• Sabine Gigandon-Vallette

    Édito

  • Dossier. Psychologie et parapsychologie

    À l’heure où j’écris, je n’ai pas encore lu les articles du « Dossier » de ce numéro. De n’être donc point suspect de prétendre à les « présenter », m’en voici d’autant plus libre pour méditer tout haut sur cette entreprise à haut risque – délibérément choisie depuis plusieurs mois – d’interroger les rapports entre la psychologie et ce qui se nomme soi-même « para »-psychologie. Risque de scandaliser qui y verrait une coupable complaisance pour le charlatanisme. Risque plus insidieux de réjouir trop vite ceux qui s’en verraient confortés à l’inverse dans leur fascination.

    Ce « para » dit assez combien les discours de l’occulte, si anciens dans leur thématique comme dans leur structure linguistique (n’invoquent-ils d’ailleurs pas sans cesse des références extraites du fond des âges, au moins autant que du lointain orient ?...) se désignent la psychologie, dans le vaste paysage des supposées « sciences » contemporaines, comme à la fois leur repoussoir et le site qu’ils croient le plus complice pour leurs tentatives d’assimilation. À l’inverse, s’est-on assez avisé que les milieux les plus frottés de psychologie sont aussi de ceux où l’astrologie est le mieux en cour, aux confins laissés soigneusement indécis de la croyance et du jeu ? Il doit bien y avoir quelques raisons à tout cela.

    C’est ici la seule valeur emblématique de la question qui m’intéresse. En ce que précisément elle marque quelque chose de la position (entendue au sens de position psychique…) de la psychologie, et plus précisément de ce qui s’atteste de cette position dans le regard particulier qu’elle porte sur ce qui est communément objet du trouble, comme d’ailleurs sur les objets de la terreur ou de l’horreur. Regard particulier, parce qu’habité du double parti pris – peut-être bien fondateur – de toujours travailler à se déprendre de la captation imaginaire, avec l’humilité de qui n’arrête pas de s’y surprendre ; et de ne pourtant pas pouvoir se satisfaire d’en renvoyer à bon marché les objets dans les ténèbres extérieures de l’indécence, du risible, ou de l’intolérable. Dans la double passion d’une allégeance sans réserve aux rigueurs de la pensée claire, et du défi de pouvoir côtoyer, sans haine et sans peur, tout ce qui est humain, et même et d’abord ce qu’on aimerait le plus en renier.

    A.-N. H.

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