Éditorial

Bonne retraite Monsieur Molins !

Après quarante-six années de service, le procureur général près la Cour de cassation, François Molins, quitte ses fonctions, et prend sa retraite le 30 juin 2023. Dans une très belle interview accordée au journal Libération, il livre sans détour : « J’ai sans doute fait des erreurs, mais ce métier-là n’en était pas une. »

Il faut dire qu’il est devenu, au fil des années, une figure emblématique de la justice. Sa longue carrière a été ponctuée de multiples défis auxquels il a su faire face avec courage, rigueur et raison : la catastrophe du stade de Furiani, les violences urbaines, le terrorisme, les affaires politico-financières, etc. Il restera, notamment, dans la mémoire collective cette voix rassurante et professionnelle lorsque les attentats sont venus nous bouleverser ces dernières années.

Impliqué dans les transformations de l’institution judiciaire, il affirme aujourd’hui encore que : la justice n’est pas suffisamment considérée, et qu’elle doit impérativement retrouver la place spécifique qui est la sienne au sein de l’État, c’est-à-dire celle d’un service public à valeur constitutionnelle (France Info). Porte-parole des problèmes structurels rencontrés par l’institution judiciaire, il a toujours veillé à remplir son office de manière honorable, et maitrisée : « Le juge doit inspirer confiance et doit répondre aux attentes des citoyens, qui veulent être entendus et compris, mais qui veulent, surtout, que le juge qui va trancher leur litige, quelle que soit la décision, prenne le temps de les “écouter” […]. » (Radio France.)

C’est donc avec beaucoup d’émotions que Monsieur Molins se livre ces derniers mois aux journalistes avant son départ en retraite : « La justice a été l’engagement de ma vie. » (France Info.) S’agissant de son avenir, il déclare à plusieurs reprises : « J’imagine que je ne vais pas m’arrêter. Je vais garder des activités autour de la dimension de la transmission, partager tout ce que j’ai fait et appris pendant 46 ans, parce que, dans le fond, on peut quitter une institution, mais la justice, on ne la quitte pas, elle reste chevillée au corps ! » (Radio France.) Il est certain que les nouvelles générations ont énormément à apprendre de la richesse de son expérience et qu’elles pourront y trouver une source d’inspiration inépuisable lors de leur formation…

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Référence électronique

Adrien Bascoulergue et Émeline Augier-Francia, « Éditorial », Actualité juridique du dommage corporel [En ligne], 25 | 2023, mis en ligne le 20 juillet 2023, consulté le 18 juillet 2025. URL : https://publications-prairial.fr/ajdc/index.php?id=1727

Auteurs

Adrien Bascoulergue

Maître de conférences de droit privé et doyen de la faculté de droit Julie-Victoire Daubié, université Lumière Lyon 2, Transversales, F-69007 Lyon, France

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Émeline Augier-Francia

Maître de conférences de droit privé, université Clermont Auvergne, Centre Michel de L’Hospital, F-63000 Clermont-Ferrand, France

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