L’équipe de psychologie sociale a été très affectée par la mort d’Annick. Nous espérons simplement que sa décision prise, sa souffrance s’est arrêtée et qu’elle a alors pu rêver, paisiblement, à un monde meilleur.
Ses centres d’intérêt se sont toujours centrés sur la créativité. Sa thèse, en 1968, portait sur la méthodologie des démarches créatrices dans les sciences, puis ses travaux se sont de plus en plus orientés vers les liens entre le travail de création et le travail du rêve. Nous serons heureux de pouvoir présenter dans un prochain numéro, en hommage à sa pensée, un des derniers projets qu’elle avait soumis à notre équipe.
Pour le Département de Psychologie Sociale, Annik Houel
Qui était Annick Drevet, pour moi ?
Un éclairage sur la peinture auquel j’étais, peintre, aveugle, la perspective d’une conjugaison possible d’une reprise d’étude en psychologie et de l’expression picturale, beaucoup des bibliographies des mémoires de mon DEUG, des échanges, parfois vigoureux, un penser différent, une amertume, une sensibilité presque susceptible, une large ouverture sur l’imaginaire.
Ce qu’elle aurait pu être dans les Travaux Dirigés du Top-ter que j’avais choisi avec elle, je ne le saurai pas. J’en attendais beaucoup. Elle me manquera.
Ghislaine Saye, étudiante en licence de psychologie
Annick Drevet-Tvermoës nous a quittés
Un espace lui est consacré dans ce numéro de Canal Psy.
Parce que celles et ceux n’ont pu lui rendre souvenir.
Qu’on ne peut pas rester à penser qu’on ne la rencontre simplement plus dans les couloirs, qu’elle est absente aux cours, aux réunions…
Qu’un deuil doit être fait…
Parce que son travail a compté dans notre Institut…
Parce qu’elle avait investi la créativité, l’imaginaire…
L’atelier « Couleur des Mots » propose d’organiser, en son hommage, sa mémoire, un groupe d’expression « Peinture et Écriture ».
Si vous souhaitez y participer, contactez : Ghislaine Saye (étudiante en Licence de Psychologie) au 04 78 28 45 36 (répondeur). Nous fixerons ensemble les jours et heures susceptibles de convenir. (Participer à cet atelier ne nécessite aucune prédisposition artistique particulière. Il s’adresse à toutes celles et ceux qui ont quelque chose à exprimer autour de sa disparition.)
Un regard qui écoute…
Natacha
Intérêt pour l’interculturel
Tout au long de sa carrière universitaire, Annick Drevet est intervenue à tous les niveaux dans la formation des psychologues en insistant plus particulièrement sur « les rapports du psychique et du culturel ».
Elle a notamment abordé les aspects personnels familiaux, ancestraux et socio-culturels de l’identité à partir de l’étude de production de l’imaginaire (comme le rêve). En présentant, aux étudiants, les courants artistiques récents occidentaux ou non occidentaux et « métissés », elle s’est interrogée sur les possibilités d’interventions artistiques et culturelles dans le champ éducatif, social et (inter) culturel.
Dans son séminaire de maîtrise « Création, exclusion, réinsertion », elle s’intéressa aux mouvements artistiques et aux œuvres en relation avec la restauration de l’identité sociale et culturelle et la défense des minorités ethniques (art naïf à Haïti, estampes inuites, peinture des aborigènes d’Australie, graffitis ou murs peints d’émigrés, exilés, réfugiés). Elle analysa à partir de là, les différents facteurs en jeu dans l’émergence et le développement de ces œuvres ou courants artistiques, leurs caractéristiques et leur rôle dans la transmission de traditions et connaissances souvent en voie de disparition.
Elle envisagea, toujours dans ce domaine, les moyens et démarches qui favorisent la créativité, l’affirmation de l’identité et l’insertion sociale.
Dans un séminaire organisé dans le cadre de la Formation Continue et destiné, comme elle le soulignait à « tous ceux et celles qui ont une âme d’artiste », elle proposa les vastes horizons créatifs que les pratiques de la peinture et de l’écriture peuvent ouvrir dans le champ éducatif, social, interculturel, dans des contextes allant de l’école à l’hôpital, en passant par l’entreprise ou la prison, les associations de développement social de quartier ou de lutte contre l’exclusion.
Mohamed Lalhou