Lettres de Lyon, 1939, Cérémonie du centenaire de la Faculté des Lettres. Personnel de la Faculté, Lyon, A. Rey imprimeur.

Fédou René, 1993, « Le Moyen Âge : De Leidrade à Gerson », Guy Avanzini (dir.), Éducation et pédagogie à Lyon. De l’Antiquité à nos jours, Lyon, CLERSE, p. 19-38.

Index generalis, 1919, Annuaire général des universités. Publié sous la direction de R. Montessus de Ballore, Paris, Gauthier-Villards et Cie.

Index generalis, 1921, Annuaire général des universités. Publié sous la direction de R. Montessus de Ballore, Paris, Gauthier-Villards et Cie.

Jules Patouillet, 1936, dossier du candidat à la Croix d’Officier de la Légion d’honneur, 19800035/561/63976, Archives nationales, base Léonore.

Klein Jean-François, 2006, « La création de l’École coloniale de Lyon. Au cœur des polémiques du Parti colonial », Outre-mers, t. 93, n° 352-353 : Savoirs autochtones XIXe-XXe siècles. Sous la dir. de Sophie Dulucq et Colette Zytnicki, p. 147-170.

Klein Jean-François, 2007, « Pour une pédagogie impériale ? L’École et le Musée colonial de la Chambre de commerce de Lyon (1890-1947) », Outre-mers, t. 94, n° 356-357 : La colonisation culturelle dans l’Empire français. Sous la dir. de Sophie Dulucq et Colette Zytnicki, p. 35-61.

Procès-verbaux de l’Assemblée de la Faculté des Lettres de Lyon, Archives départementales, cote F2399 W 134. Novembre 1900-1940, p. 193-197.

Registre matricules 501-1000, Archives départementales, cote 1 RP 1111, Bureau Lyon central (1e arr.), numéro matricule de recrutement n° 516, classe de mobilisation 1900.

Saussac Roland, 2018, « Les enseignements supérieurs à Lyon avant l’Université impériale », Lyon. Une université dans sa ville. Textes réunis par O. Aurenche, Ch. Bange, G. Barale, G. Bertholon, N. Dockès-Lallement, Ph. Jaussaud et D. Moulinet. Libel, p. 15-20.

Notes

1 La Faculté des lettres est l’une des plus anciennes à Lyon, comme le sont celles de théologie et des sciences. « Créée les 17 mars — 18 octobre 1808 […] la Faculté des Lettres de Lyon fut supprimée par ordonnance du 16 janvier 1816, puis rétablie le 24 avril 1838 et définitivement constituée le 28 décembre de la même année avec cinq chaires : philosophie, histoire, littérature ancienne, littérature française, littérature étrangère. » [La Faculté des Lettres de Lyon, 1919 : 5] Retour au texte

2 Les raisons pour lesquelles la ville de Lyon a manqué à la création de son université au Moyen âge, du moins après le rattachement du Lyonnais au royaume de France en 1312 sous Philippe le Bel, sont examinées par René Fédou [Fédou, 1993] et Roland Saussac [Soussac, 2018]. Retour au texte

3 Dans l’Annuaire de 1905-1906, cette option se réfère au décret du 29 juillet 1905 [Beauchamp de, 1909, VI : 751-752]. Retour au texte

4 Dans les Annuaires de l’université, je n’ai trouvé aucune trace de Monsieur Pascal évoqué par Augustin Ehrhard [Ehrhard, 1919 : 184]. La chronologie des séjours en Russie du célèbre slaviste Pierre Pascal semble incompatible avec cet éphémère lectorat lyonnais, il s’agit sans doute d’un homonyme. Retour au texte

5 Augustin selon l’acte de naissance du professeur Ehrhard, Auguste selon l’usage. Retour au texte

6 Cet état de choses fait penser aux relations traditionnelles qui lient Lyon à la Russie : « Jusqu’en 1878 les rapports entre Lyon et la Russie n’existent que sur le plan du négoce : ventes de tissus de soie à Saint-Pétersbourg et Moscou, achats de blé dans les ports de la Mer Noire et de “graines” de vers à soie en Transcaucasie, en forment les opérations principales. Or, de 1878 à 1881, les milieux d’affaires lyonnais participent à la création de quatre sociétés industrielles en Russie… » [Bouvier, 1955 : 194]. Retour au texte

7 Auguste Ehrhard écrit dans son histoire de l’université lyonnaise : en 1912, « à la Faculté des Lettres, le Conseil de l’université créa une maîtrise de conférences de turc et d’arabe. Cet enseignement donné par un arabisant distingué, M. Wiet, devait profiter aussi bien aux Musulmans venus en France qu’aux jeunes Français qui songeaient à faire leur carrière au milieu de la population musulmane. Enfin, la Faculté des Sciences et la Faculté des Lettres s’associèrent pour fonder le Collège Oriental… » [Ehrhard, 1919 : 57-58]. Ce Collège s’occupait des étudiants étrangers parmi lesquels il y avait des Russes. Retour au texte

8 La carrière de Jules Patouillet est bien éclairée dans son dossier 9800035/561/63976 du candidat à la Croix d’officier de la Légion d’honneur aux Archives nationales. La base Léonore donne accès aux dossiers nominatifs des personnes nommées dans l’Ordre de la Légion d’honneur. Retour au texte

9 « … le gouvernement roumain a fait une création spontanée d’un lectorat de langue roumaine » en 1937-1938 [Morel, s. d. : 43]. Retour au texte

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Référence électronique

Natalia Gamalova, « Mélanges pour le centenaire de la slavistique lyonnaise, 1920-2020 », Modernités russes [En ligne], 21 | 2022, mis en ligne le 11 avril 2023, consulté le 06 août 2025. URL : https://publications-prairial.fr/modernites-russes/index.php?id=615

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Natalia Gamalova

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